Un peu de sport, tranquil ? [S. Hiroki]

Encore une heure de cours de sécher, une habitude prise par Akira depuis sa première année d'étude à Ryuuzan, biensur, sérieux en cours, il l'est, de bons résultats, simplement, rester assis e cours à écouter des profs débiter leurs cours avait parfois le don d'endormir, alors, plutôt que de roupiller en classe, autant se dégourdir un peu les jambes, c'est en tout cas ce que fit l'Oyabun, qui comme souvent, s'était rendu sur le toit de l'école. Un endroit paisible et neutre de toute agitation, car ces temps ci, on ne pouvait pas dire que le calme règnait à Ryuuzan, le pire, c'est qu'en partie, Akira en était responsable, puisque cette rivalité entre les quatres classes étaient principalement dirigés par les dits Oyabuns.

En parlant d'Oyabun, Akira n'avait pas spécialement souhaiter l'être, ca lui était presque tombé dessus naturellement, beau garçon, riche, mystérieux, il avait en somme toutes les caractéristiques d'un bon dirigeant de classe, bien qu'il ne soit pas un garçon violent à la recherche de baston, il avait accepté sans hésitation d'être l'un de ses dirigeants, en soit, qui ne serait pas fièr de l'être ? Etre apprécié par la quasi-totalité d'un lycée, franchement, peu de personnes cracheraient la dessus non ? Une fièrté d'un côté, mais une toute autre chose avait motivée Akira, l'un des Oyabun n'était autre qu'Hiroki, Ce Hiroki, qui autrefois partageait tout avec lui, une amitié qui à l'époque était dite indestructible, tss, paroles en l'air, comme souvent, après cela, comment faire encore confiance à qui que ce soit ?

C'est depuis ce jour, où Hiroki et Akira s'étaient rendus compte qu'ils épprouvaient des sentiments à l'égard d'une même fille : Aoi, leur meilleure amie, et tout bascula, cette amitié s'estompa pour laisser place à une animosité réciproque, plus aucunes paroles sympathiques l'un envers l'autres, et une rivalité bien installée. Cela durait depuis plus de quatre ans maintenant, et le fait qu'ils soient tous deux leaders de leurs classes respectives n'arrangeaient pas les choses.

Quoi qu'il en soit, Akira avait quitter ce toit afin de marcher un peu dans l'enceinte de l'établissement, et allez savoir par quel hasard il se trouva là, devant la porte du gymnase. Sans s'occuper d'être vu ou non, le Japonais pénétra dans le dit gymnase, éclairé à l'intérieur par les simples rayons du soleil qui traversaient les grandes vitres opaques. Akira resta immobile un bref instant, portant son regard sur l'intégralité de la salle, avant de se diriger vers l'arrière salle de laquelle il emprunta un ballon de basket. Une fois le ballon en main, il se placa face au panier et s'occupa simplement en tirant quelques paniers, histoire de bouger un peu.

Il s'occupa ainsi un peu plus de dix minutes, avant de se rendre vers les gradins et de s'y 'allonger, mains derrières la têtes, une jambes légérement relevé. A partir du moment où un endroit était calme, Akira s'y plaisait et c'est bien souvent qu'il s'installait à son aise, une habitude de prise dès son plus jeune âge, une habitude qui n'était pas prête de le quitter.

Certes, les salles de classe et l'odeur des craies avaient un petit côté agréable (vraiment très très petit, il fallait l'avouer), mais il était tout aussi bien de pouvoir respirer parfois autre chose que de la poussière. C'est donc tout naturellement qu'il avait "manqué" son cours de math. De toute façon, il y excellait et le professeur lui pardonnait tout. L'éternel bon côté d'être bon élève, et de plus, l'un des plus riches. Il l'avait même croisé, ce prof, en sortant de la classe, et lui avit offert son sourire le plus désarmant. Comme il s'y attendait, il l'avait laissé passer en baissant le regard. Ce n'était qu'un petit lèche-botte à lunette, sans grande ambition. Jamais il n'oserai contredire un élève aux parents aussi influents que les siens, et parfois, il le regrettait. Ca n'avait franchement rien de palpitat d'être entouré de gens aussi serviles. Mais enfin, il n'allait pas non plus s'en plaindre, comme à l'instant, ça lui servait plutôt bien.

Il était donc sortie de cette classe, pour aller il ne savait où. Les couloirs s'étaient succédés aux couloirs, sans croiser une seule âme. Mais ça n'avait rien d'étonnant puisque les bons petits élèves étaient en cours en ce moment même. Il souriait lorsqu'il sortit finalement de l'établissement, sans plus de but en tête qu'au départ. Mais il se décida bien vite pour une ptite ballade au grand air, qui lui ferait sans aucun doute le plus grand bien. Il était assez tard, et cette journée avait été assez épuisante. Il avait grand besoin de sentir le vent l'éveiller un peu. C'est ainsi que les mains éternellement plantées dans ses poches, il avait parcourue l'allée de l'école, appréciant les odeurs douces et froides de cette fin d'hiver. Il n'avait qu'une hâte, que le printemps et ces cerisiers arrivent. Cette saison était décidément celle qu'il préférait, et de loin la plus agréable à vivre. Ni de grosses chaleurs, ni de neige. L'idéal pour lui...

C'est avec ces pensées plus ou moins légères qu'il se retrouva finalement devant le gymnase. Hiroki resta un moment immobile à l'observer, et après quelques minutes d'hésitation se décida à y entrer. Un peu de sport lui ferait le plus grand bien. Et après un coup d'oeil à sa montre il avait remarqué que l'heure était déjà bien avancée, autant en profiter un maximum. Il ouvrit la porte aussi brusquement qu'il avait l'habitude de le faire, et eut le plaisir de trouver la salle vide de tout étudiant. Un sourire se dessina une nouvelle fois sur son visage, et il se dirigea d'un pas vif vers le local où il emprunta un ballon. Il avait tellement besoin de se dégourdir le corps, et l'esprit. Ces rivalités entre classe était certes amusantes, mais fatiguantes. Réellement très fatiguantes. Surtout quand il s'agissait de se mesurer à son... ex-ami ? Il soupira, et s'apprêtait à lancer une première fois le ballon de basket qu'il avait à la main lorsqu'il lui échappa. Le sourire qu'il avait en entrant revint, lorsqu'il reconnut la silhouette allongée sur les gradins, à gauche du panier.

Il n'hésita pas. Lentement, il le rejoint, passant souplement par-dessus les bancs et s'assied enfin sur le gradin en dessous duquel était assis Akira. Il posa son coude sur son genoux, et son menton au creux de sa paume, un sourire parfaitement provoquant sur le visage.

Comme on se retrouve...

Y'avait-il moyen d'être tranquil et seul plus d'un quart d'heures à Ryuuzan ? A croire que non, puisque, peu importe le lieu, il fallait toujours que quelqu'un finisse par arriver, à croire que que c'était trop demandé d'être à l'écart de toute cette folie au lycée. Certe, parfois, c'était plaisant d'entendre les autres élèves scander son nom, ou encore des filles gloussées lorsqu'il passait près d'elle, mais aujourd'hui, ce que recherchait absolument Akira, c'était la paix. Biensur, il aurai pu rentrer chez lui et retrouver le confort de sa chambre, mais c'était différent, la sensation épprouvée n'était pas la même, pas celle qu'il souhaitait.

Et alors qu'il était là, seul loin de toute agitation, un bruit de porte se fit entendre, puis une silhouette, oui, Akira avait ouvert ses yeux l'espace d'un instant, voyant pénétrer dans ce gymnase désert une jeune homme dont il se serai bien passé de voir. L'indifférence, tant qu'à faire, autant agir comme si Hiroki n'était pas apparut, refermant ses yeux, Akira reprit sa position initiale, bien qu'à présent en lui, ce qu'il ressentait à ce moment précis était bien différent d'il y a cinq minutes. Pourquoi, avec tous les élèves présents à Ryuuzan, il avait fallu que le seul qui vienne ici soit celui là, est ce qu'en ce jour, le destin avait décider de s'amuser un peu avec Akira ? Si c'était le cas, la notion d'amusement ne devait pas être la même pour tout le monde.

Les pas se rapprochèrent et Akira comprit bien vite que cette petite tranquilité appartenait à présent au passé, et la voix d'Hiroki, cette voix qui, il y a encore quelques années, s'adressait à lui dans une toute autre tonalité, se dit entendre. Forcé d'abandonner son calme, Akira ouvrit ses yeux, sans pour autant de relever, à quoi bon, le visage d'Hiroki, il le connaissait par coeur, tous ces mouvements, ses airs, Akira ne pouvait, malgré lui, les oublier. C'est de cette voix calme et neutre, comme si il se désintéressait totalement de son interlocuteur, qu'il prit alors la parole.

" En effet, je me serai bien passé de ces 'retrouvailles' "

Ton sec, comme il l'employait maintenant depuis quelques années lorsqu'il parlait avec Hiroki, d'ailleurs, il était rare qu'ils aient une discussion 'normale' ensemble, en général, quelques paroles lancées l'un envers l'autre, et la séparation s'en suivait.

" Qu'est ce que tu veux ? "

Reprit-il alors, sans un regard accordé au jeune homme. L'envie de parler avec Hiroki était loin d'être présente, de toute façon, ca se terminerai comme à chaque fois, chacun se lancerait des pics, et au final, Akira finirai par partir. Au fond de lui, était-ce qu'il souhaitait vraiment ? Peut être bien que oui, peut être bien que non, mais c'était comme ca, à chaque fois qu'il se trouvait face à Hiroki, ces pensées, cette colère reprenait le dessus, à la longue, il savait faire fit de tout ca, mais difficile face à Hiroki, c'était peut être le seul qui parvenait à destabiliser Akira, non pas avec des mots, mais par sa présence, cette froideur entre eux.

Son vis-à-vis mit un certain temps à répondre. Mais peu lui importait, il ne perdiait pas son sourire. Après tout, les silences et les semblant d'indifférence était une habitude entre eux à présent. Cruel contraste avec leur proximité d'antan. Mais on ne savait jamais ce que la vie nous réservait, et lorsqu'elle décidait d'aller dans le mauvais sens, elle ne le faisait pas à moitié. Hiroki était quelqu'un de rancunier, quelqu'un qui avait besoin d'ennemis aussi, pour se sentir exister. Mais il lui arrivait, parfois oui, de regretter ce qu'Akira avait été pour lui. Ces moments étaient rares, il ne allait pas se leurrer. Très rares même. Il vit les yeux du garçon s'ouvrir, et lui ne perdait pas une once de son sourire. Il adorait ces moments où la tension entre eux était quasiment palpable, ou la moindre étincelle pourrait créer une des plus belles explosions de toute l'histoire de ce lycée. Oh oui, il adorait ça, vraiment, et rien que pour cela, il n'était pas près de lâcher son "ex"-ami, dont la voix se faisait d'ailleurs entendre. Ses paroles n'eurent pour effet que de faire sourire davantage Hiroki, qui baissa la tête, avant de la relever et de poser sur Akira des yeux brillants d'amusement.

Ttt. Voyons, inutile de me dissimuler ta joie. Je ressens d'ici le plaisir que tu as à me revoir...

C'était une différence de caractère qui jouait beaucoup entre les deux garçons. Car Hiroki prenait toujours le rôle taquineur, le rôle moqueur. Il aimait en venir aux mains certes, mais cette manière de faire n'avait pas l charme des "joutes" orales. Et à ces petits jeux là, l'oyabun se débrouillait plutôt bien. Akira au contraire, se montrait distant et froid. Il n'aait pas l'air joueur qu'arbhorait tout le temps Hiroki dans ce genre de circonstances. Sans doute parce-qu'il y prenait moins de plaisir. Oui, ce devait être ça. Mais ça ne le gênait en rien, lui. Il s'amusait tout aussi bien seul et à vrai dire, les réactions de son adversaires étaient justement celles qu'il aimait voir sur les visages de ceux qu'il défiait. Rien de mieux pour affirmer ses matière provocatrices et ses besoins de dominateur.

Et après tout ce temps, tu ne sais toujours pas ce que je veux ? Mais rien de spécial, juste partager un peu plus de temps encore avec toi. Tu sais à quel point je t'aime après tout...

Il ponctuait ses paroles de sourires plus moqueurs les uns que les autres. Akira semblait bien loin de ce gymnase, mais quoi qu'il arrive il y reviendrait, Hiroki ferait en sorte. Et puis, il savait que ces paroles l'atteignaient, car celles les siennes le touchaient toujours. Forcément. Quand quelqu'un avait n jour compté, il comptait toujours. Qu'ils se haïssent ou qu'ils soient amis, ses paroles atteignaient toujours leur but. C'était sa faiblesse, mais jamais il ne le montrait. Car c'était presque une évidence n'est ce pas ? Il reposa son menton dans sa paume, son sourire ayant soudain déserté. Mais la lueur amusée dans ses yeux brillait avec la même force. Jamais il ne pourrait se lasser de leurs petits "entretiens", certes sans grandes surprises, mais qui avait le don de mettre de bonne humeur Hiroki. Oh certes, pas forcément sur le moment, bien au contraire même souvent, mais par la suite, lorsque la colère retombait, il était toujours plaisant de s'apercevoir que toutes pensées négatives s'étaient souvent envolées avec les paroles.

Hiroki, toujours égal à lui même, fin joueur, maniant les mots à la perfection, il savait quoi dire et à qui le dire, le ton qu'il employait était celui qu'il aimait tant, la provocation presque indirecte, et combien de fois Akira avait été celui qui réceptionnait de telles paroles. A la longue, il s'y était habitué, mais ces paroles, venant d'Hiroki, avait toujours une consonnance bien plus blessante que si quelqu'un d'autres lui parlait ainsi. En général d'ailleurs, personne ne s'adressait de cette manière à Akira, car, sous ses airs de garçon calme et posé sommeillait un fort caractère qui remontait à la surface à une vitesse effarente. Sur le visage d'Akira se dessina également un mince sourire, entrer dans le jeu d'Hiroki ? Une chose qu'il ne faisait que très rarement, bien qu'il tente de le faire, Akira n'arrivait pas à s'amuser d'une telle situation, il n'y voyait d'ailleurs pas grand intérêt, et puis, c'était évident que son 'ex' ami n'attendait que ca.

Comment était-ce possible qu'ils en soient arrivés là, après toutes ces années passées ensemble, comme une simple querelle amoureuse avait pu dégénerer de la sorte, à l'époque, personne ne l'aurai cru, pourtant, aujourd'hui, il ne restait que des souvenirs, et pas des moindres d'ailleurs. Aujourd'hui encore, Akira ne savait pas si Hiroki ressentait toujours cette même attirance pour Aoi, ou si il était passé à autre chose, après tout, avec le temps, il s'en était passé des choses, mais une seule n'avait pas changer, l'amitié avec la jeune fille était toujours bien présente, chacun de leur côté certe, mais le fait était là.

Un bref soupir après la prise de parole d'Hiroki, Akira se décida finallement à se redresser, se retrouvant ainsi assis, le regard porté face à lui. Encore aucun regard direct en direction d'Hiroki, il savait que si il venait à poser son regard sur l'autre Oyabun, quelque chose réagirait en lui, comme à chaque fois, de la rencune probablement, de la colère également, et des images, c'était à chaque fois ainsi, tout se mélangeait, et son sang froid était mit à rude épreuve, pourtant, jamais il ne craquait, pas aussi vite en tout cas. Souriant toujours après qu'Hiroki ai répondu à sa question, Akira leva inclina la tête, fixant le plafond.

" Toujours aussi drôle à ce que je vois... Tu comptes mûrir un jour, c'est trop te demander que de me ficher la paix, Hiroki-kun ? "

Accentuant le 'Hiroki-kun' d'un air qui se voulait limite 'je me fous de ta gue*le' Akira soupira une seconde fois avant, aujourd'hui, il n'avait vraiment pas envie de partager ce moment qui semblait si joyeux pour Hiroki avec lui. Biensur que tout ceci n'était qu'une façon de jouer et de remuer le couteau dans la plaie, mais, comme le savait très bien Hiroki, ce n'était pas le genre d'Akira, probablement pour cette raison qu'Hiroki continuait d'agir ainsi avec lui.

" Je vais vraiment finir par croire que ma présence te manque " Fit-il un tantinet ironique.

