L'esprit vaincra la matière [PV:Ichikawa Mikaru]

Invité

Une nouvelle journée, un nouveau casier, telle était désormais la devise de Jun. Une devise qui ne s'avérait pas très pratique la plupart du temps, mais qui ce jour là, prenait heureusement tout son sens. Il était depuis un certain temps logé à côté du casier d'un petit gamin geignard que tout le monde persécutait à longueur de journée. Le gamin en lui même c'était pas particulièrement gênant, c'était la persécution le problème. Pratiquement chaque jour, il avait droit à des vues sur un casier rempli de chantilly ou sur un passage à tabac contre lequel il n'avait vraiment pas envie de lutter. Et chaque jour, ce pauvre gosse lui lançait un regard désespéré et inquisiteur, se demandant visiblement comme quelqu'un pouvait assister à ce genre d'horreurs sans dire mot. Insupportable.
Ben oui, vas falloir t'y faire mon ptit gars, le monde est cruel de nos jours.

Bien décidé à stopper ces rituels quotidiens et exaspérants, Jun demanda donc à s'exiler ailleurs. Avec un peu de bol, son voisin serait un élève dans le coma depuis six ans et donc incapable de venir le déranger. Avec un peu de bol. Manquerait plus que ce soit une fille. Une fille d'une autre classe tiens! Les filles étaient absolument invivables. Pas étonnant que le nombre d'homosexuel augmente de génération en génération. Tout gosse normalement constitué tenterait à tout prix d'échapper à une vie avec une femme alors qu'il avait passé presque 20 ans avec la pire de toutes: Sa mère. Enfin, pour Jun qui n'avait aucune mère, s'était plutôt son éducatrice qu'il cherchait à fuir depuis toujours.
Ce jour là donc, il arriva devant le lycée, l'humeur légère, écrasa sa cigarette et calla immédiatement un cure dent entre sa mâchoires supérieures et inférieures. Il était absolument hors de question de passer deux minutes sans rien avoir en bouche. C'est d'un pas presque enjoué qu'il traversa les couloirs jusqu'à atteindre son causer tout beau tout neuf... Enfin, pas si neuf que ça, mais particulièrement beau en tous les cas. Ce tas de ferraille avec un petit quelque chose de liberté et de sérénité! Enfin tranquille, yes!!

Il fit calmement le code qui était censé ouvrir la boîte et tira sur la poignée pour l'ouvrir. Pas de réaction... la porte resta en place. Un mince froncement de sourcil vint étirer son visage marmoréen et il retenta le code. Même cause, même effet, rien ne se produisit. Putain de saleté de tas de ferrailles pas foutu de marcher correctement.
Après un soupir exaspéré, il fit à nouveau son code, et frappa un grand coup dans la porte en métal, provocant un fracas de tous les diables. L'engin s'ouvrit finalement en un gémissement de tôle froissé, et Jun ne put s'empêcher de lui adresser un sourire triomphant. Voilà comment l'esprit vainquit la matière.: Fiat Lux, fuit Lux... Oui bon, peut être pas en fait, mais presque.
Il vida lentement les quelques bouquins qui traînaient dans son sac, déposa précautionneusement toutes ses affaires de peinture et referme finalement le casier, bien décidé à entamer une nouvelle journée dans l'éternelle paix de la solitude. Tiens, à ce propos, ou était son mp3?Il n'avait pas forcément envie d'écouter de la musique, mais peu importe, il avait juste besoin d'avoir ses écouteurs Si il y avait bien une chose que Jun avait remarqué depuis qu'il avait décidé d'envoyer le reste du monde se faire pendre, c'était que personne n'adressait la parole à un type avec des écouteurs sur les oreilles. A fortiori quand le type en question mâchait un cure dent, le regard méchant et le visage neutre. Si il voulait éviter toute conversation inutile, il allait falloir qu'il retrouve cet imbécile d'appareil à musique... Mais ou avait il pu le fourrer? Il fouilla longuement dans ses poches, avant que l'image de ses écouteurs pendant sur sa table de chevets, oubliés ce matin, ne lui revienne en tête. Génial... Et dire que ça devait être une bonne journée.