A nouveau, faire comme si le second Oyabun n'était pas là, difficile encore une fois, mais bon. Le Japonais reprit alors sa position initiale, allongé sur le gradin, maudissant intérieurement ce moment légérement aggaçant. Si cette dispute n'avait pas éclater, aujourd'hui, ils seraient là, mais dans une situation différente, ils joueraient très certainement au basket, se tribblant en riant, ce qui était inconcevable aujourd'hui. Un drôle de sentiment, et à chaque fois, c'était ainsi, pourtant, cette haine reprenait toujours le dessus, et bien qu'Akira soit du genre à tout dissimuler, sur son visage pourtant, ceux qui le connaissaient bien le remarquaient de suite, un visage plus froid, qu'il ne présentait que très rarement. Mais toujours ce mince sourire aux coins de ses lèvres, prouvant que malgré lui, cette situation avait quelque chose qu'il appréciait, peut être justement ces pics qu'ils s'envoyaient, ou n'importe quoi d'autre.

Ses réponses étaient à la fois prévisibles et totalement innatendues. C'est ce petit mélange explosif qui incitait Hiroki à rester, et à toujours aller un peu plus loin à chaque rencontre. Akira n'était pas de ceux qu'il souhaitait achever d'un seul et unique coup. Non, il savait qu'il avait largement les moyens de lui répondre, de lui faire aussi mal que lui-même était capable de le faire. Et il attendait toujours ce moment, avec impatience mais également avec inquiétude. Et quand ils en seraient venu là ? Serait-ce le point de non-retour ? Lorsqu'ils se seraient rendus coup pour coup, quelles conséquences cela aurait-il sur leur vie respective ? Peut-être que comme à chaque fois, chacun rentrerai chez lui satisfait de son forfait. Mais il en doutait, il en doutait car même s'il n'aimait pas ça, l'oyabun allongé au dessus de lui avait encore beaucoup trop d'"influence" sur lui. C'est vrai qu'après tout, il agissait surtout en pensant à ce qu'aurait fait Akira, en pensant à ce qu'il aimerait ou pas qu'il fasse. Pour que finalement, il fasse tout le contraire.

Lorsqu'ils avaient rompus tout lien d'amitié, ça aurait pu en rester là. Ils n'auraient été que de "vieux" amis, comme tant d'autres. Mais il avait fallu qu'ils se suivent dans chacun de leur établissement, et alors Hiroki n'avait pu s'empêcher de provoquer, de se moquer. Et ça lui était bien rendu. En fait, il avait encore beaucoup d'affection pour le garçon. Oui, ça il devait l'avouer. Dans le cas contraire il ne viendrait pas comme ça, depuis des années, simplement pour échanger quelques pics avec Akira. Mais ce mélange d'affection avec toute cette rancoeur qu'ils gardaient l'un nvers l'autre ne pouvait faire bon ménage. Et c'est peut-être justement ces deux sentiments mis côte à côte qui amenait cette... haine ?

Et Natsuki ? Elle restait là, comme le lien qui les reliait encore. Il se doutait qu'Akira la voyait encore comme une amie, mais lui aussi, l'aimait encore beaucoup. Bien qu'ils n'ai plus l'occasion de se voir. Et que se passerait-il s'ils étaient amenés à se revoir tout les trois, et seulement tout les trois ? Que se passerait-il. Hiroki ne savait pas comment il pourrait bien réagir. Que ce soit devant Natsuki ou Akira, il n'agissait jamais comme il le faisait d'habitude. Mais il s'était promis d'en finir avec toute amitié, comme il l'avait fait avec l'amour. Il avait finalement ignoré le sentiment qu'il avait pour la jeune fille comme il ignorait son lien avec l'oyabun. Mais est-ce qu'une promesse pouvait tenir ou même compter, quand il s'agissait de sentiments de ce genre ? Il sentit Akira bouger, et lorsqu'il releva les yeux, ils croisèrent ceux du jeune homme. Rien de mieux pour le déstabiliser. Les muscles de sa mâchoire se crispèrent mais il réussit à donner le change. Lorsqu'il répondit, son sourire avait de nouveau reprit sa place.

Et toi, quand améliorera-tu ton sens de la répartie ?
Et oui en effet, c'est beaucoup trop et ce serait tellement dommage surtout ! On est pas bien là, tous les deux en tête à tête ?

Rien de mieux pour exaspérer un homme en général, n'est ce pas ? Hiroki était bien placé pour le savoir, il en était un. Mais il aimait employer ce ton doucereux et ses paroles aguichantes, réservés plus naturellement à une femme. Il avait hésité à joindre les gestes à la parole, mais il s'en était abstenu pour le moment. Ils avaient tout le temps. Tout le temps. Son éternel sourire était sur ses lèvres et ne semblait pas vouloir s'effacer de sitôt. Tant mieux, car c'était la meilleur des expressions lorsqu'on souhaitait dissimuler ses véritables sentiments, autant que ses pensées.

Mais elle me manque, très cher, elle me manque.
Nos conversations sont tellement amusantes, ne trouve-tu pas ?

Si un élève ou même un professeur était passé par là à ce moment précis, il n'y aurait vu que du feu. Deux élèves isolés et parlant de cette façon ne pouvait qu'être grands amis, n'est ce pas ? Non. Personne n'aurait vu ces regards à la fois moqueurs mais aussi rempli d'amertume. Les images du passé faisaient perdurer quelques traces de l'amour presque fraternel qui le reliait à Akira, mais ce qui primait c'était cette haine. Cette rancoeur. Ce besoin d'avoir quelque chose que lui n'aurait pas. Il ne voulait pas le "détruire". Il voulait juste lui faire mal. Mais il savait que lorsqu'il aurait réalisé son envie, il le regretterait. Oui, ça ne pouvait pas en être autrement. Une lueur froide passa das son regard, et celui-ci se durcit. Ils étaient clairement dans une impasse, n'est ce pas ? Si Akira souffrait, il était évident qu'Hiroki n'en sortirait pas indemne. Car même s'il se fichait pas mal de l'oyabun, ce qui malheureusement était loin d'être le cas, Natsuki lui en voudrait forcément. Et il souffrirait, forcément. Ses mâchoires se crispèrent de nouveau, et il baissa les yeux, les ferma un moment, calmant le troube de ses pensées. Lorsqu'il les rouvrit, il semblait habité d'un tout autre sentiment. Il semblait.

Mais qu'est ce que cet air froid sur le visage ? Tu bouderais ? Toi ?

Parfois les mots ne suffisaient pas, pourtant, il était inconcevable qu'Akira fiche une bonne droite à Hiroki, au final de toute façon, ca ne servirai pas à grand chose, et intérieurement, frapper son ancien ami ne lui procurerai aucun plaisir, il faudrai vraiment qu'il soit à bout pour le faire et encore, il ne frapperai pas le premier, quoi que, ca dépend des circonstances. Que reppliquer d'autres aux pics que le Japonais lui envoyait, des pics qui d'ailleurs, à première vue, n'en avaient pas l'air, ils étaieit là, l'un à côté de l'autre, comme si ils entretenaient une conversation banale, et Akira lui même savait que quoi qu'il dise, Hiroki en jouerai, à sa manière. De plus, comment innover son sens de la répartie lorsque la situation vous ennuyait plus qu'autre chose, des moments comme celui ci, il s'en passerai volontier.

Pourtant, tout ca semblait ridicule, ils agissaient exactement de la même manière que le feraient deux gamins, pour Akira, l'envie de s'en prendre à Hiroki était toujours présente, lui sortir des mots blessants, faire en sorte que ce garçon face à lui épprouve une même haine que celle qu'il épprouvait lui, biensur qu'au fond de lui, Akira n'arrivait pas à lui en vouloir comme il aurai voulu, difficile de couper ce lien qui pourtant semblait être inexistant, malgré tout, Hiroki restait Hiroki, une partie de sa vie. Cette ironie que prenait le second Oyabun irritait vraiment Akira qui parvenait tant bien que mal à rester zen, respirant au mieu pour ne pas s'emporter. Si ils n'étaient pas bien là, tous les deux ? Au fond de lui, un sentiment étrange, mais un 'non' catégorique ne sortit pas de la bouche d'Akira, pouvait-il réellement détester ce moment ? Ridicule, il ne se comprenait pas lui même, alors il opta pour le silence, qu'Hiroki intérpréterai à sa manière, puisque de toute façon, cette question ironique ne demandait pas de réponse.

Si Akira n'avait pas cette fiérté, il serai déjà partit sans rien dire, laissant le Japonais seul, pourtant, quitter ce gymnase là, de suite, était inconcevable pour l'Oyabun, comme si une curiosité et une envie de provoquer émanait de lui, une conversation amusante ? Ca dépend dans quel sens il fallait le prendre, car, pour le moment, Akira ne ressentait aucun amusement, comparé à Hiroki qui semblait apprécier la situation. C'est amusant, car autrefois, c'est ce caractère provocateur qui avait plus à Akira, voir son ami rire de tout dans n'importe quelle situation, et aujourd'hui, ce côté là, il le détestait, ne supportant pas cet air suffisant. Leur regard se croisa alors, et Akira ne put réprimer un froncement de sourcils, c'était à chaque fois comme ca, ces yeux, ce qu'il en émanait, semblait oter durant un court, très court instant, cette haine enfouie en lui.

" Je ne te ferai pas ce plaisir, par contre toi, t'as l'air coincé, tu es sur que ca va ? "

Ironie, encore et toujours, il s'en fichait bien de savoir si il allait bien ou non, d'ailleurs, sa question ne suscitait pas le moindre intérêt, ce n'était qu'une succession de taquineries, point final.
Ne tenant pas en place, Akira tendit ses bras comme s'il voulait atteindre le plafond, une manière de s'éttirer, avant de se lever, ce manège ne l'amusait vraiment pas. Mains dans les poches, il ne put s'empêcher de poser son regard sur l'Oyabun, sachant pertinnemment qu'il ressentirait ce petit quelque chose, des regrets ? Pas les moindre, enfin, c'est ce qu'Akira se disait à lui même, et puis, qu'y avait-il à regretter ? La vérité, le Japonais se la refusait, voilà tout.

" C'est ridicule " Fit-il à demie-voix tout en détournant ses yeux d'Hiroki. Il se mit alors à descendre des gradins, l'air totalement désintéressé de tout. La main lui avait démanger alors qu'il était passé au niveau d'Hiroki, mais rien, il ne fit rien, comme à chaque fois. Lentement, il se mit à marcher, quitter cet endroit avant que ca ne dégénère et surtout, s'éloigner de celui qui avait cette capacité à perturbé Akira au plus haut point.

Quant à frapper Akira ? Il n'y pensait pas. Pas encore du moins. Il avait dans l'idée que le premier qui flancherait et qui frapperait au sens propre son "adversaire", aurait perdu la partie. Il voyait tout ça, toute cette masquarade plus ou moins comme un jeu. Un jeu dégradant, un jeu malsain qui avait pour but de ne pas supprimer totalement les liens qui les reliaient. Un jeu dont tout les deux se seraient sans doute bien passé, malgré le plaisir que semblait y prendre Hiroki. Car il était plus que flagrant que le second oyavun lui, n'aimait pas ça. Absolument pas. Et puis, malgré tout, malgré cette haine et cette rancoeur, il connaissait encore par coeur la moindre de ses expressions. Et il se doutait qu'Akira également, était capable de reconnaître chacune de ses manies. Et il n'était pas rassuré par ce fait, il n'y avait rien de mieux pour se trahir. Tout ce qu'il disait, tout ce qu'il faisait se devait d'être mesuré. Il n'était pas du genre... calculateur, bien que cette qualité s'imposait à tout ceux qui souhaitait garder un minimum de pouvoir. Du moins ne l'était-il pas "naturellement". Mais des "calculs", il n'avait d'autre choix que d'en faie en présence de son ancien ami. C'était ça, ou perdre toute l'avance qu'il avait pu avoir un jour. S'il découvrait toutes ces questions, tous ces semblant de regrets... Non. Il ne découvrirait pas ça. Il devait voir uniquement ce qu'Hiroki souhaitait lui dévoiler. Sa rancoeur.

Coincé ?

Il haussa un sourcil, sincèrement déstabilisé. Il ne voyait pas du tout la signification que pouvait avoir sa phrase. Coincé ? Mais dans quel sens ? Un sourire vint se planter sur ses lèvres, et il laissa échapper un sourire amusé. Et le pire, c'est que ce n'était sans doute même pas volontaire. La phrase était banale, mais tant qu'il n'en comprenait pas les sous-entendus, il n'avait rien à répondre. Lorsqu'il releva les yeux vers Akira, l'éclair d'amusement y brillait toujours. Le jeune homme était toujours allongé sur son banc, et tournait le moins possible le regard vers lui. Il savait pourquoi, il se doutait bien que tout ça avait une autre raison que la simple indifférence. Car lui-même avait toute les peines du monde à ne poser les yeux ne serait-ce que sur le profil d'Akira. Trop de souvenirs. Trop d'images. Et jamais celles qu'il souhaiteraient. Toujours celles de leurs meilleurs moments, de leurs plus beaux larcins, de leurs plus grands fous rires. A tous les deux, et à Natsuki aussi. Le coeur de leur problème en fin de compte. Il devait avouer qu'au fond, ce n'était pas Akira qu'il avait le plus haï. Non... c'était bien la jolie Natsuki. Qui lui avait faire perdre celui qu'il estimait le plus au monde. Le seul qu'il avait jamais pu admirer. C'était tout bonnement ridicule.

Il releva brusquement la tête. Les mots d'Akira avait résonés en écho avec ses propres pensées. Il sourit et baissa de nouveau la tête. Pitoyable. Vraiment... mais que pouvait-il y faire au fond ? Il s'en voulait d'avoir ces... regrets au fond du crâne, mais quoiqu'il fasse ils restaient là. Toujours. Et ça lui vrillait les tempes. Mais il ne le laisserait jamais voir. Oh non. Il l'entendit descendre, sans pour autant y faire plus attention. Que pouvait-il y faire de toute façon ? Le... retenir ? Et pourquoi faire ? Non. Comme toujours ils se séparaient sur deux ou trois pics échangés et ils se retrouveraient plus atrd, pour recommencer. C'était ridicule, oui. Car ce n'était pas de cette façon qu'on haïssait quelqu'un normalement non ? On le frappait. On l'assaillait. On faisait de son possible pour l'écraser, le faire souffrir. Mais eux, jamais. C'était juste... glacé. Et c'était sans doute la pire des haines à partager. Cette sensation froide. Ce bout de coeur qui avait gelé, là où avant était la place d'Akira.

Et comme toujours tu pars.

Il releva la tête et se retourna, fixant le dos de l'oyabun. Ce n'était pas forcément pour le garçon d'ailleurs qu'il parlait. C'était surtout pour lui-même. Pas pour le retenir, mais pour chasser ses propres démons.

Et comme toujours, on ne s'est rien dit. C'est ridicule oui. Pas d'autres mots. Pourquoi juste ne pas en finir une bonne fois pour toute, et qu'au final, on ai même plus à se croiser ? C'est ce qu'on souhaite tous les deux pourtant ... non ?

Un mince rictus avait prit place sur les lèvres fines d'Akira lorsqu'Hiroki répéta ses mots, oui, coincé, mais qu'il se rassure, il n'était pas le seul à avoir l'air crispé, puisque cet air coincé, Akira l'affichait également, sans même s'en rendre vraiment compte, c'était le resultat de cette attitude qu'ils adoptaient l'un envers l'autre, cette rencoeur trop ancrée en eux. Toujours ces mêmes mots qui résonnaient dans la tête d'Akira lorsqu'il se trouvait près d'Hiroki : Pourquoi ? Oui, pourquoi avait-il fallu qu'un jour tout parte en vrille, n'aurait-il pas mieux fallu qu'ils s'en prennent à Natsuki, qui au fond, était à l'origine de cette rencune ? Mais comment lui en vouloir, après tout, elle n'avait rien demandé, mais les garçons eux, ne pouvaient jamais voir les choses de cette manière, cette rivalité pour capter le coeur de la jeune fille était trop importante, il fallait qu'un jour ou l'autre, leur amitié se détruise, et jamais ô grand jamais, Akira n'aurait imaginer que ca serai aussi dur.