Invité

BIP ... BIP ... BIP

Oh mais ta gueule ! Dans une pensée toujours aussi agréable, la main de Mikaru cogna contre le réveil qui se tut tout de suite pour qu'il le laisse émerger doucement, tranquillement.. C'était une bonne technique et il n'y était pas allé de main morte. Il commença à râler, comme chaque matin. Maintenant, tâche beaucoup plus difficile, s'extirper de ses draps et de ses couvertures qui lui procuraient la chaleur dont il avait besoin et dont il avait du mal à se séparer. Cette chaleur, presque maternelle. Il avait pourtant connu sa mère très brièvement, mais il avait toujours cette sensation qu'elle était présente. Peut être était-il dérangé ?
Après quelques efforts presque surhumain il réussit à quitter son lit, s'étirant tel un félin qu'il était. Un chaton en apparence et un tigre dans le fond. Métaphore qu'il appréciait. Tous les matins étaient si durs. Les mêmes gestes, cela en devenait presque lassant. On les répétait machinalement chaque matin sans s'en rendre compte, un petit rituel différent dans chaque chambre.
Mikaru, lui, une fois debout se glissait rapidement sous la douche pour ne pas avoir la tentation de s'abandonner à nouveau à Morphée.
Une bonne douche, rien de tel pour commencer une bonne journée. Sans oublié le petit déjeuner.

Une fois bien propre, le choix des vêtements n'était pas simple. Il avait tellement été habitué à prendre soin de son corps, que c'était resté ancré dans son attitude.
Et voilà, il enfilait un simple pull aux manches trop longues et un jean légèrement délavé. Simple mais toujours 'sexy', une rapide séance maquillage histoire de souligné ses yeux d'un trait de crayon noir, et tout était parfait.
Qui était le menteur qui avait osé dire que les jours se suivaient mais ne se ressemblaient pas ?
Dans un petit soupir, Mikaru referma la porte sur son antre, qu'était sa chambre. Si jamais Mito, sa chère tante venait avoir le bordel qui y régnait, elle deviendrait folle, raison pour laquelle il lui avait demander de ne pas y entrer.
Il regarda rapidement sa montre, et comme toujours ... en retard ! Il pressa le pas en descendant les marches deux par deux s'attirant un cri de sa tante comme quoi c'était dangereux. Il attrapa son sac et sortit en courant lançant un vague : ' A ce soir '

Il n'avait encore rien avalé, il avait prit l'habitude de grignoter quelque chose une fois au lycée. Il n'était pas très loin de l'établissement, mais il aimait arriver un peu avant la sonnerie, histoire de vider tout le foutoir de son sac dans le casier.
Ah foutu casier ! Il en oubliait toujours le code. Mikaru n'avait jamais eu de bonne mémoire, ou plutôt, il avait une mémoire sélective, ce qui posait de nombreux problème mais qui n'était pourtant pas la cause de son redoublement. Il avait eu une période assez difficile ou il avait été dur de le contrôler. Dire qu'il avait louper plus d'une moitié d'année scolaire... Et maintenant il devait la refaire ... Ah monde cruel !
Toujours aussi blasé, de si bon matin, il s'approcha de son casier sans faire attention à ce qui l'entourait.

Il se massa la nuque essayant de réfléchir a son code, et dans un élan d'illumination il le retrouva. Fier de lui, un petit sourire se dessina sur ses lèvres fines.
Un livre valdingua à l'intérieur de la boîte de ferraille suivit d'un cahier, tout ça dans un boucan pas possible tout à fait digne de Mikaru.
Il fourra ensuite ses mains dans ses poches et s'arrêta net.

« AAH !! Mes clopes ! »

Ah non ! Il les avait encore oublié sur la table de nuit. Quel dommage. Il râla quelques secondes avant de claquer la porte, histoire de faire encore un peu plus de bruit.
Le roi de la discrétion s'appuya contre son casier et soupira. Non mais franchement, comment la journée pouvait-elle bien commencer s'il n'avait pas son paquet de cigarette sur lui ! Il n'avait pas non plus l'impression de déranger et pourtant. Il avait failli mettre la porte du casier dans la tête de son voisin, mais il ne l'avait même pas remarquer ...

Invité

Peu persévérant, Jun finit par renoncer. Tant pis pour ce foutu appareil à musique, il redoublerait de regards noirs et de visage mornes, et personne ne viendrait le faire suer! Et puis, à force, les élèves commençaient à comprendre, il les subissait beaucoup moins qu'aux premiers jours. Il finit donc par refermer son casier en un soupir las, pour découvrir un garçon à ses côtés, debout devant ce qui semblait être son casier. Un rapide coup d’œil indiqua à Jun les atouts non négligeables de physique de son-nouveau-voisin-de-casier-dont-il-n'avait-rien-à-faire, notamment une absence totale de poitrine, et songea avec un petit sourire intérieure qu'après tout, celui là serait peut être moins invivable que les autres... Ne serait ce que par son corps alléchant, il pourrait toujours lui apporter quelque chose... Mais malheureusement pour notre artiste cynique national, le voisin de casier s'avéra décevant. Il se grattait la nuque, cherchant son code de casier jusqu'à se faire un claquage de cerveau. Pas fichu de se souvenir de 4 chiffres... Très peu pour moi, je ne drague pas les imbéciles. Peu indulgent, je vous l'accorde, mais sinon ce serait pas drôle.