Ne pensait-il jamais, les soirs de solitude, à ces bons moments qu'il passait étant plus jeune, pourquoi fallait-il toujours que ce soient ces images là qui lui reviennent, et non les disputes et les prises de têtes enfantines, qui agrandirait cette hainte... Pourtant, il leur était souvent arrivé, de se faire la tête pour un oui ou pour un non, en général, ca ne durait pas longtemps, car ils trouvaient toujours ce petit quelque chose qui les ressoudait d'avantage, mais là, il semblait n'y avoir aucun échappatoire, parfois, rien qu'une seconde, Akira aurai aimé connaitre le plus profond de la penser d'Hiroki. Lui même s'en voulait parfois, se disant qu'il avait peut être agit sur un coup de tête, ce jour ou tout avait prit fin, franchement, est ce que ca en valait la peine, de briser tant d'années en moins d'une journée ? Etait-ce ainsi que devait se conclure une telle amitié ? Si c'était le cas, alors, à quoi bon ressouder des liens avec qui que ce soit ?

D'ailleurs, c'est depuis ce jour, qu'un changement radical se remarqua en Akira, moins souriant, plus distant, plus froid, à l'origine, ce n'était pas ce qu'il était au fond, le resultat d'une souffrance intérieur invisible aux autres, et aussi étrange que cela puisse paraître, cette espèce de masque semblait briser lorsqu'il était près d'Hiroki, inconsciemment, son esprit semblait totalement différent. Trop flou pour être compris, c'est pour cela qu'à chaque fois, il s'en allait, ca pouvait très bien passer pour de la lâcheté, bien qu'il soit loin de l'être. Les mots d'Hiroki le touchèrent de plein fouet, oui, il partait, encore une fois, à quoi bon rester ? Cependant, Akira s'était arrêter, comme figer, qu'attendait-il au fond ? Pourquoi ne pas trouver ce courage de continuer, plus que quelques pas et il sortirai de cet endroit glacial.

Cette fois ci, l'Oyabun fit demi-tour, son regard expressif porté directement sur Hiroki. Immobile, il écouta cette nouvelle phrase, en finir ? Etait-ce qu'au fond, Akira souhaitait ? Des façons de faire en sorte que plus jamais ils ne se croisent de cette manière, il y en avait des tas, pas difficile pour Akira, ni même pour Hiroki, de les employer, pourtant, aucun d'eux n'agissait. Même si au plus profond de lui il ne souhaitait en effet plus le revoir, une infîme partie de son être avait comme ce besoin de le voir, de le savoir proche, pour accentuer cette rivalité, perpétuer la haine ? Allez savoir, c'était tout bonnement impossible à expliquer.

" Qui l'aurai cru hein, qu'un jour, ca se passerai comme ca "

Lanca t-il en riant, l'air amusé, bien qu'il ne le soit pas. Se décidant, il fit marche arrière, s'avancant en direction d'Hiroki, avant de s'arrêter au bas des gradins. Cette fois ci, son regard ne se détachait pas de son ancien meilleur ami.

" Ca n'a jamais été possible de parler avec toi de toute façon. Pourquoi ne pas en finir oui, si c'est ce que tu souhaite. Supporter tes enfantillages, ca m'épuise. "

Il ne se mouillait pas, est ce que cela signifiait que ce n'était pas ce que voulait Akira ? Est ce qu'il voulait continuer ainsi, ca serait complétement idiot, rien ne changerai, tout reprendrai toujours de la même façon. Il avait beau tenter de garder un visage inexpressif, Akira avait bien du mal, cette espèce de pression qui prenait place à cet instant, provoquait un espèce de malaise entre eux. Pourquoi à cet instant précis, une douleur se faisait oppréssante en Akira, pourquoi ne pouvait-il simplement pas... oublier ?

Cette hésitation, cette seconde de trop qu'il avait mis avant de prononcer le "non" l'avait immanquablement trahi. Akira saurait-il décelé ce faux pas ? Mais ne n'était pas ce qui dérangeait le plus Hiroki en fin de compte. C'est qu'il se rendait compte lui-même de sa propre incertitude quant à ce qu'il pensait du second oyabun. Il le haïssait. C'était un fait, il le haïssait car il ne pouvait en être autrement. Il s'était ouvertement opposé à lui, et tous deux avaient alors su ce que ça signifiait. Mais fallait-il jamais accepté quelque chose de ce genre ? La fin de leur amitié avait été brutale, violente. Les mots échangés avaient dépassés la pensée, certains gestes avaient été de trop. De son côté du moins. Mais comment gérer ce genre de rancoeur lorsqu'elle vous oppose à celui que vous considériez comme votre meilleur ami ? Lorsqu'elle vous oppose au seul que vous considériez alors comme un "ami". Ils étaient jeunes pourtant, trop jeune pour prendre une affaire aussi bénigne tellement à coeur. Et elle était là sans doute, l'erreur. Ils avaient tous les deux donnés tant d'importance à cet amour pour Natsuki, qu'ils en avaient oublié la propre forme d'amour qui les reliait tous les deux. Et pourquoi s'étonner alors, de la souffrance et de l'amertume qui était ressorti de tous cela.

Et qui sait si la raison pour laquelle ils semblaient tant se détester n'était pas ailleurs, que dans cette bagarre pour conquérir Natsuki. Est-ce qu'Hiroki n'en voulait pas tout simplement au garçon d'avoir préféré passer à côté de leur amitié pour une fille ? Et est-ce qu'Akira en voulait à Hiroki pour la même raison. C'était étrange soudain, de penser de cette façon. La rancoeur en fin de compte, n'était-elle pas davantage dirigé contre lui, qui n'avait pas su retenir Natsuki et Akira, qui avait préféré les faire sortir de son coeur plutôt que de blesser sa fierté ? Mais dans tous les cas il vait échoué. Il avait perdu les deux personnes les plus importantes de sa vie, et il s'était grièvement blessé lui-même. On peut dire que cette fois-là, il avait fait tout de travers. Mais ce n'était aps cette soudaine prise de consciene qui allait avoir raison de sa haine pour Akira. Oh non. Car lui aussi avait fait de son mieux pour rembarrer Hiroki. Et ça, il ne le lui pardonnerait pas. Jamais. Il n'avait pas fait grand chose pour le retenir et à bien y réfléchir... Natsuki non plus. Il releva soudain les yeux. Mais comment tout cela avait-il pu tourner de cette façon ? Comment en à peine une année, tout avait pu changer aussi radicalement ? Et pourquoi aucun des trois n'avaient au moins fait un geste. Avaient-ils si peur de... la vérité ?

Mais il se rendit soudain compte que ce n'était plus le dos d'Akira qu'il regardait sans vraiment le voir, c'était son visage. Il se redressa légèrement pour dissimuler un sursaut de surprise. Pourquoi avait-il tant de difficultés à soutenir son regard ? Après tout, il était loin d'être en tort, n'est ce pas ? Du moins, n'était-il pas le seul.

Si nous-même ne l'avions jamais cru, qui aurait pu.

Le rire sans joie d'Akira ne fit qu'ôter l'envie d'un sourire à Hiroki, qu'il avait de toute façon déjà perdu. L'oyabun avait finalement fait demi-tour et parcourait en sens inverse le chemin qu'il venait de faire. Tiens. Il ne se montrait pas lâche aujourd'hui, il ne fuyait pas. Ca le rassurait à vrai dire, car s'il se souvenait bien d'une qualité d'Akira, c'était son courage. Et le voir fuir l'affrontement à chacune de leur rencontre n'avait rien de plaisant, bien au contraire. Il avait juste eu l'impression de le connaître de moins en moins, de s'éloigner de lui dejour en jour. Une chose normale lorsqu'on était ennemis, non ? Ca n'aurait sans doute pas du le gêner mais... il n'avait jamais pu expliquer son sentiment. Le regard de son ex-ami ne le quittait pas, il en sentait la brûlure alors que lui-même n'avait pas encore osé lever la tête. Il souhaitait que ce moment arrive, comme il le redoutait. Jamais possible ? "Jamais", ce mot sonnait cruellement aux oreilles d'Hiroki. Car ce n'était pas vrai n'est ce pas. Avant, ils parlaient. Ce fut uniquement à ce moment qu'il osaposer les yeux sur Akira. Une floppée d'images l'envellopa, mais il l'ignora, se relevant pour descendre à la rencontre de l'oyabun qui se tenait immobile aux pieds des gradins. Son regard était comme toujours, plein d'amertume et de rancoeur. Mais surtout plein de regrets.

Et alors ? Est-ce que tu crois vraiment que ça me plaît davantage qu'à toi ? MES enfantillages ? Je te rappelle que nous sommes deux dans... tout ça. Je suis sans doute aussi las que toi de toute cette masquarade sans intérêts. On pourrait nous comparer à deux coqs, non ? Un seul pour toute cette basse-cours... mais ce n'était pas ce que nous voulions au départ n'est ce pas ? Non, au départ on avait pas besoin de savoir qui était le plus fort... mais c'était avant. Avant cette... bagarre ridicule. Mais qui a pourtant tout détruit. Et quoi... j'ai tellement de choses à balancer, tellement de rancoeur qu'on pourrait y passer la journée.

Il était finalement arrivé juste en face d'Akira, et le fixait à présent sans aucunes gênes. Les images de rires qu'ils avaient partagées étaient toujours là, mais elles ressemblaient davantage à une barrière infranchssable qu'à autre chose. Il n'arrivait plus à le voir comme il le voyait alors. Lorsqu'ils étaient ensemble, il n'avait plus cette affection qui le prenait à la gorge. Il y avait juste... ce regret et cet arrière-goût amer.

Finissons-en, oui. Mais je ne sais même pas de quelle façon on pourrait en finir avec ça...

Autrefois, Akira n'avait aucun mal à déceler les pensées d'Hiroki, il lui suffisait d'un regard, juste un regard, c'était si simple, pourtant aujourd'hui, il y avait comme un barrière qui tenait cette facilité hors de portée, n'y avait-il aucun moyen de la franchir, de se retrouver de l'autre côté, ce côté auquel où il se trouvait à l'époque, si proche de lui.

D'un côté, n'était-il pas prévisible qu'un jour où l'autre, l'amitié qui liaient les deux garçons à la jeune fille changerai, après tout, il n'était pas rare que des amis se rendent compte, avec le temps, qu'autre chose de plus fort ne remplace la dite amitié, pourquoi alors, ne pas s'y être préparer, pour mieux encaisser, est ce que ca valait vraiment la peine de tout briser, pour un sentiment tel que l'amour, et puis, au final, aucun des deux n'avaient gagné, puisque Natsuki n'en avait choisi aucun. Alors, au lieu de s'affronter ainsi, n'auraient-ils pas dû faire fit de tout ca, et ne plus y penser ? Oui, mais avec des 'si', on pouvait refaire le monde, et tous ces éventuels regrets devaient être chassés de l'esprit d'Akira, ca prendrai du temps certe, mais en y mettant toute sa volonté, il y parviendrai. N'était-ce pas ce qu'il voulait au fond tout oublier, oter ce poids si douloureux qui pesait encore et toujours en lui ?

Un face à face, comme il n'y en avait pas eu depuis longtemps, ce visage, ca faisait un moment qu'Akira ne l'avait pas vu dans ses moindres détails, ses traits fins, ses yeux, tant de caractéristiques qui autrefois lui plaisait tant, et ces cheveux, qu'il ébourrifait à sa guise lorsqu'il taquinait son ami. Toutes ces images défilaient sous ses yeux, mais lui aussi, n'y fait pas plus attention que cela, à quoi bon d'ailleurs. Il ne restait plus que deux corps immobiles, se faisant face, ce calme dont faisaient preuve les deux Oyabuns, signifiait tant et si peu de choses à la fois. Akira non plus, ne souriait plus, il avait une nouvelle fois afficher ce visage froid, aux traits dur, sentant le sang battre au niveau de ses tempes lorsqu'Hiroki parlait. Il avait raison, dans tout ce qu'il disait, il avait parfaitement raison, la tournure ridicule que tout avait prit, n'était même pas digne d'eux. L'un aussi fièr que l'autre, et aucun pour faire ce premier pas, parler, ce n'était pourtant pas bien difficile, plutôt que de s'éviter et de s'affronter, pourquoi ne l'avaient-ils pas fait, quelques mots auraient suffit, et peut être alors, que tout ceci n'aurai jamais prit cette tournure.

" Tu sais aussi bien que moi que cette 'bagarre' n'est pas la cause principale de la tournure qu'à prit cette histoire, mais toi comme moi étions bien trop fièrs pour l'admettre. Aujourd'hui, ce qu'il en reste, c'est cette envie de t'achever jusqu'à ce que tu ne puisse plus t'en relever, envie qui je pense, est partagée. Moi aussi, j'en aurai, des choses à balancer, mais ca n'en vaux même pas la peine "

Pourquoi cet air amusé toujours présent sur le visage d'Akira, ces paroles là n'étaient ellespas sincères, ne venaient-elles pas du plus profond de son être, quelle était réellement la raison qui poussait l'Oyabun à vouloir faire souffrir son ancien ami... Peut être qu'en fait, il s'en voulait d'abord à lui même, des réponses à certaines de ses questions, il en cherchait toujours, ca semblait si simple et pourtant, ca n'était pas abordable. Alors, en effet, comment faire pour que tout ca cesse enfin. La raison la plus évidente était qu'ils se rendent compte qu'avoir gâcher une si belle amitié était une grosse erreur, mais ca, aucun des deux ne l'avouerai, encore une fois cette fiérté, et puis, impossible d'effacer ces dernières années. C'était amusant, qu'une année entière, suffise à effacer plus de dix ans.

" Je n'ai rien à proposer non plus, le mieux serai que tu disparaisse de ma vie, mais ca encore, c'est impossible "

Ces paroles sonnaient faux, lui qui d'ordinaire parlait sincérement, ne semblait pas donner cette impression lorsqu'il s'adressait à Hiroki. En cet instant, il se trouvait faible, faible de ne pas pouvoir agir différemment, de ne pas avoir ce courage de règler les choses d'une manière nette, lui qui pourtant faisait preuve d'un courage exemplaire d'habitude. Le Japonais se tourna alors, se trouvant ainsi dos à Hiroki, sans se l'avouer, maintenir son regard dans celui de l'Oyabun était chaque seconde plus difficile.

C'était si simple tout en étant si compliqué. Ils se haïssaient non ?Alors pourquoi ne pas tout bonnement laissé tomber. Partir et oublier. Oui, pourquoi pas après tout. Il serait bien plus heureux sans doute, il n'aurait plus à traîner ces regrets, ces rancoeurs, ces besoins de vengeances ou de supériorité. S'il pouvait faire comme si Akira n'était pas important, s'il pouvait faire comme si toutes ces années n'avaient pas compté. Comme s'il n'y avait jamais eu ni amitié, ni amour, et encore moins de haine. Mais non. Non bien sûr qu'il ne le pouvait pas. Il ne l'avait pas pu jusque là comment le pourrait-il maintenant, sur un simple coup de tête ? C'était son dilemme. Tout le monde avait le sien un jour ou l'autre. Pour Hiroki, c'était cette constante incertitude entre l'envie de garder pour toujours ce souvenir de leur amitié si forte en lui, ou de l'oublier. A vrai dire, rien que d'y penser... mais non. Non c'était trop compliqué. Il s'était toujours refusé à chercher plus loin toutes ses réponses, et ça n'était sans doute pas le moment de s'y perdre. La bonne excuse, hein. Puisqu'au fond, ça n'avait jamais vraiment été le moment.

Alors il se tenait là, devant celui qu'il avait cherché à la fois à éviter et à retrouver. C'est vrai. Il ne l'aimait plus du tout comme il avait pu le faire. Mais ces traits qu'il pouvait détailler de près, alors qu'il n'avait pu le faire depuis des années, ravivait des souvenirs aussi douloureux qu'agréables. Mais c'était son passé. Leur passé. Un beau passé. Aujourd'hui ils se regardaient en chien de faïence, attendant que l'un des deux brise l'autre. Alors ce serait la seule solution n'est ce pas ? Il fallait que l'un des deux arrive à satisfaire sa faim de voir souffrir l'autre. Il fallait que l'un des deux gagne. Et même si Hiroki avait envie de lui faire mal, oh oui, il gardait cette envie depuis longtemps maintenant, il savait partinemment que ça ne le soulagerait pas et qu'il garderait un long moment encore la plaie de leur dispute ouverte. Les paroles de l'oyabun le surprirent quelque part, car elles étaient l'exact reflet de ses pensées récentes. Elles atteinrent leur but ces paroles, parce-qu'il les comprenait tellement. C'est avec ironie qu'il vit qu'ils avaient tous deux sous les yeux la raison de leur proximité d'il y a des années. Même s'ils semblaient bien différents sur certain point, ils gardaient la même façon de penser. Il connaissait ses points faibles, il savait ou appuyer pour lui faire mal. Mais Hiroki savait également que lui-même n'était pas à l'abri...