Il lâcha donc l'affaire au moment ou le gus affichait un air triomphant en bidouillant le verrou de son tas de ferraille personnel et s'apprêta à s'en aller. Mais un petit imprévu vint troubler ses perspectives délicieuse de paix et de solitude. Il vit une masse grise s'approcher dangereusement de son visage et bondit juste à temps pour ne pas se faire exploser le crâne par une porte mangeuse d'hommes. Non mais ma parole... A défaut d'être intelligent, il pourrait au moins avoir la décence de faire attention à ce qu'il faisait! En plus d'être con, cet idiot était maladroit. Pour un peu, Jun en regrettait presque le bouc émissaire de service. Malheureusement, il doutait que le secrétariat accueillerait chaleureusement une nouvelle demande de migration urgente. Et puis, soyons réalistes, personne ne parviendrait à ne pas l'exaspérer.
Il poussa un vague soupir et ferma les yeux, parfaitement calme et immobile, le temps de laisser s'en aller l'envie de meurtre qui lui prenait les entrailles. Quand il rouvrit les paupières, l'idiot de service avait refermé son casier, et Jun toussa très légèrement pour signaler sa présence. il détestait engager la conversation, mais considérant sa légère réticence à finir à l'hôpital à cause de l'étourderie d'un élève, il allait bien falloir faire un effort. Aussi lui jeta t'il un regard sombre et retira le cure dent qui ornait sa bouche pour murmurer d'une voix telle de l'acier liquide.

"On va mettre les choses au clair toi et moi. Il y a dans ce lycée une merveilleuse invention formatée par des directeurs soucieux d’abrutir leurs élèves au possible, que l'on pourrait plus communément appeler une sonnerie. A chaque sonnerie, tous les élèves rejoignent cette petite chose que tu as devant toi, du charmant nom de casier. Ce que j'essaye de te faire comprendre, c'est que nous sommes tous deux condamnés à se croiser aussi souvent que l'exigera la sonnerie de rapatriement, alors pour la paix des ménages, je me contenterai de faire comme si tu n'existais pas, et toi, tu tâcheras d'essayer de tuer quelqu'un d'autre la prochaine fois."

Il lui adressa un sourire parfaitement désagréable, replaça son cure dent ou il était, le contourna calmement et s'éloigna d'un pas lent et mesuré. Bien, maintenant, il avait besoin d'une nouvelle cigarette. Parler avait le don d'occasionner chez lui un besoin grandissant de nicotine. Et puis, il avait maths maintenant. Considérant que des équations différentielles ne l'aideraient pas à peindre des tableaux, il n'avait pas réellement besoin d'y alle.r Bon, il ferait un effort pour se pointer la dernière demi heur,e mais le reste du cours était une perte de temps inutile. Et puis, il avait envie de griffonner un peu.
Il s'assit sur les marches des escaliers et alluma une cigarette, attendant sagement que tous les élèves aient fini de se précipiter vers le lycée pour débuter son oeuvre. Ce n'était pas grand chose, juste un croquis imaginaire, dont il n'avait pour le moment pas la queue d'une idée. Au fur et à mesure que son crayon évoluait, un paysage se dessina, un lac, des barques, des arbres et tout le toutim... Que c'était romanesque.

Invité

Il ne fallait pas attendre grand chose de Mikaru quand il venait de se réveiller. Un vrai phénomène celui la. Un petit temps d'adaptation lui était nécessaire chaque matin, et plus rien ne comptait autour de lui. Il pouvait bien bousculer certains élèves, mais n'y prêtait aucune attention, bien trop dans son petit monde pour réussir à remarquer quoi que ce soit. Mikaru avait deux caractères différents et bien distinct: Celui du je m'en foutiste ' j'passe pour un con et j'aime ça' et celui du ' Vous me faites tous chier bordel de merde'. Il était préférable pour son entourage, assez réduit, voire inexistant, qu'il joue les idiots. Parce qu'en général le brun n'était jamais content, et son indécision le dépitait complètement.
On remarquait vite que se rendre en cours était loin de l'enchanté, mais il n'avait pas le choix. Bon, il l'avait peut être, mais pour une fois il n'avait pas prit la facilité et avait su choisir la bonne solution, celle qui ne lui conviendrait peut être pas mais qui l'aiderait dans le futur. Même si la création était la seule et unique chose susceptible de l'intéresser, il se devait de ressortir de se lycée diplômé pour trouver un travail plus facilement. Le seul but de ce redoublement.