Une envie partagée. C'est vrai, et c'est à ce moment qu'on se demande pourquoi non ? Et en s'avouant la raison de toute cette rancoeur on se rendra compte à quel point ça ne vaut rien, à quel point nos excuses sont mauvaises. Et pourtant ça ne disparaît pas, n'est ce pas. L'amertume reste là, la fierté reste blessée et tant qu'on ne se sentira pas "vengé"...

Il laissa un rire de dédain s'échapper avant de continuer.

On continuera à se haïr.

Un sourire revint sur son visage. Un sourire sans joie. Sans moquerie ni ironie. Un sourire sincère. Qui n'avait sans doute rien à faire là, mais qui était sans doute celui qu'il arbhorait naturellement. Son sourire à lui, celui qui le caractérisait et que si peu de gens avaient déjà pu voir tant il était doué à dissimuler ce qu'il était réellement. C'était étrange de voir la différence entre ses pensées, et ce qu'il avait envie de dire à Akira. Il ne pouvait s'empêcher de se montrer pessimiste, de lui faire mal au travers de ses paroles. Alors qu'intérieurement c'était plutôt à lui-même que s'adressait toute cette colère. C'était étrange et tellement compliqué. Mais comment avait-on pu en arriver là ? Les dernières paroles d'Akira lui serrèrent le coeur, sans qu'il le veuille. Sa machoire se crispa mais il ne montra pas plus de signe de son trouble. C'était une évidence non ? Lui aussi aimerait bien disparaître de la vie de l'oyabun. Lui aussi aimerait bien le voir disparaître de la sienne. Il en avait assez de ressasser toute cette vieille amertume, toute cette rancoeur qui lui broyait le coeur. La haine n'avait rien d'un sentiment agréable. C'était peut-être également pour ça qu'il avait tant de regrets.

Qui sait. Ne dit-on pas que rien n'est impossible ?

Ces mots, il les accompagna d'un regard aussi froid que l'était son ancien ami. D'un regard où se lisait clairement tout le mépris qu'il avait jamais pu ressentir pour Akira, pour Natsuki, et surtout pour lui-même. L'Oyabun finit par lui tourner le dos, il pensait le voir s'en aller mais non. Il ne bougea pas plus. Ses paupières se plissèrent et il tendit le bras, mais contre toute attente il ne lui donna pas un coup non, sa main se posa sur les cheveux d'Akira qu'il ébourrifa, comme le second oyabun avait toujours pris tellement de plaisir à le lui faire. Il laissa s'échapper un sourire et tourna le dos à son tour.

Des excuses, voilà ce qui en concluait toujours, jamais aucun d'eux n'avaient eu cette franchise qui aurait pu être la clé de tout le problème, de tous ces changements. C'est vrai, encore une fois, Hiroki avait raison, à quoi ca mènerai de s'avouer les vrais raisons de tout ca, de mettre sa fiérté ô combien blessée de côté, est ce que cette sensation qu'ils épprouvaient changeraient ? En même temps, l'envie de se venger, elle ne se dissipait pas, mais pourquoi après tant d'années, cette vengeance n'était encore pas accomplie, d'un côté comme d'un autre, elle était à chaque fois repoussée, espéraient-ils quelque chose chacun de leur côté avant 'd'agir' ? Ou était-ce tout simplement leur inconscient qui les incitait à agir ainsi.

Le petit rire qu'avait laissé échappé Hiroki, Akira le perçut, et lui même ne put s'empêcher de sourire, pourtant, après de telles paroles, ce n'était pas un sourire qui aurait du faire son apparition, mais une toute autre expression, preuve qu'encore une fois, et ce bien malgré eux, ils se comprenaient. Il n'était pas rare dans le temps, que lorsque l'un des deux pensait à une chose, l'autre comprenne sans qu'aucun mot ne soit prononcé, nous n'iront pas jusqu'à parler de télépathie, mais le fait est que le lien qui les liait était bien plus puissant que entre eux, et aujourd'hui encore, il suffisait qu'ils se retrouvent ainsi pour se rendre compte que cette concordance était indemne, était-ce cependant une bonne chose quand on sait que chacun de leur côté souhaitait effacer l'autre de sa vie ? Ou peut être était-ce simplement un signe.

La dernière phrase que prononca Hiroki ne laissa pas indifférent Akira, ces mots, sans se le dire, il ne voulait pas les entendre, tout simplement parcequ'au fond de lui, s'était évident, il ne voulait pas oublier Hiroki, même si ca, jamais il ne se l'avouerai. C'était tout bonnement impossible, à moins d'un effaceur de mémoire surpuissant, rayé un 'ami' de sa vie, à proprement parlé, était presque inconcevable. Rien est impossible, effectivement, mais tout n'était pas possible cependant...

Mais ce qui suivit fut bien plus surprenant, la main d'Hiroki, dans ses cheveux, un geste familier qu'il devait subir bien souvent lorsqu'il était plus jeune, de quoi raviver des souvenirs, ce qu'il ne voulait pas, pourtant, il ne bougea pas, appréciant ce court instant qui pouvait paraitre bénin. Un sourire de nouveau présent, il tourna légérement la tête sur le côté, comme s'il regardait par dessus son épaule, mais déjà il ne sentait plus le regard d'Hiroki poser sur lui, signe qu'il s'était retourné. Aucun mot ne sortit, que dire, était-ce le moment de mettre cette fiérté de côté, juste comme ca ? Surement pas, et puis, comment le faire, encore une fois, cette manie de réfléchir pour pas grand chose. Le regard de l'Oyabun se posa alors sur un objet, un ballon de basket qui se trouvait à même le sol, celui que tenait, quelques minutes auparavant, Hiroki dans ses mains.

Faisant comme s'il sortait du gymnase, c'est bien vers se ballon qu'il se diriga, se baissant lentement alors qu'il le tenait à présent dans ses mains. Akira se tourna alors, voyant toujours son ancien ami, debout au pied des gradins.

" Hiroki ! "

Fit-il alors sans prévenir, lançant en même temps le ballon à l'Oyabun. Ce sourire, il l'avait encore sur le visage, un visage qu'il ne présentait que très peu souvent depuis la 'rupture'. Se passant furtivement une main dans les cheveux, il reprit alors.

" C'est vrai, rien est impossible "

Etait-ce encore une manière comme une autre de se jouer l'un de l'autre, ou de se défier, mais, comment resister après tout, ne venaient-ils pas de se dire, indirectement, qu'ils valaient mieux être franc et ne pas se voiler la face ?

Pourquoi un geste de ce genre ? Il ne le savait pas lui-même. Ca n'avait rien eu de prémédité, il avait fait ça... comme ça. Peut-être qu'à ce moment là, l'image s'était faîtes trop forte. Peut-être que la tension qui avait régné alors lui était insoutenable. Peut-être que quoiqu'il en dise, cete confrontation il la redoutait beaucoup trop. Il avait peur, il fallait se l'avouer. Il y avait beaucoup de choses qu'Hiroki se dissimulait, voir les choses en face en faisait partie. Accepter sa part de responsabilité, accepter le fait qu'il n'y avaitpas que les autres en tort. Accepter le fait qu'il devait être pardonné autant qu'il devait pardonner lui-même. C'était de ces choses qu'il avait du mal à avaler. Le fait qu'il ai été en tort, le fait qu'il s'était laissé emporté par sa fierté, par son égo de "mâle dominant". Le pire à accepter sans doute, serait son attitude plus que ridicule. Oh ! Ils étaient jeunes bien sûr, mais ça n'excusait pas tout, encore moins la bêtise. Alors... pourquoi avait-il fait ce geste ? Parce-qu'il en avait envie sans doute. Oui, ça devait être cela. C'était la première fois qu'il touchait son "ami" depuis leur "séparation". Et ça l'avait remué encore plus profondément qu'un regard. C'était ce genre de gestes qu'on le réservait à un ami, n'est ce pas. Ce genre de gestes qui prouvait l'affection qu'on lui portait. Il baissa la tête et ferma les yeux. Il n'était... qu'un idiot. De l'affection ? Mais il savait qu'au fond de lui sommeillait toujours cette... haine ? Etait-ce réellement si fort ? Et si c'était le cas, était-ce vraiment dirigé vers la bonne personne après tout.

Est-ce que ce soudain assaut de souvenir, plus présents qu'ils ne l'avaient jamais été depuis longtemps, suffirait à effacer cette envie de voir l'autre se faire petit devant soi ? Non. Sûrement pas. Il avait toujours, au fond de lui, cette envie de se mesurer à Akira. Cette envie de savoir qui était le plus fort après tout. Oui, ils étaient réellement comparables à deux coqs. Qui au final, finiraient tous les deux à la merci d'un couvert. Ils étaient ridicules oui, et alors. Ils l'avaient décidés aisni sans doute, c'était eux et personne d'autre qui avaient continué dans ce sens, accentuant chaque jour un peu plus leur rancoeur commune. Derrière lui, il sentit que le jeune homme bougeait, et des pas s'éloignèrent. Il s'en allait encore une fois, mais Hiroki savait qu'il ne se retournerait pas et qu'il ouvrirait encore moins la bouche. Il n'avait rien de plus à dire d'ailleurs, la confrontation serait pour plus tard et il pouvait bien se voiler la face tant qu'il le souhaitait, il en était soulagé. Se disputer maintenant avec Akira aurait sans doute ôter ce tout petit... rien. Rien du tout. Son nom résonna soudain dans la salle, et il se retourna juste à temps pour attraper le ballon que l'Oyabun lui avait lancé. Il observa un moment la sphère orange entre ses mains, et releva les yeux. Un sourire amusé avait pris place sur ses lèvres, qui fut le reflet exact de celui qu'arbhorait alors Akira. Sa phrase l'atteignit encore une fois, mais d'une façon différente de ses paroles précédentes. Curieusement, elles lui paraissaient presques... optimistes. Lorsqu'il relança le ballon dans la direction de vieil ami, il avait presque oublié qu'"amis", ils ne l'étaient plus.

Alors... il ne nous reste plus qu'à patienter sagement ? En attendant que le temps passe ? Comme depuis tant d'années...

Des paroles à double-sens. Attendre que le temps passe. C'était une de leur devise favorite, non ? Se laisser aller dans la vie et puis, voir ce qui leur arrivait. Ne craindre rien ni personne. Rester les plus beaux, et les plus forts. Pour toujours. Yakusoku desu ? Yakusoku desu. S'ils avaient su alors...

L'atmosphère glaciale qui règnait dans le gymnase semblait, l'espace d'un instant, avoir totalement disparu, à la place, une impression d'endroit familiale, où seuls deux amis se trouvaient, vivant l'instant présent. Etrange que de voir la tournure que prenait cette 'discussion' qui n'avait faillit pas avoir lieu d'être. Alors qu'à l'arrivée d'Hiroki dans le gymnase, un sensation colérique avait prit place en Akira, elle semblait s'être totalement dissipé depuis quelques minutes, comme si tout était redevenu comme avant, juste 'comme si'.

Pourquoi, au lieu de sortir de la salle, avait-il fallu qu'Akira attrape ce ballon et l'envoie à Hiroki, comme une manière de communiquer avec celui qui semblai si loin depuis tant d'années, est ce qu'au travers de ce geste, des choses pouvaient s'y lire, comme des regrets, une envie de changement, ou était-ce simplement une passe sans conséquence, servant à voir les reflexe de l'Oyabun ? Franchement, cette dernière supposition était légérement stupide, inutile donc d'en dire plus, ce ballon n'avait pas été lancé au hasard, et Hiroki devait l'avoir bien compris. De toute façon, aucun geste n'était laissé au hasard, et encore moins lorsque ce geste Lui était destiné. Rattrapant le ballon que venait de lui renvoyer Hiroki, a son tour, Akira observa la boule orange, tandis ce que les paroles de l'Oyabun parvenaient à ses oreilles, patienter, comme ils le faisaient depuis tout ce temps, c'était si simple de repousser les moments tant redoutés, à savoir pour eux, le fait de s'affronter ainsi, de se la jouer carte sur table, sans fuir, simplement être sincère et franc, mais pourquoi, pourquoi était-ce si... difficile et douloureux ?

" A quoi ca sert de patienter pour voir arriver quelque chose dont on est même pas certain de pouvoir assumer, au final, on stagnera toujours... "

Une voix sérieuse et las à la fois, c'est vrai quoi, à quoi tout cela rimait, et puis, quelle tournure prenait à présent cette 'rencontre', pourquoi une drôle de sensation était épprouvé par Akira, toujours cette rencoeur qui ne voulait pas le quitter, elle était trop ancrée en lui, pourtant, ce côté froid de son coeur, celui où avant se trouvaient les 'sentiments' qu'il épprouvait pour Hiroki, semblait se manifester, mais, était-ce si important d'y prêter attention, après tout, il les avaient laissé de côté depuis tant d'année, il pouvait bien continuer non ? Toujours cette fierté et cet entêtement, pourtant, oui, pourtant...

" Finallement, je me demande ce qu'on veut vraiment "

Fit-il en soupirant, difficile à cet instant de cacher ce qu'il pouvait penser ou ressentir, et si Hiroki avait son regard darder sur lui, alors il était évident qu'il pourrai lire, au travers de cette expression, tout un tas de choses, que lui seul d'ailleurs pourrai intérpréter. L'Oyabun fit alors face au panier de basket, avant d'y lancer le ballon qui, sur un coup de chance, ou bien sur son talent, entra du premier coup dans le dit panier. Ca au moins, c'était une réussite, si seulement dans la vie, tout était aussi simple qu'un lancé franc. Le ballon venait de rebondir sur le sol, pourtant, Akira resta là, sans bouger, les choses étaient un peu confuses, et lui n'aimait pas cela, en général, il aimait que tout aille dans son sens, un peu comme tout le monde d'ailleurs. Pourtant là, les imprévus s'enchainaient, était-ce mal, était-ce bien ? Là encore, rien était certain, il suffisait simplement de vivre l'instant présent.

Et après ? On pouvait dire qu'ils étaient bien avancés maintenant. Le moment de la confrontation avait certes reculé, mais à la place était apparu ce semblant de retour dans le passé, qui n'allait sans doute pas les aider à y voir plus clair dans leurs rapports. N'étaient-ils pas censés se haïr, n'étaient-ils pas censés se tapper dessus à l'heure qu'il était ? Il aurait sans doute mieux valu que ce soit le cas, qu'il n'y ai jamais eu ce rappel de leur ancienne complicité. Ancienne ? Pouvait-on vraiment en parler de cette manière lorsqu'au moindre souvenir, elle semblait s'installer de nouveau si vite entre eux ? C'était étrange. Tous les deux avaient leur propre vie, leurs propres amis, du moins en ce qui concernait Akira. Ils avaient changés chacun de leur côté, avait appris à faire avec leur haine, avec leur peine. Tout avait changé en eux, sauf en ce qui concernait... l'Autre. S'il n'arrivait pas à agir avec l'Oyabun comme il agissait avec les autres, c'était tout simplement parce-qu'il avait toujours réagit avec lui comme il le faisait lorsqu'ils étaient bien plus jeunes. Il ne parvenait pas à oublier l'attitude joueuse, son air taquin. Les seules choses qu'il parvenait à réfréner étaient ses pulsions calines, encore heureux ! Il ne put faire autrement que sourire à nouveau et laisser échapper un rire qu'il étouffa du mieux qu'il pu. Akira était loin d'être aussi tactile que l'était Hiroki, malgré les apparences, et il s'était souvent amusé à l'assaillir de calins, choses qui dégénérait souvent en disputes lorsqu'ils ne s'arrêtaient pas à temps. C'est que tout deux possédaient un caractère sulfureux, et ce depuis toujours...

Il releva brusquement la tête. Non, il ne devait pas se laisser atteinre par ce genre de souvenirs. C'était à coup sur ce qui le ferait le plus souffrir, et notamment dans ce genre de situation, ou la rancoeur qu'il vouait à Akira semblait s'être éteinte. Semblait seulement. Il en sentait toujours la brûlure, mais l'affection qu'il pensait perdu semblait en refroidir la flamme. C'était une sensation étrange qu'il aurait pensé ne pas aimer. Il "voulait" tellement le haïr, il "voulait" qu'il n'y ai pas d'entente possible. Il ne voulait pas justement, de ce qui était en train de se produire. Et pourtant, n'est ce pas ce qu'il souhaitait à chacune de leur rencontre ? N'est ce pas ce que sa conscience lui répétait inlassablement, que tout serait sans doute mieux s'ils étaient restés aussi proche qu'ils l'avaient été. Mais... ne l'étaient-ils pas toujours, proches ? Après tout, qu'ils se haïssent ou qu'ils soient les meilleurs amis du monde, ils restaient presque en permanence l'un avec l'autre, s'arrangeant, car il fallait l'avouer Hiroki s'arrangeait souvent pour croiser l'oyabun, pour ne jamais être loin l'un de l'autre. Rah ! Il n'aimait pas ça. Et pourtant...

On stagnera toujours. Mais où est-ce qu'on stagne exactement ? Où peut-on bien se situer entre la haine et... avant.

Il leva les yeux aux plafonds, lachant un profond soupir. Il mordilla sa lèvre inférieur, tic qu'il avait pourtant perdu depuis des années. C'était ça le plus drôle parce-que justement c'était depuis... Peu importe. Toute sa vie n'était pas relié à Akira non ? Il avait bien d'autres souvenirs agréables par lesquels il pourrait remplacé le garçon & Natsuki ! Mais c'était navrant ! Navrant de voir que non. Jamais il ne pourrait remplacer ses souvenirs LA. Parce-qu'ils les aimait tant, ces images. Ce passé dans lequel il avait été tellement heureux. Il baissa les yeux, qu'il porta sur l'oyabun tenant toujours le ballon. Et après. Qu'est ce qu'ils feraient après ? Ce qu'ils avaient toujours fait, n'est ce pas... ce qu'ils avaient "toujours" fait...

Ce qu'on veut ? On veut se prouver q'on vaut quelque chose, on veut se prouver qu'on est plus fort que l'autre, on veut se prouver que l'on est de vrais hommes. Des durs à cuirs, des mecs qu'on peur de rien.

Il baissa les yeux et laissa s'échapper un nouveau rire. Il entendit le ballon passer dans le panier puis rebondir sur le sol. Il l'observa un moment, mais Akira ne vint pas le chercher. Alors il fit quelque pas pour le ramasser, resta un instant immobile avant de le lancer de nouveau vers l'oyabun qu'il appelait autrefois son" meilleur ami".

On est plus que pitoyables, non ? On ne vaut pas grand chose et pourtant, on cherche à... à faire je ne sais quoi, mais une chose est sûre, c'est que c'est forcément n'importe quoi.

Tout semblait identique à autrefois, lorsque tout encore, paraissait innocent, que leurs paroles échangées n'étaient que douces et plaisantes, des paroles qui insufflaient du bonheur à celui qui les recevaient, et ici, dans ce gymnase, bien qu'aucun des deux ne se complimentent, ou ne se flattent, les paroles d'Hiroki insufflaient cette même sensation qu'auparavant, était-ce ce dont il avait besoin à ce moment précis, et pourquoi est ce que son visage semblait plus décontracte qu'à l'ordinaire, comme si tout un poids s'était oté de l'Oyabun ? Etait-ce vraiment le cas, se sentait-il à moitié soulagé par cette conversation, parceque, c'était depuis Ce jour, qu'Akira avait changé, non ? Biensur que non, selon Akira, c'était dû à l'âge, c'était ce qu'il disait lorsque l'on lui demandait où était passé son sourire naturel et radieux, ce sourire omniprésent à cette époque. Auojurd'hui, il ne l'offrait que très rarement, et étrangement, quand il croisait Hiroki dans un couloir, ce sourire ne tardait pas à réapparaitre dans la journée, y'avait-il seulement une raison à cela.

Et cette voix, entendre la voix d'Hiroki lui parler d'une intonation différente à celle des jours précédents, tout à coup, plus aucune moquerie, aucune froideur, un petit quelque chose de cette rencoeur était cependant présent, tout comme dans la voix d'Akira, pourtant, l'intensité était plus minime. S'il devait fermer ses yeux un instant et se laisser envahir par toutes ces images qui semblaient vouloir apparaitre devant lui, il en aurait pour des heures, comme il en aurai pour des heures à les oter de sa tête. Il lui arrivait parfois, lorsqu'il faisait quelque chose, de se rappeler certains moments qui avaient encore le don de le faire sourire lorsqu'il était seul, des sourires qui se transformaient parfois en légère grimace rien qu'en se remémorant le pourquoi de la 'dispute'.

" Peu importe où l'on stagne, c'est à nous seuls de faire pencher la balance du côté qui nous arrange... Facilité, difficulté, on est les seuls à pouvoir se lancer, encore et toujours des choix... Quand nous étions plus jeune, toutes ces questions ne se posaient pas, les choix se faisaient sans réfléchir, c'est amusant de voir ce... changement "

Fit-il ailleurs, le regard perdu dans le vague. Ce qu'ils voulaient vraiment, c'était bel et bien ce qu'expliquait Hiroki, mais à quoi cela servait d'agir comme des gamins, parcequ'il n'y avait pas d'autres mots, ils agissaient comme des gosses, à vouloir jouer au plus fort. Depuis quand t'es jeunes de dix huit ans, aux airs matures, s'amusait à se mesurer ainsi alors qu'il n'y avait rien à y gagner. Si biensur, faire souffrir l'autre, se vanter d'avoir gagner, mais au fond, était-ce vraiment utile, est-ce qu'après ca, ils se sentiraient mieux, libérés ?

" Ce n'est pas vraiment la vision que me faisait de 'durs à cuire' "

Lanca t-il en souriant doucement. Après avoir lancé le ballon, ce dernier retomba sur le sol, laissant un silence s'instaurer entre les deux Oyabun. Les pas d'Hiroki, puis le ballon une seconde fois lancé en sa direction. Pitoyable ? Franchement, le mot était bien faible, rien ne pouvait décrire leurs agissements.

" Même en sachant que c'est n'importe quoi, ca ne nous empêche pas de continuer. Tu es obstiné Hiroki, et je le suis tout autant, je crois qu'au fond, on a simplement un surplus de fiérté qui nous empêche de voir plus loin qu'on le devrai "

Autant jouer la carte de la franchise, après tout c'était vrai, mais trop tard, trop tard pour avoir de telles pensées, d'ailleurs, pourquoi ne pas les avoir eu avant, ca aurait été tellement différent, si seulement... Encore et toujours des si. Un regard en direction d'Hiroki, puis un sourire doux apparent, pourquoi un tel sourire ? Ne ressentait-il par pour lui une haine qui devrait se traduire par un air froid sur son visage, c'était bien celà, qu'ils recherchaient tous les deux depuis tout ce temps, non ? Alors pourquoi ? Parceque toutes ces pensées, tous ces souvenirs, s'avéraient-ils être plus fort qu'une haine commune ? Non, trop simple, resister, il le fallait, n'était-ce pas une preuve de faiblesse s'il venait à flancher maintenant, ne recherchaient-ils pas tous les deux à se dépasser. Au final, un cercle vicieux, ils se détestaient, puis se souvenaient, se souriaient, et finissaient par se séparer, encore et toujours. Pourtant, une discussion, comme celle ci, avait manqué à Akira qui inlassablement ne voulait pas y mettre fin. Il relanca alors le ballon à son ancien ami, ajoutant en même temp.

" En tout cas, je pense pas avoir la force de continuer à jouer ainsi, je ne sais pas ce qu'il en est pour toi, Hiroki-kun "

Mots sortis trop vite, 'Hiroki-kun', ces mots lui avaient échappés, mis à part le début de la discussion, ca devait bien faire plus de deux ans, voir plus, qu'il ne l'avait pas appelé ainsi. Erreur, ou simplement reprise du dessus de son lui intérieur. Les poings serrés, il ne voulait pas, il se voilait la face, mais, ce qui était en train de se passer là, dépassait ses pensées les plus enfouies... Deteste-le, haïs-le, pourquoi était-ce les deux phrases qu'il ne parvenait pas à appliquer sans flancher...

En quoi avait-il changé depuis lors. En quoi n'était-il plus ce même Hiroki qu'il y si peu de temps ? Il avait grandi, pris de la force et de l'importance. Mais à par ça ? Il était toujours le même petit garçon capricieux et sans pitié qu'il était avant. Avant qu'ils ne se "disputent". Car n'était-ce pas encore une de leurs éternelles querelles en fin de compte ? Avaient-ils réellement cessé un jour d'être les amis qu'ils avaient toujours été ? Les doutes l'assaillaient tout autant que les souvenirs, et ce plus le temps passaient et qu'il restait là, à bonne distance d'Akira et pourtant plus proche de lui qu'il ne l'avait jamais été. Il avait changé. Il avait énormément changé car il ne riait plus aux éclats comme il le faisait tant, que ce soir simplement pour se faire remarquer ou pour une raison plus valable. Il ne prenait plus autant de plaisir à s'afficher, il ne prenait même plus autant de plaisir à se laisser vivre. Il était juste... là. Il jouait son rôle de beau garçon riche et populaire, ne se faisait pas d'amis trop proches et ne se risquait pas à tenter quelque chose ressemblant à de l'"amour". Il avait changé, tout en restant le même. Mais seul Akira et Natsuki serait capable de le voir sans doute, car il avait si peu l'habitude de se livrer et de révéler ses véritables sentiments, qu'on ne s'était jamais posé de questions à son sujet. Qu'on avait pris pour un effet de maturité le fait qu'il ne semblait plus avoir une seule envie de sourire avec sincérité. Il avait éé naïf sans doute, de croire qu'on pouvait vivre normalement avec une telle rancoeur contre soi-même dans le coeur...

Il leva les yeux un instant, pour regarder Akira. Et lui. Qu'est ce qui avait changé en lui. Il se souvenait de leurs brèves rencontres jusqu'à leur tête à tête d'aujourd'hui. Il le voyait sourire là, et il lui parut soudain évident qu'il ne l'avait plus vu sourire de cette manière depuis... depuis longtemps. Il baissa subitement les yeux, et se passa une main sur les yeux. Ca n'allait pas, ça n'allait vraiment pas. S'il commençait à s'en vouloir il n'arriverait pas à le détester comme avant une fois qu'ils se sépareraient. Il ne devait pas laisser cette culpabilité s'installer, pas maintenant. Il avait tenu des années sans se poser la moindre question, il ne devait pas... il n'avait pas le choix. Mais comment faire alors que l'envie de voir les choses redevenir "comme avant" le taraudait ? Commen faire en sachant que c'était bien évidemment impossible, que si Natsuki venait à réapparaître, il était impossible de connaître la façon dont il réagirait. Mais Akira avait tant compté, tellement. Peut-être finalement leur offrait-on une chance de se rattraper, de prononcer les mots qui ne l'avaient pas été et qui auraient pu empêcher un gachis aussi grand. Cette envie de tout réparer s'opposait pourtant à l'amertume qui lui restait dans le coeur. A lui en donner mal au crâne...

Mais tout était tellement plus simple quand nous étions plus jeunes. Pas de questions non, pas de choix à faire sauf celui de la prochaine fille à embêter... et les reproches de Natsuki quand on pourquivait un peu trop une de ses amies et....

Il cessa soudain. Un flot de souvenir lui était parvenu et sans réfléchir, il les avait partagé. Sans réfléchir il avait prononcé "Natsuki". Ce prénom qui voulait tout dire, qui signifiait tout. Qui avait sans doute été le poid qui avait fait pencher la balance. Il laissa échapper un rire étouffé, encore une fois. Il était étonné de voir à quel point il lui avait été simple de parler de tout ça à voix haute, devant un garçon qu'il était censé haïr. Etait-il vraiment si instable ? N'était-il pas capable de se contrôler ? Et pourquoi d'ailleurs, se posait-il autant de questions ? Avant. Avant il ne s'en posait pas autant, car tout était tellement plus facile, oui. La voix d'Akira se fit entendre et ses paroles ne purent que le faire sourire à nouveau. Et il s'en voulut, de sourire autant en la présence de l'oyabun. Il s'en voulut et en même temps, que pouvait-il bien en avoir à faire ? Cela faisait si longtemps qu'il ne s'était pas sentie aussi... bien. Il se sentait à sa place, vraiment. Et quelque part, cela n'avait vraiment rien d'étonnant.

Moi non plus. Moi non plus, je te l'assure.

Akira avait rattrapé le ballon, et Hiroki restait immobile là où il l'avait ramassé.

Je dirais même qu'on en serait presque encouragé. Plus on sombre dans le ridicule et plus on insiste. C'est comme si notre souhait le plus profond était de détruire notre image respective, à nos propres yeux. Pourquoi puisque ce n'est pas moi que je suis censé détester ? Tu es tout aussi obstiné que moi, oui. Tu es beaucoup de choses que je suis également et c'est sans doute pour ça, qu'aucun de nous ne fait avancer l'autre...

Il s'embrouillait dans ses paroles comme dans ses pensées, puisqu'il faisait l'effort de comprendre ce qui lui paraissait soudain plus clair en les exposant dans le même temps oralement. Il se tût pour réfléchir un moment à ses propres paroles, à ce qu'elles impliquaient. Et surtout pour savoir pourquoi il ressentait ce besoin de partager ses pensées avec son "ami". Il est vrai que lui seul avait jamais pu connaître ses idées le plus farfelues, ses pensées les plus profondes, la majeur partie de ses envies. Même Natsuki n'avait pu le comprendre aussi bien que l'avait fait Akira, mais cela était sans doute du au fait qu'elle était une fille. Ca lui avait manqué. Oui, il ne pouvait nier qu'à lui aussi, ces conversations lui manquait... affreusement. Il avait certes l'habitude de ne jamais se confier, de ne jamais se dévoiler. Mais parfois, il avait vraiment cette impression d'exploser sous un trop plein de sentiments contenus. Il avait un grand besoin de les partager, mais il n'avait jamais toruvé quelqu'un digne de le comprendre. Il n'avait connu qu'une seule personne de ce genre. Il attrapa le ballon presque inconsciemment et le lâcha sans vrament le vouloir lorsque le "Hiroki-kun" parvint à ses oreilles.

Il l'avait déjà dit aujourd'hui, mais sur un ton beaucoup moins amicales qu'à présent. Là, il lui avait semblé tellement spontané, et naturel. Il l'avait touché, encore. Il avait sentit une felure dans la glace qui emprisonnait la grande partie qu'il avait toujours réservée à Akira. Il baissa les yeux et fit un tour sur lui-même, histoire de reprendre en main le ballon qui l'aiderait à faire comme si de rien n'était. Oui.Comme si. Il se retourna en toussotant, et mit un temps avant de relever la tête, un sourire en coin, de cet air taquin qu'il avait toujours eu, mais qu'il n'avait plus eu l'occasion de faire depuis des lustres. Il le haïssait n'est ce pas. Tout ça n'allait rien y changer... il le haïssait. Ou alors, il pouvait ôter le voile de mensonge qui dissimulait ses véritables sentiments, et regarder un peu la vérité en face. Oui, ça aussi, il le pouvait. Mais ça ne serait pas aussi simple, non. Il fallait avant tout qu'il réaprenne à se faire confiance à lui-même. Il relança le ballon à Akira, avant de prendre la parole.

Si j'ai encore cette force, elle ne tiendra pas encore longtemps. Il... faudra prendre une décision, mais je ne sais vraiment pas... le bon choix ? Et puis, en quoi tout cela est-il si important au fond. Les décisions, les choix. Pourquoi ne pas agir naturellement, avec le temps. Juste se dire ce qu'on a sur le coeu, ce qui nous brise et nous force à entretenir cette rancoeur. Que pense-tu de ça... Akira-kun ?

En fait, depuis tout ce temps, toutes ces années, Akira n'avait jamais été honnête avec lui même, il continuait de vivre, d'avancer, sans faire ne serait-ce qu'un pas en avant. Il avait beau faire comme si tout allait bien, comme si haïr Hiroki était une preuve de maturité, qu'il avait réussi à mettre de côté le passé, depuis toujours, il pensait qu'agir ainsi, c'était prouver qu'il existait, pourtant, en l'espace de quelques minutes dans ce gymnase, il avait prit conscience d'une chose : tout ce qu'il avait vécu, sans son ancien ami, ne valait rien. Rien de ce qu'il avait pu vivre depuis la dispute ne resterai gravé dans sa mémoire comme ces souvenirs perdus où Hiroki était présent. Parfois, il était si difficile de se souvenir ce qu'il avait fait la veille, pourtant, il était si simple de revenir cinq ans, dix ans en arrière et se souvenir pleinement de chaque instant, de chaque sensation, lorsqu'ensemble tous les trois, ils ne se quittaient pas.