Mikaru n'avait jamais fait attention à ses voisins de casier. Cette expression débile le fit sourire, tout à fait digne de lui. On s'amuse comme on peut.
Il ne voyait pas l'intérêt d'y faire attention, ils n'étaient pas dans la même classe et vu qu'il avait passer l'année passé à traîner dehors, il n'avait pas pu faire un grand nombre de connaissance, surtout qu'il ne supportait pas les filles, il les mettait vite de côté, feignant l'ignorance, c'était tellement plus simple pour éviter toutes ces furies, qui devenaient rapidement effrayante. Amie ou petite amie, les deux le dégoûtait.
Le japonais n'était pas narcissique, mais flatter son égo de temps en temps ne pouvait pas faire de mal.
La voix du garçon à ses côtés le sortie de sa rêverie. Il avait l'air mécontent, mais Mikaru ne réussit à capter que la moitié de ses mots, encore un peu trop endormi pour y faire vraiment attention.
Il avait l'impression de se chamailler avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas du tout et pourtant donnant l'air d'un couple de petit vieux.
Mikaru attrapa l'inconnu avant qu'il s'en aille, sa main sous son menton, son visage proche du sien. Un petit sourire aux lèvres suivit d'un murmure :

« Bien sûr chéri »

Il le lâcha et le laissa aller s'asseoir sur les marches non loin de tous les casiers. Le taquiner un peu ne pouvait être qu'amusant.
En voyant tous les élèves se précipiter dans leur salle de classe, une seule question atteint l'esprit de Mikaru : Quel cours avait-il ? Comme toujours, il n'en avait aucune idée. En général, il se trimballait toujours avec les mauvais livres et avait le droit à : Ichikawa vous êtes ENCORE en retard et ce n'est ENCORE pas le bon livre.
Les professeurs le faisaient toujours rire et pourtant il n'y avait pas de quoi. Il faisait des efforts et ce n'était pas assez. Il le savait. Mais on ne peut pas changer du jour au lendemain.
Crise d'adolescence ? Mikaru était un peu mature pour faire preuve d'un tel comportement, bien que parfois il paraisse vraiment enfantin. Mais qui était capable de laisser sommeiller pour toujours l'enfant qui se trouve en lui ? Très peu de personne.
Dans un soupir il s'avança vers son voisin de casier et se posta juste en face de lui, les yeux rivés sur son oeuvre. Il l'observa quelques secondes.

« T'aurais pas une clope par le plus grand de tous les hasard ? »

Bah oui ... Il aurait bien demander à une autre personne mais les couloirs étaient plus vides que jamais. Quel dommage, il allait devoir être sur le dos de ce garçon au sal caractère. Quel plaisir. Bon il était plutôt mal placé pour juger. Niveau caractère il ne devait pas être mieux. Et les deux adolescents allaient sûrement donner un de ces fameux cocktails explosifs ... Bien ... Observons !

Invité

La réaction qu'eut ce qu'il considérait toujours comme un pauvre crétin ne fut pourtant pas pour déplaire au jeune Seikatsu. Ben oui, il avait beau être antisocial et totalement misanthrope, il n'en restait pas moins un homme, et le murmure que lui adressa son camarade de lycée le fit légèrement sourire. Une ébauche de contentement se dessina sur son visage tandis qu'il allait s'asseoir, et il ne put s'empêcher de songer que c'était dommage qu'il soit si niais, il aurait certainement fait un partenaire de premier choix. Rares étaient les hommes qui attiraient réellement le regard de Jun, et plus particulièrement au sein de ce lycée d'imbéciles nés avec une cuiller en argent dans la bouche pas foutus de se comporter normalement. Enfin bon... Mikaru n'en était pas moins un crétin, certainement aussi pompeux que les autres, et il n'avait aucune envie de sortir avec un type refusant de prendre autre chose qu'un "Cocktail de fruit très légèrement alcoolisé arrosé d'un zeste de citron". Non, il n'exagérait pas, on lui avait déjà fait le coup.