Pourquoi alors, ces dernières années, séparés loin de l'autre, arrivaient à agir ainsi sur leur caractère, leur comportement, vis à vis de l'autre, comment était-ce concevable de tout briser en un rien de temps, alors que tout s'était construit si vite, d'une manière à ce que ca soit plus solide que n'importe quoi. Tant de questions sans réponse qui au final ne faisaient qu'assombrir la vérité, et maintenant que cette vérité se présentait en face d'Akira, il prenait conscience qu'il avait tout simplement été dépassé par les évènements. Il était tellement plus simple de destesté plutôt que de s'avouer la vérité, c'est pour cela que sans Hiroki, Akira est tout simplement... perdu.

Ca sautait aux yeux à présent, quoi qu'ils fassent, ils ne parvenaient pas à faire du mal au maximum à l'autre, comme si une limite invisible s'était interposée à chaque fois, comme si quelque chose voulait qu'ils n'aillent pas trop loin, qu'ils ne portent pas le 'coup fatal' qui achèverai l'autre, sans aucun retour possible. Alors, que fallait-il faire, pardonner ? Oui mais à qui ? Parcequ'en premier lieux, si Akira devait pardonner quelqu'un, s'était bien lui. Au plus profond de son être, c'est à lui même qu'il en voulait, toute ces colère qu'il avait contre lui même, il s'était contenté de la transmettre contre Hiroki, faisant ainsi croire au fond, que tout était de sa faute à Lui. Mais à présent, c'était évident, ce qu'il s'était répété toutes ces années, le haïr, le détruire, il n'avait jamais pu le faire correctement, parcequ'au fond, c'était tout l'opposé de ce qu'il voulait, comme détruire celui qui, à vos yeux, à plus de valeur qui n'importe qui d'autres ? Le détruire, reviendrai à se détruire soi même, allez trouver un quelconque intérêt là dedans.

Natsuki, ce prénom, le noeud du 'problème', peut être qu'au fond, elle était ce lien qui les retenait, même si elle était à l'origine de leur séparation. D'ailleurs, séparation, était-ce réellement le mot à employé ici ? Parcequ'au fond, ils ne s'étaient jamais séparés. Peut être physiquement, en se tenant toujours loin de l'autre, mais intérieurement, Hiroki faisait toujours partit de la vie d'Akira, quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse. Les poings toujours serrés, plus aucun mot ne parvenait à sortir de la bouche de l'Oyabun, pourquoi était-ce difficile... Une inspiration profonde, il ne fallait pas flancher d'avantage, ne pas se montrer faible, se retenir, mais de quoi ? Se retenir de s'approcher de lui, de l'étreigner en se disant qu'il fallait tout oublier de ces années noirs. Dit comme ca, tout semblait si simple, si évident, car oui, évident, ca l'était, mais pas pour eux.

Prendre une désicison, en effet, c'était ce qu'il fallait faire, mais prendraient-ils la bonne, se sentiraient-ils mieux après avoir tout réglé, est ce que d'ailleurs, il y avait une possibilté de changer les choses ? Oui, forcément, à chaque problèmes sa solution, non ? Choc... Akira-kun, depuis combien de temps n'avait-il pas entendu ces deux mots qui soudain venaient de le faire basculer des années en arrière, pourquoi à peine les avait-il entendu que déjà, il souhaitait les entendre à nouveau. Est ce que tout ca, lui manquait ? Inlassablement, oui, il ne se l'avouait pas non plus, mais, repasser des moments avec Hiroki était probablement ce qu'il souhaitait le plus à ce jour. Fallait-il alors attendre qu'ils se retrouvent ainsi dans ce gymnase, pour acquérir un peu de... Bonheur ? Parcequ'au fond, se retrouver là, rendait Akira heureux, d'une joie qu'il n'avait plus eu depuis cette fin stupide.

" Tu sais au fond, je me demande si celui après qui j'en ai le plus, ce n'est pas moi "

Ton de voix las, presque de repproche, pourquoi était-il si simple de faire porter la faute à un autre. Parfois, il ne se supportait pas lui même, et pire encore, il ne supportait pas le garçon qu'il était devenu. Les deux Japonais étaient dos l'un à l'autre, pourtant, Akira se retourna et fit quelques pas en direction d'Hiroki, les regretteraient-il ? En tout cas, pas autant que s'il avait fuit, encore une fois. Une main posée délicatement sur l'épaule de l'Oyabun, il resta silencieux quelques secondes, ce contact, ce simple contact, procurait à Akira une sensation inexplicable, comme un manque assouvit soudainement.

" Tu as raison, je crois qu'on ferai mieux de laisser les choses se faire d'elles même, plutôt que de vouloir tout calculer. Agir comme on l'a fait, ca n'est pas dans nos habitudes, car indirectement, on a fait que fuir, fuir cette réalité plus qu'évidente. "

Comment savoir si Hiroki pensait la même chose... En fait, il se doutait, que dans ses mots, Hiroki y trouverai cette part de vérité, après tout, ils n'avaient pas été amis pour rien, l'un comme l'autre se connaissaient parfaitement, Hiroki était d'ailleurs le seul à connaitre Akira dans les moindre détails... Tant de souvenirs étaient réapparut soudainement, c'était dur, beaucoup trop dur. Se rendant compte qu'il avait toujours la main posée sur l'épaule de l'Oyabun, il la retira, lentement, se contentant de sourire à nouveau.

" Hum, c'est marrant, je suis complétement... perdu "

Le regard soudain vague, une voix amusée qui pourtant ne reflettait pas son était d'esprit, pour la première fois, Akira était totalement perdu, perdu dans ses choix, dans ses idées, il aurai aimé, retrouver cette insoucience qu'il avait lorsqu'il était plus petit. A l'époque, il aurai simplement mis une bonne claque à Hiroki, et tout serai rentrer dans l'ordre, se pardonner mutuellement, pour ne plus souffrir ainsi, c'était au fond, peut être la meilleure chose à faire.

Aux premiers mots d'Akira, un sourire teinté d'ironie prit place sur son visage. Comment pouvait-il faire tellement écho à son propre état d'esprit ? Comment pouvait-il être resté sir proche de lui alors que durant ces quelques dernières années, ils avaient été séparés par cette "haine" qu'ils avaient partagé. A cette pensée pourtant, la raison de cette proximité lui parut plus évidente, parce-qu'au fond, ils avaient seulement continué leur évolution commune. S'ils ressentaient tout deux la même chose, c'est que ça avait toujours été le cas. Ils s'étaient liés d'amitié parce-qu'ils se ressemblaient, parce-qu'au même moment ils avaient découvert ce besoin inexplicable d'avoir quelqu'un à qui ressembler, à qui se confier, et puis, au même moment ils étaient tombés amoureux. Le même jour ils avaient avoués leur sentiment et finalement, ils avaient découvert ce qu'était la véritable haine. Et tout ça, au même moment encore une fois. Natsuki était moins liée à eux sur ce plan là, mais elle avait été l'élément déclencheur de bons nombres de changements chez les deux garçons. C'est ce qui rendaient leur amitié exceptionnelle sans doute. Et qui faisait qu'elle ne s'effaçait pas de son esprit, quoi qu'il veuille et quoi qu'il fasse. Et il se dit que c'était mieux ainsi finalement, oui, bien mieux. Car Natsuki et Akira étaient bien les plus belles choses qui avaient un jour traversé sa vie. C'était évident pourtant. Tellement évident qu'il ne le voyait pas... qu'aucun d'eux n'avait prit le temps de le voir finalement.

Et maintenant alors. Maintenant qu'est-ce qu'il ferait ? Cette question revenait, inlassablement. Pourrait-il véritablement continuer à en vouloir à Akira alors qu'au fond, il ne voyait même pas pourquoi il semblait le haïr de cette façon ? Alors que ses souvenirs revenaiet plus forts que jamais et qu'il osait les affronter, qu'il en ressentait même un plaisir immense. D'autant plus que le principale protagoniste de ces images étaient juste derrière lui et qu'il semblait habité des mêmes doutes. Et que feraient-ils tous les deux, après un tel rapprochement ?

Parce-que cette célébrité qu'il avait acquise au sein de l'école, parce-que tout ça, tos ces défis lui semblaient vide de sens s'il n'avait personne avec qui les partager, avec qui en rire. S'il n'avait personne pour le comprendre, il finirait sans doute réellement par exploser, comme il le craignait bien souvent. Parce-qu'il avait beau dire, parce-qu'il pouvait bien avoir soi-disant rayé de sa vie tout sentiment d'amour ou d'amitié, il se parjurerait sans un remord si Natsuki et Akira pouvaient revenir dans sa vie. Parce-que son "ami" avait toujours été le seul à oser le rabaisser, à oser ce moquer de lui, à oser le contredire. Le seul qui avait jamais su ce dont il avait réellement besoin. Qu'on le voit comme quelqu'un de normal après tout, même s'il ne l'était pas vraiment et même s'il semblait prendre plaisir à cette masquarade. Il se passa distraitement une main sur la nuque et baissa la tête.

Et tu sais au fond, je me demande pourquoi tu fais toujours écho à mes propres sentiments. Même après tout ce temps...

Il soupira. Ca risquait d'être compliqué de devoir gérer tout ça, non ? Parce-que plus le temps passait, et plus l'envie de tout envoyé valser le torturait. A ce moment, il aurait simplement voulu se retourner et marcher droit vers l'Oyabun qui lui faisait dos, pour lui donner cette bonne accolade amicale qu'ils s'"infligeaient" chaques jours avant leur dispute. "Dispute". Ce mot même avait une conssonnance navrante. "Un truc de filles quoi". Il laissa échapper un rire étouffé. Il se souvenait parfaitement avoir dit une chose pareille un jour. S'il avait su, il aurait tenu sa langue. Mais s'il avait su, il aurait retenu beaucoup plus de choses. A commencer par Akira. Il l'avait appelé son "meilleur ami" pendant toute son enfance et la majeur partie de leur adolescence pour finalement le traiter de tous les noms et le laisser en plan, en une petite minute. Il n'aurait pas du parce-qu'il n'avait pas le droit de faire une chose pareille. Même si Lui aussi l'avait fait, même si Lui aussi l'avait traité d'une manière aussi pitoyable, Hiroki n'avait pas à être excusé de sa conduite. Ils avaient tous les deux agis sous l'impulsion de leur fierté, de leur égo, de leur colère. Ils avaient oublié de réfléchir et voilà le résultat... ils avaient déjà gâché beaucoup trop d'années et de moments. Il était si pris par ses pensées qu'il manqua sursauter lorsqu'il sentit la main d'Akira sur son épaule. Chose qui ne pu que le troubler davantage puisque qu'il n'avait jamais été si proche depuis cette "bagarre".

Fuir. Le mot convient parfaitement, c'est vrai. Tout comme lâche, stupide, égocentrique, égoïste et ridicule. C'est assez étrange de se rendre compte de choses pareilles en cet instant seulement.

En écho. Comme toujours. Mais ils ne devaient plus s'en étonner n'est ce pas ? C'était comme ça l'avait toujours été et ça ne pouvait en être autrement. La main sur son épaule avait un poid particulier, c'était comme le poid de tous ses souvenirs rassemblés. Mais c'était sans doute le seul poid qu'il prendrait jamais plaisir à porter. C'était comme si cette main avait toujours eu sa place à cet endroit en fin de compte, et lorsqu'il sentit Akira l'enlever, son soupir fut comme l'expression d'un regret. Il se rendit compte à cet instant que la majeur partie de sa rancoeur destinée à l'Oyabun s'était... envolée. Il n'aima pas tellement ça, c'était trop brusque, trop violent, trop soudain. Mais qu'y pouvait-il de toute façon.

Ainsi Akira était perdu. Perdu comme il l'était sans doute. Cette situation avait quelque chose de vraiment risible. Il se retourna soudain, faisant face à un Oyabun à la tête basse. Que devait-il dire maintenant exactement ? Que devait-il faire ? Et tous les deux là, comment allaient-ils bien pouvoir organiser toutes ces paroles et ces pensées qui se superposaient et qui s'affrontaient. Tout ça était d'une complication folle, alors que s'ils avaient su garder leurs esprits dès le départ, avant que tout ne dégénère, la situation n'aurait rien de plus simple. Ils seraient encore Hiroki & Akira. Les inséparables démons et les meilleurs amis du monde. Un rire nerveux le prit soudain à la gorge et ne tarda pas à prendre la place du sourire sur ses lèvres. Mais à vrai dire, il ne chercha même pas à le retenir. Il sentait que de cette façon une partie de sa frustration, de ce poid, de toute cette tension qui l'habitait depuis si longtemps s'échapperait. Il avait juste besoin de rire... un peu. D'être heureux. Il posa une main sur l'épaule d'Akira,et se pencha en avant, son fou rire lui coupait la respiration et lui donnait mal au ventre, mais il n'avait aucune envie de cesser. Il tentait tant bien que mal de garder un semblant d'équilibre, mais seule l'épaule de l'Oyabun qu'il tenait fermement l'empêchait de tomber. Comme toujours, d'ailleurs...

C'était drôle de voir à quel point les pensées de l'un reflettaient parfaitement les pensées de l'autre, est ce que ca se passait ainsi pour n'importe quels bons amis, ou bien leur amitié à eux était si puissante qu'ils ne pouvaient presque faire qu'un. A dire comme ca, ca pouvait paraitre insencé, pourtant, personne à par eux ne pouvait imaginer à quel point ces deux là étaient proches. Ils s'étaient trouvés, pour ne plus se quitter, ensemble, ils formaient un couple, oui, un couple, toujours là l'un pour l'autre, si un avait un problème, l'autre était là pour l'aider, pourtant, à la première grande dispute, -quel mot stupide d'ailleurs- ils avaient comme tout oublié, ils savaient pourtant qu'ils avaient tout autant besoin l'un de l'autre, alors pourquoi ? En fait non, ils ne devaient pas s'en rendre compte, jusqu'à ce qu'ils constatent que l'un sans l'autre, ils n'étaient plus eux même.

En effet, étrange de prendre conscience de tout cela seulement maintenant. S'ils avaient laissé tous leurs défauts de côté le temps de se parler en face, tout ceci n'aurai probablement pas eu lieu. Mais maintenant, en prenant un léger recul sur tout ceci, c'était presque évident : Si ils s'étaient affrontés ainsi en se montrant franc l'un envers l'autre plus tôt, ils auraient forcément du en venir aux mains, peut être que justement, il avait fallu ce temps, pour voir les choses différemment et les comprendre dans le bon sens. Comment d'une telle histoire avait pu émerger une telle haine, c'était pourtant si con. Oui, ils étaient cons, et pas qu'un peu. Après tout, pouvaient-on réellement leur en vouloir ? Deux gosses de riche ayant l'habitude d'obtenir tout ce qu'ils souhaitent, et Natsuki, ils ne l'avaient pas 'eu', normal donc de s'énerver quand tout ne va pas dans le sens que l'on souhaite. Cette histoire aurai pu se conclure différemment, plus simplement, mais ca n'avait pas été le cas, justement parceque c'étaient Eux, pas Hiroki, ni Akira, mais bien eux deux, différent de tous ces gamins qui se mettaient à pleurer dès que ca n'allait pas. Eux, avaient choisi la confrontation, et maintenant, après toutes ces années, on se rendait clairement compte d'une chose : ils s'étaient trompé dans leur choix, tout simplement.

Eux qui n'avaient pas l'habitude de se tromper, n'avaient tout simplement pas voulu assumer leur erreur, c'est ainsi que la situation pouvait être résumé, aussi bête que ca paraisse. La main d'Hiroki sur son épaule permit à Akira de reprendre son souffle, en quelques sortes. Pourquoi ? Tout simplement parceque depuis qu'ils avaient commencé à parler, il avait peur, oui, peur qu'Hiroki s'en aille, et qu'il le perde à nouveau, alors qu'il y a moins d'une heure, il souhaitait le voir quitter ce gymnase. Vraiment, tout se contredisait, voilà donc ce qui arrivait, lorsque la vérité se pointait, et pourquoi soudainement, Akira avait envie de rester dans ce gymnase, avec Hiroki, ne plus en sortir, rester seul avec son... Ami. Ami ? Oui d'ailleurs, ne l'avait-il pas toujours été, est ce qu'un jour seulement, Hiroki avait laissé la place à un autre qu'il aurai appelé 'ami' ? Jamais, d'ailleurs, d'autre 'ami', il n'en avait jamais eu, comme si cette place dans son coeur, n'avait qu'un seul acquéreur, et cet acquéreur, se trouvait là, juste derrière lui.

Le rire d'Hiroki se fit alors entendre, et c'est moins d'une seconde après que celui d'Akira s'y joignit, ce rire qu'il n'avait pas laissé échappé depuis... Oh, on s'en fiche, il riait, avec celui qui venait, en moins de dix minutes, à reprendre brutalement cette place innoccupée dans son coeur. Tout ceci allait vite, beaucoup trop vite, mais n'était-ce pas mieux ? Et puis, était-il possible de ralentir tout ca ? Non, biensur que non, la voilà, la vérité, cette franchise dont ils devaient faire preuve, aller à son encontre reviendrai à se contredire une nouvelle fois, et Akira en avait assez de se voiler la face alors que l'évidence prônait. Ces deux rires qui résonnaient reflettaient parfaitement une chose : le soulagement. Ce blocage qui habitait Akira depuis tout ce temps semblait s'être envolé. Et puis, entendre ce rire, celui d'Hiroki, était probablement la plus belle chose qui pouvait arriver à cet instant.

" Est ce que ce rire, j'aurai l'occasion de l'entendre à nouveau, au delà des murs de ce gymnase ? "

Phrase prononcée sans intonation spéciale, comme si au fond, il se posait la question à lui même, presque avec des regrets, pourquoi avait-il la sensation qu'une fois les portes du gymnase franchies, tout... changerait ? Ce qu'il avait souhaitait, ne plus rien avoir à faire avec Hiroki, maintenant, subitement, il le redoutait.

L'Oyabun se retourna, à nouveau, il était face à Hiroki, que demandez de mieux pour l'instant présent, il se sentait comme avant, proche du seul qui pouvait le comprendre. Etre francs, c'est ca ? Si ca pouvait soulagé, alors pourquoi ne pas l'être une bonne fois pour toute, non ?

" C'est toujours dur d'affronter la vérité en face et d'avouer ses tords, mais... Tu m'as manqué, p'tit con "

Un haussement d'épaules accompagnant sa phrase amusé, un visage sympathique apparaissant, déstiné à une seule et même personne : Hiroki. Voilà pourquoi en fait, jamais Akira n'avait pu se faire de véritables amis, non pas que personne ne veuille de sa compagnie, bien au contraire, il avait même l'embarras du choix, mais simplement parcequ'inconsciemment, il savait une chose : le seul pouvait avoir ce priviliège, cette exclusivité, cette place au fond de son coeur, c'était ce petit con en face de lui.

N'y avait-il pas un son plus agréable à l'oreille que le rire d'un ami ? Non, il n'y avait décidément rien de plus agréable et c'est de cette façon, et parce-que le rire d'Akira s'était pour un instant mêlé au sien, qu'il devenait petit à petit évident que cette place de son coeur qu'il pensait "gelée" à jamais allait de nouveau être occupée. Sans qu'il l'ai vraiment voulu, sans qu'il ne l'ai prévu. C'était une sensation étrange que celle de ne rien contrôler, de sentir que tout vous échappe. D'ordinaire, il détestait ça ! Il aimait le contrôle, celui qu'il pouvait exercer sur lui-même comme sur les autres. Mais là... là il appréciait le fait de voir tout ça s'enchaîner aussi naturellement. Il appréciait énormément. Sentir tous ses gestes et ses paroles lui glisser entre les doigts ne l'avaient jamais, au final, rendu si heureux. Mais en y réfléchissant bien, il n'avait pas pu se considérer "heureux" justement, depuis des années et... ah ! On pouvait dire que ça faisait un bien fou. Dire qu'il y a à peine une heure il ne rêvait encore que de détruire celui dont il tenait toujours fermement l'épaule. Son rire s'essoufla petit à petit, et il put reprendre contenance après avoir repris une grand inspiration. Il leva un instant les yeux vers le plafond en soupirant. Et alors. Il ne savait toujours pas ce que tout ça changerait, une fois sortie de ce gymnase. Est-ce qu'ils redeviendraient comme avant ? Avant qu'ils ne se décide enfin à s'affronter ?

Car finalement, il avait bien eu lieu cet affrontement. Les barrières s'étaient baissées une à une et leurs pensées les plus enfouies avaient été révélées. Il n'en était pas venu aux mains parce qu'aucun des deux n'en avait eu vraiment l'envie. Et la raison en était évidente bien sûr, puisque la seule chose qu'ils voulaient, aussi bien l'un que l'autre, c'était retrouver le meilleur ami qui se cachait derrière ces façades de rancoeurs. Hiroki commençait réellement à se demander pourquoi tout ça ? Pourquoi toute cette comédie alors qu'il réalisait maintenant qu'il avait regretté toutes les paroles dîtes dès le lendemain de leur dispute. Il se souvenait s'être réveillé, aussi impatient qu'à l'accoutumé à l'idée de rejoindre Akira et Natsuki et lorsqu'il avait rejeté ses couvertures, une cruelle évidence s'était imposée à son esprit : c'était terminé. Lui qui avait toujours craint les ruptures amoureuses ne pensaient pas avoir un jour à souffrir d'une rupture d'amitié. Il n'avait jamais eu plus froid que ce jour là. Il avait sérieusement pensé à parler avec son ami mais... une fois qu'ils s'étaient retrouvés face à face, ça lui avait paru impossible. Il... il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas parce-qu'il l'avait trahi non ? Akira avait trahi sa confiance, et il... il aurait du lui "laisser" Natsuki. N'est ce pas ? Il avait su que son raisonnement était idiot dès ce moment mais, il s'était maintenue à ça, et finalement... voilà. Ils étaient là, tous les deux, comme si jamais rien de tout ça ne s'était passé. Mais quelques dernières barrières restaient sans doute. Celles de l'incertitude et du remord. Il ressera légèrement l'étau de ses doigts sur l'épaule d'Akira avant d'ôter sa main.

Ca me plairait. Ca me plairait beaucoup. Mais pour ça, il faudrait que la seule personne capable d'amener ce rire soit prêt à l'entendre, en dehors de ce gymnase.

Il releva la tête pour sourire sincèrement à l'Oyabun. Par ce simple titre ils étaient toujours considérés comme des rivals. Mais peut-être plus comme des ennemis, non ? Car lui aussi souhaitait entendre de nouveau le rire d'Akira. Il le souhaitait vraiment, de tout son coeur. Ce fut comme un soulagement de l'entendre finalement, comme un baume passé sur ces dernières années, qui lui avait paru si longues et monotones. Ils avaient regardé les jours défiler, se ressemblant tous. Il restait fidèle à lui-même au possible, râlant et se plaignant sans arrêt. Le côté franchement "chiant" d'Hiroki s'était vraiment dévellopé au cours de ce quelques années. Mais il n'avait plus de raison de sourire comme avant, il n'avait plus de raison de sourire. Il s'était traité d'idiot de penser comme ça, de nombreuses fois. Les prétendants au rang d'ami, il n'en manquait pas. Mais pas un deux ne correspondait au genre de personne qu'il voulait près de lui, au genre de personne capable de le supporter. Ces gamins ne faisaient que l'admirer de loin. Jamais ils ne chercheraient à savoir ce qu'il était... Il avait eu du mal à trouver la raison de sa difficulté à trouver un simple "ami".

Mais c'est parce qu'il n'en voulait qu'un. Parce-qu'il prenait déjà tellement de place que de toute façon, personne d'autre n'aurait pu tenir dans son coeur. Il avait titillé Akira, l'avait poursuivi, faisait en sorte de l'ennuyer dès qu'il le pouvait. Parce-qu'il ne voulait pas qu'il s'habitue à son absence, parce-qu'il ne voulait pas être oublié. Parce-qu'il se sentait horriblement seul et qu'ainsi peut-être, il pourrait ramener ses souvenirs qui lui faisait tant de bien. Il le voyait maintenant, il comprenait les véritables raisons de sa rancoeur, de sa haine. Elles étaient autant dirigées vers lui, que vers ceux qui entouraient Akira alors que lui-même ne comptait plus parmi ces gens. Il avait été... jaloux. Oui, c'était le mot sans doute. Et ce sentiment avait attisé son amertume. Dangeureusement. Mais à partie de maintenant, tout serait différent, n'est ce pas ? Les paroles d'Akira n'eurent pour effet que de le faire sourire et il planta son regard dans le sien, un air presque amusé sur le visage.

Oh... deviendrais-tu sentimental ?

Il haussa un sourcil, une lueur moqueuse dans les yeux. Cette pic était digne de lui, mais pour la première fois depuis des années, elle n'avait rien d'agressive. Non, elle était simplement là pour les rapprocher davantage. Il baissa un instant la tête, elle était aussi là pour dissimuler sa propre gêne devant ce genre de situation qui ne le mettait jamais vraiment à l'aise. Il n'était pas du genre à dire à un tel qu'il l'appréciait, tout simplement parce-qu'il n'osait pas. Et même maintenant là, devant son "ami", il se retrouvait quelque peu... bloqué. Mais après un instant de silence, il releva la tête, son sourire n'ayant jamais vraiment déserté ses lèvres. Oui, c'était dur de voir la vérité en face, mais puisqu'on y était...

Tu m'as beaucoup manqué aussi... Aki-chan.

Une pic omme une autre. Une moquerie habituelle. C'était plutôt de cette manière qu'il signifiait aux gens que pour lui, ils étaient loin de n'être rien. Et ils étaient peu, si peu à recevoir ce genre d'attention de sa part. Ils étaient deux. Deux et même... un, non ?

Etait-ce ainsi que tout redevenait... Normal ? Comme avant ? Comme avant cette fichue journée où tout avait basculé ? Mais pourquoi, pourquoi n'avaient-ils pas eu cette conversation plus tôt, y'avait-il eu quelque chose de trop difficile pour l'avoir fait avant ? Si seulement, et voilà, encore une fois, des 'si'. Cette fois ci, Akira en était certain : il ne voulait plus continuer sur cette lancée, tout cela avait été bien trop difficile, souffir en silence, se forgeant une carapace impénétrable, faisant de lui un garçon distant et bien trop fièr. En se trouvant là, si près d'Hiroki, tout était devenu bien plus clair : Il le voulait toujours à ses côtés, comme s'il était essentiel à son 'bon fonctionnement'. Impossible pour quiconque de comprendre de toute façon, seuls eux deux le pouvaient. Au final, tous ces affrontements n'avaient rimés à rien puisqu'au final, ils avaient en tête le même but, et n'avaient pas emprunté le bon chemin pour l'atteindre, si ca avait été le cas, il y a bien longtemps que la situation aurait évoluée, dans quel sens, ca par contre, il était impossible de le dire, mais certainement pas dans le sens voulu.

Les rires s'étaient arrêtés, Hiroki s'était resaisit, Akira également, quel soulagement d'avoir pu ainsi laissé ses sentiments ressortir, ces rires que le Japonais absorbait comme une bouffée d'oxygène. Encore et toujours, ils étaient sur la même longueur d'ondes, ce que l'un voulait, l'autre le voulait également, indéniablement, ils étaient liés, et ce dans n'importe quel domaine, comme donc avoir pu croire un seul instant qu'il était possible de séparer deux être aussi semblables ? Si eux même ne parvenaient pas à se détruire et à détruire ce lien, alors qui d'autre pourrai avoir la prétention d'y arriver ? Reprenant un grand bol d'air, Akira faisait toujours face à Hiroki, leurs regards ne se quittant plus, il s'y perdait, dans ses yeux là, et puis, comme résiter à ses deux yeux franchement... Sentimental, un sourire et un air taquin suivirent les mots de l'Oyabun, oui, Akira le prenait en souriant, mais au fond, ces 'retrouvailles' n'étaient-elles pas emplies de sentiments ? Ne se prouvaient-ils pas l'un l'autre tout ce qu'ils épprouvaient mutuellement ? Biensur que si, un simple regard suffisait à tout transmettre, c'est pour cela qu'Akira ne détournait plus ses yeux, oui, 'plus', parcequ'avant cela, il tentait au mieux de ne plus croiser ce regard ô combien destabilisant. Mais maintenant, il ne voulait plus s'en détâcher, comme pour se rassurer que tant qu'il verrai ses deux pupilles, il l'aurai Lui, à ses côtés. Bon sang c'que ca fait du bien !! Paroles interieurs, Akira aurai voulu les crier, mais c'était encore difficile, alors pour le moment, se contenter de les pensées était suffisant, de toute façon, ca se voyait non ?

Ce sont les dernières paroles d'Hiroki qui achevèrent Akira, tiens, il y était parvenu finallement, à achever celui qu'il considérait comme son 'ennemi', qui le considérait de la même façon depuis la dispute. Un achèvement qui pourtant, n'avait rien à voir avec ce qu'ils recherchaient les jours d'avant. Non, tout ce poids, cette rencoeur, ne semblait jamais avoir eu lieu d'être, n'était-ce pas plus mal au fond ? Car, repenser à ces jours gâchés par une haine commune, faisait autant souffrir que la 'séparation', voir plus, à se dire combien ils avaient été stupide et immatures, eux qui pourtant se disaient 'supérieurs' aux autres dans leur façon d'être.

" Quelle belle leçon de vie tu ne trouves pas ? C'est bien la première fois que j'apprends autant de mes erreurs "

Erreur... Reconnaissait-il alors clairement que sa façon d'agir, et cette dispute d'autrefois, étaient belles et bien des erreurs ? Oui, encore une fois, jouer la carte de la vérité et de la franchise. Après ces mots, prononcées d'une voix douce et certaine, Akira se baissa doucement, se retrouvant alors assis sur le sol, s'appuyant simplement de ses bras. Il voulait que ce moment dure éternellement, ou du moins, le plus longtemps possible, comme si dès l'instant où il se séparerai d'Hiroki, il ne se sentirai pas aussi heureux, alors qu'au contraire, toute la différence était là, cette première bouffée d'air qu'il prendrai en sortant serait probablement la plus agréable qu'il n'ai jamais eu depuis toutes ces années, comme si soudainement, l'air devenait plus pur.

" Je crois que chaque jour, j'attendais ce moment, mais qu'au fond, je n'ai jamais voulu l'admettre, il n'y avait qu'un pas à faire, pourtant, plus j'avancais, et plus j'avais cette impression de reculer, c'est drôle, qu'on en soit arrivé là "

C'est avec une nostalgie dans la voix qu'Akira parlait, enfin, les mots sortaient, tout ce qui le bloquait jusqu'à maintenant, semblait vouloir franchir cette barrière qu'étaient ses lèvres, il avait besoin, de dire à haute voix ce qu'il pensait de tout ca, simplement, pour rendre ceci plus réaliste. Ne pas commettre deux fois la même erreur, il avait 'perdu' Hiroki une fois, mais maintenant, la chose qu'il souhaitait le plus, c'était le garder, le retrouver, juste pour lui. Dans la tête d'Akira, tout devenait de plus en plus clair, Hiroki était Son ami, juste le sien. Quel égoïsme, mais pourtant, depuis tout petit, c'était ainsi qu'il pensait. Cette pensée avait disparue, mais d'un seul coup, elle lui était revenue comme une évidence, alors, était-ce en blessant quelqu'un que l'on pouvait affirmer vouloir le garder pour soi ? Non, façon d'agir totalement opposée, voilà pourquoi, il ne fallait pas refaire cette connerie.

" De quoi on a l'air maintenant "

Lanca t-il en riant doucement, c'est vrai quoi, eux deux et leurs fiértés à la noix, se disant impassibles, ne craquant jamais. 'Je le haïerai toujours', se disait souvent Akira le soir dans son lit, au final, cette phrase avait une toute autre consonance, il manquait juste un bout à cette phrase 'je la haïerai toujours... Pour mieux le retrouver un jour'. Ce jour était-il celui ci ? Tout semblait aller dans ce sens en tout cas, le bout du tunel apparaissant enfin, qui maintenant, pouvait aller contre cela ? Pas Akira en tout cas. En quelques heures, le Japonais avait retrouver un coeur intact, à nouveau destiné à acceuillir une seule personne...

" Hiro-kun "

Mot soufflé, juste par envie de les prononcés, alors que doucement, Akira ferma ses yeux, à présent, toutes ces images qu'il avait vu au début de leur 'discussion', il ne voulait plus les voir disparaitre, non, au contraire, il les laissait flotter devant ses yeux clos, qu'il était bon de le... retrouver.

Le problème était que dans ce genre de situation, il se devait de garder un minimul de sérieux. Ce qu'il avait beaucoup de mal à faire, car même s'il le niait, il y avait rarement eu plus pudique que lui. S'il ne dévoilait pas ses sentiments ou n'importe quelle émotion, ce n'était pas forcément parce-qu'il ne faisait pas confiane à la personne devant lui, mais surtout parce-que pour Hiroki, ce genre de chose était de l'ordre du privé. Et il n'osait que rarement montrer ses véritables pensées. Et ce même devant son... ami le plus proche. Il se cachait derrière ses ramparts d'ironie et de moqueries, lançant des piques par-ci par-là espérant détourner l'attention de sa personne. Il avait beau être quelqu'un d'assez narcissique et égocentrique, parfois il aimait qu'on regarde ailleurs. Mais là, il ne pouvait décidement pas se planquer comme il avait l'habitude de le faire. Aujourd'hui c'était carte sur table et ce pour tout. Ca n'était pas des plus simples, mais il devait bien ça à Akira. Pour une fois, il devrait se laisser aller aux confidences. Mais est-ce que ce sera aussi difficile qu'il le pense ? Après tout jusque là, il s'était plutôt laisser aller et tout avait coulé avec une telle facilité qu'il n'avait finalement qu'a continué comme il le faisait depuis le début. Et ce serait comme un échange en quelque sorte, il n'avait qu'à prendre ce que lui donnait Akira et lui donner, comme ça, tous ses propres sentiments. Oui, c'était juste, il n'avait pas le choix. Et ce ne serait pas si dur que ça, non vraiment pas.

Il le voyait dans les yeux de l'Oyabun. Ces yeux qu'il ne quittait pas, bien qu'il fut difficile de supporter un tel regard au départ, alors qu'il lui restait tant de remords dans le coeur. Mais il n'avait pu s'en détacher pour autant, parce-que ce regard il l'avait cherché inconsciement de trop nombreuses fois. Il s'était retourné dan un couloir parfois, avec l'intention de parler à Akira puis en se découvrant seul il réalisait que cela faisait des années qu'il n'avait plus d'ami toujours à ses côtés. Et ça lui faisait mal, si mal de redécouvrir une chose pareille... parfois plusieurs fois le même mois. Et comment pouvait-il maintenant dire qu'il l'avait réellement haï ? Il y avait soudain tellement de preuve de son affection qui n'avait jamais disparu, il y avait tellement de preuve du manque presque quasi-invivable qu'il avait ressenti, de ce gouffre complet qu'avait été son coeur depuis toutes ces années. Il avait souffert oui, et tout comme sa jalousie, cette souffrance ne lui avait servi que de prétexte supplémentaire pour en vouloir à Akira. Il lui en voulait de passer pès de lui sans le voir, il lui en voulait de son indifférence. Il lui en voulait de lui en vouloir. Il lui en voulait de tout ce qu'il se repprochait à lui-même. Hiroki en voulait à Akira, et ce parce-qu'il ne l'aimait plus comme il l'avait fait avant cette honteuse dispute. Il lui en avait voulu de l'avoir laissé, de l'avoir abandonné. Comme il s'en voulait lui-même d'être parti. Son regard n'avait pas quitté celui de son ami, et il ne lui renvoyait qu'une reconnaissance immense, celle de l'avoir de nouveau accepté dans ce coeur qu'il avait déserté.

Mmh. Il fallait au moins trouver quelque chose de positif à tout ça, non ?

Il suivit l'Oyabun le geste et s'assit à son tour, en face de lui. Il enroula ses bras autour de ses jambes repliés et posa sa tête sur ses genoux. Oui, au moins ils pouvaient se vanter d'avoir appris quelque chose malgré le ridicule de toute cette situation. C'était sans doute la pire erreur de toute sa vie. Avoir pensé qu'il était capable de survivre sans Akira à ses côtés avaient été un pari insensé puisqu'il savait parfaitement avant même le premier jour que ce serait impossible. Que s'il devait rester loin de son ami, il ne vivrait pas. Il aurait fait semblant de vivre seulement, et cette idée lui paraissait maintenant intolérable. S'infliger une telle souffrance à soi-même était d'une bêtise sans pareilles. Il lui semblait difficile tout à coup, d'imaginer ce qu'il aurait fait sans son ami. Tout lui avait semblé fade jusque là, et il aurait sans doute continué dans cette route, il s'en serait voulu toute sa vie et il aurait traîné l'absence d'Akira comme un poid presque impossible à supporter. Quelle vision enchanteresse de son futur. Mais il sourit cependant, il sourit parce-que ce futur là ne verrait jamais le jour non, il en voyait un tout autre lui ouvrir les bras et celui-à lui plaisait bien plus. Ce serait dur de quitter ce gymnase sans doute.

"Je crois que chaque jour j'attendais ce moment". Bah, pouvait-on le toucher plus que cela ? Non, sans doute pas. Il n'y en avait pas deux de toute façon à pouvoir l'émouvoir à ce point et le seul être capable de le faire était celui assis devant lui. Il sourit de nouveau parce-qu'encore une fois ils étaient dans un accord parfait. C'était beau à voir. Il aimait ça, cette sensation de ne pas être seul, cette sensation de partager presque tout avec un autre. Il n'était pas du genre partageur et pourtant, quand il s'gaissait d'Akira il changeait radicement de personnalité. Il aurait sans doute tout donné au garçon, bien qu'il possédait déjà presque tout ce que possédait Hiroki. Il se redressa lentement, ne quittant pas Akira du regard. C'était comme, si jamais il le perdait de vu ne serait ce qu'une seconde, s'il pouvait s'envoler et le laisser seul. Encore une fois. Comme s'il avait peur de s'apercevoir que tout cela n'était en fait pas la réalité, que c'était simplement un autre de ses rêves.

Chaque jours, chaques minutes et à chacune de nos rencontres. Il y avait toujours ce minime espoir que soudain on se rendrait compte que tout cela était ridicule, il y avait cet espoir qu'on oublierait soudain de se détester et que tout redeviendrait comme avant. C'est bête mais je le pensais, vraiment, tout en me le repprochant parce-que je n'avais pas le droit de penser de cette manière. Et plus les images et les envies du passé s'imposaient, plus j'avais cette envie de t'effacer, parce-que tu prenais trop de place. Parce-que j'étais censé te détester et que je ne faisais qu'espérer que tout redevienne comme avant, que tu reviennes vers moi. C'était tellement... con. Je m'en voulais vraiment d'être jaloux, distant, moqueur et méchant. Et pourtant je ne pouvais pas m'en empêcher, parce-que c'était le seul moyen que j'avais pour ne pas me faire oublier... du moins je le pensais. Oi, c'est drôle d'avoir du en arriver là.

Il leva lentement les yeux vers Akira en souriant toujours. Ce n'était qu'une partie de ce qui lui pesait sur le coeur depuis tant d'années, mais ces simples paroles suffirent à le soulager déjà infiniment. Il était heureux de voir sa jalousie et son égoïsme satisfait, de voir que malgré la distance Akira n'était resté qu'à lui seul. A lui tout seul et à personne d'autre. C'était bête peut-être de penser de cette manière, mais il ne détestait pas ça. Au contraire, parce-qu'il savait pertinement que du côté de l'Oyabun, c'était ce même sentiment qui dominait. Il avait SON pire ennemi, et il resterait SON meilleur ami. Il avait conscience de l'immaturité de ce genre de réflexion, mais il n'en avait pas honte pourtant. Parce-que c'était comme ça, parce-qu'il ne voulait pas perdre encore une fois celui qui était si cher à son coeur. Parce-que ça faisait trop mal et qu'il n'en pouvait plus. Il savait qu'il resterait jaloux, mais il n'en serait pas moins fier d'être de nouveau l'ami d'Akira. Les dernières paroles d'Akira ramenèrent un sourire sur ses lèvres. C'est vrai ça, de quoi avaient-ils l'air ? De rien sans doute. De deux idiots sans doute. Mais surtout...

De deux amis qui se retrouvent non ?

Arf. Ce n'était pas son genre de parler de cette façon mais, ça avait été trop tentant. Il soupira et rit à son tour. Un rire doux qui ne dura que peu de temps cette fois, mais qui exprimait tout autant de joie que le précédent. Celui qui en quelque sorte avait fini par les rapprocher. Il secoua la tête.

Ca ne me ressemble pas de dire des trucs aussi nulles. Tu m'fais un drôle d'effet, tu l'savais ça ?

Il rit de nouveau en se relevant. Il enfonça ses mains dans ses poches et prit une grande inspiration. Il était vraiment heureux, là, tout de suite. Et c'était la plus agréable des sensations. Il ne s'en lasserait jamais sans doute, ça lui avait trop manqué de pouvoir sourire à sa guise, de pouvoir parler sans être immédiatement jugé ou ramené au rang d'idôle. Il entendit Akira soufflé le surnom que lui seul était autorisé à donné, avec Natsuki peut-être, et il sourit de nouveau, portant un regard rempli d'affection sur le jeune homme. Ils se protégeraient mutuellement sans doute. Oui, ils se protégeraient et ils n'auraient plus à souffrir. Il n'y avait plus de raison de haïr. Et dieu, que c'était bon de se dire ça. Il fit le tour d'Akira pour venir se planter dans son dos, il s'accroupit et pour la seconde fois aujourd'hui, prit un plaisir non dissimulé à décoiffer son ami, en laissant un nouveau rire s'échapper. Il soupira avant de poser sa tête sur l'épaule de l'Oyabun et de souffler un son tour.

Aki-kun.

Tellement d'années qu'il avait attendu, inconsciemment, d'entendre de telles paroles prononcées par une seule et unique personne. C'est pour cela qu'à cet instant précis, Akira n'aurai pas souhaité mieux. Ils s'étaient enfin retrouvés, la vie pouvait à présent... Commencer ? Probablement, parcequ'avant cela, l'Oyabun ne vivait qu'un semblant de vie, comme rester dans le passé. Toute sa popularité, sa côte auprès des autres, ne valait pratiquement rien, pour l'image extérieur qu'il donnait, biensur, c'était une bonne chose, mais en lui, c'était loin d'être le cas, et ca, personne ne l'avait jamais remarqué. C'était si facile de tout garder en soi et de ne rien exposer ouvertement, afin de laisser voir aux autres ce que l'on veut réellement. Tous ces sourires perdus, ces rires inexistants, Akira les retrouvait à nouveau, jamais il n'aurai pu imaginer à quel point il se sentirai si libre, si...lui.

Hiroki, ce prénom qui à ses yeux avait plus de signification que n'importe quoi d'autre. Bonheur, sourire, coups de gueule, partage, et d'autres significations encore, c'est simple en fait, pour Akira, Hiroki était tout. Il avait besoin de lui, justement, de ces rires et de ces coups de gueule, pour se sentir exister vraiment. Plus jamais il ne le laisserai s'éloigner à nouveau, parceque c'est avec lui qu'il voulait avancer, et non seul. Et là, si jamais il venait l'envie un jour à Hiroki de s'éloigner de lui, Akira ne retiendrai pas ses coups pour l'en dissuader, parcequ'en fait, ce n'est que pour cela, que le frapper pourrai servir. Ils venaient de comprendre que l'un sans l'autre, ils n'étaient pas entier, comme si l'un complétait l'autre, car c'était exactement ca, ils étaient indissociables. Plus jamais il ne fallait entendre : Akira l'oyabun et Hiroki l'oyabun, mais : Akira et Hiroki, les Oyabuns. Il fallait simplement qu'ils forment un tout.

Assis là, comme deux gosses, sur le sol de ce gymnase, ressassait tant de souvenirs, et à nouveau, ce moment allait devenir pour eux l'un de ces nombreux souvenirs. Dans quelques temps, ils pourront en rire, en se disant combien ils avaient été cons de se prendre la tête pour rien. Enfin, peut être pas pour rien, après tout, Natsuki n'était pas rien, mais, c'est surtout le fait d'avoir envenimer les choses qui était plus que con. C'était bel et bien terminé, Akira n'en voulait plus à Hiroki, il s'en voulait peut être encore à lui même, mais rien de semblable aux jours, aux années précédentes, Hiroki lui était enfin revenu, Son Hiroki. En fait, ils avaient eu besoin de se séparer aussi longtemps pour prendre conscience de tout ca ? Si c'est pas malheureux tout de même... Pathétique et logique à la fois, il y avait de quoi s'embrouiller dans une pareille histoire.

'Deux amis qui se retrouvent', décidemment, Hiroki avait une drôle de manière de se montrer direct, une drôle de manière oui, mais cette façon qu'Akira attendait au fond. Cependant, il ne put se retenir de rire doucement, il avait l'impression de réapprendre à connaitre Hiroki, ou plutôt, de rattraper tout ce temps perdu, ces années gâchées, et ca aussi, ca prendrai du temps, mais rien que d'y penser, un bonheur se répendit à nouveau en Akira, cela signifiait qu'il allait devoir passer un paquet d'heures en compagnie, alors franchement, que demander de mieux ? Biensur qu'Akira savait qu'il faisait un drôle d'effet à Hiroki, puisque l'inverse fonctionnait de la même manière. Pourquoi Akira avait-il l'impression de... renaître ? De redevenir celui qu'il était avant, celui qu'il avait failli ne plus être, alors que c'est ce qu'il était le mieux. La vie allait-elle donc être meilleure à partir d'aujourd'hui ? Et ce que les journées barbantes passées à Ryuuzan allaient enfin avoir un sens, allaient-elles enfin valoir la peine d'être vécue pleinement ? Ils avaient gâchés tant d'années, leurs années de lycée, n'était-ce pourtant pas censer être les plus belles années de la vie d'un étudiant ? Alors, qu'attendaient-ils ! Il ne fallait pas perdre de temps, c'était maintenant leur dernière année à Ryuuzan, pourquoi ne pas commencer à la vivre comme il se doit ?

A nouveau la main d'Hiroki ébouriffant les cheveux d'Akira, qu'il l'aimait, cette sensation, ce touché, cette main qui était la seule à pouvoir ainsi le rendre heureux, pourtant, c'était un geste banale que n'importe quel ami se faisait. Justement, les gens banaux ne percevait un tel geste que de cette manière simple, et c'était ca, la différence d'Hiroki et d'Akira par rapport aux autres. Voila pourquoi jamais ils n'avaient pu trouver quelqu'un d'équivalent. La tête de son ami sur son épaule, Akira leva la main, tapotant le haut de la tête d'Hiroki.

" Aah fit-il en soupirant tu sais de quoi j'ai envie, là, maintenant ? C'est de sortir de ce gymnase, et d'aller vérifier, au dehors, que tout ceci est bien réel "

Un regard en biais vers Hiroki, et voilà Akira qui se releva, se plantant juste devant l'Oyabun, avant de faire un geste qu'il y a quelques heures encore, il n'aurai pas penser refaire un jour. Sa main en avant, il la lui tendait. 'Prend ma main, accroche toi à moi' en définitif, ne me laisse plus. Akira avait besoin de se sentir à nouveau vivre, en dehors des murs de cette salle, marcher dans la rue avec Hiroki, juste aujourd'hui, il avait envie de refaire ce qu'ils faisaient avant : être ensemble, n'importe où. Peu importe le lieu, à partir du moment ou l'un et l'autre s'y trouvaient. Marcher aux côtés d'Hiroki en se disant que ca y'est, ils sont unis, et non pas marcher dos à dos dans un couloir de Ryuuzan. D'ailleurs, en y repensant, combien de temps s'était écouler depuis le début de cette discussion, un regard furtif en direction de la fenêtre... Nuit ? Comment pouvait-il déjà faire nuit, décidemment, le temps passe toujours aussi vite, lorsque l'ont est bien.

" Qu'en penses-tu ? Comme... Au bon vieux temps. "

Une lueur de nostalige traversa le visage fin d'Akira, main toujours tendue en direction d'Hiroki. Et très vite, ce sourire chaleureux, destiné à celui qui justement, réussissait à réchauffer son coeur. Le 'couple' s'était enfin reformé... enfin ? Pour Akira en tout cas, c'était bel et bien le cas, son souhait le plus chèr, venait de se réaliser. Miracle, destin, qu'importe, puisqu'il avait Hiroki près de lui.

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