Pourtant, son jeune voisin de casier avait visiblement l'art de briser toutes les relations qu'il pouvait entreprendre. Au moment même ou Jun commençait à songer à reconsidérait la place d ece garçon au sein de son estime personnelle, l'intéressé se pointa devant lui, lui adressant une demande qui le fit très légèrement contracter la mâchoire. Levant les yeux vers son comparse, il laissa planer un silence, pendant lequel il se demanda quelle divinité il avait bien pu irriter au point de mériter un tel sort. Ce garçon était il totalement stupide ou bien souffrait il de surdité convulsive? Il lui semblait pourtant avoir été clair en lui sous entendant qu'il ne voulait pas avoir à faire à lui. C'était quoi cette demande débile? En quel honneur lui aurait il donné une cigarette au juste? Il n'avait même pas pris la peine de s'excuser d'avoir manqué de lui déquiller la tête! Non mais franchement.
Avisant le regard que Mikaru lançait à son oeuvre improvisée, il poussa un soupir et roula la feuille en une boule compacte qu'il balança dans la poubelle la plus proche Il détestait qu'on observe ses créations, et plus particulièrement quand elles étaient aussi mauvaises. Un seul être au monde avait été en mesure de contempler le travail de Jun, un travail qui reflétait son intimité la plus profonde, et il était parfaitement hors de question qu'il en soit de même avec un autre. Les histoires d'amour et les cœurs brisés, il en avait eu plus que sa dose, inutile de prendre des risques d'attachement aussi inutiles que dangereux.
Tirant sur sa cigarette, il toisa son interlocuteur, le narguant légèrement, il faut bien le reconnaître, et murmura d'une voix glaciale.

"Soufrerais tu d'un problème chronique de compréhension? Il me semblait avoir été clair pourtant..."

Une petite voix lui intimait pourtant de donner à cet imbécile ce qu'il réclamait. Allez Jun, il te foutra la paix comme ça! Certainement pas, qu'il aille au diable, ça coûte cher les cigarettes, et je n'ai absolument aucune envie de donner satisfaction à un type pas foutu de se souvenir de 4 chiffres ou de prêter attention aux gens qu'il manque de fracasser! Pourquoi devrais je lui passe une clope hein? Pourquoi lui et pas un autre. Merde, allez tous vous faire foutre, je n'ai de comptes à rendre à personne?
Pourquoi les gens avaient il tant de mal à se mettre dans le crâne que certaines personnes pouvaient ne pas avoir envie de les voir? Etait ce si difficile à admettre qu'on puisse avoir envie d'un peu de calme? Une bande d'égoïstes pas fichus de faire l'effort de l'ignorer, voilà ce qu'ils étaient! Tous.! Bon d'accord, en matière d'égoïste, il ne pouvait pas reprocher grand chose à grand monde, mais si on peut plus être de mauvaise foi...
Il finit par pousser un soupir exaspéré et fouilla dans son sac pour sortir un paquet de cigarettes, dont il en préleva une pour la tendre à l'étourdi de base, murmurant d'une voix peu enthousiaste.

"Elle s'appelle reviens. Pousse toi maintenant, tu me gâches mon soleil"

Invité

Ah quel ennui. L'envi d'aller en cours n'était pas au rendez vous et sa seule distraction était la boule de nerfs qui lui servait de voisin de casier. Bingo. Il ne fallait pas se plaindre et juste se contenter de ce qu'on a ! En l'occurrence il avait ce garçon et ... Et ce garçon tout simplement. Bon ! C'était toujours mieux que rien, mais celui ci semblait le prendre pour un idiot. Mikaru avait l'habitude de ce genre de regard, il avait finit par s'y faire et entrer facilement dans son rôle de gigolo.
Bon il était tant d'aller déranger son jouet, physiquement intéressant. Il ne le voyait pas de cette façon, plus comme une occupation, histoire de faire passer le temps un peu plus vite en restant avec quelqu'un d'autre. Il sentait que sa présence n'était pas désiré, de quoi le faire rester, c'était tellement plus drôle. Mikaru avait une définition du mot 'amusant' assez différente de celle qui se trouvait dans le dictionnaire. Et puis n'ayant même pas remarqué qu'il avait failli le défigurer avec sa porte de casier, il avait un peu de mal à comprendre la colère de son vis à vis.

Le temps que le garçon réfléchisse, Mikaru observait son croquis qui finit rapidement à la poubelle. Avait-il fait pour le contrarier ou parce qu'il n'aimait pas son dessin tout simplement. Et oui, la question se posait vu ses réactions.
Mikaru laissa échapper un soupir. Mais qu'est ce qu'il était long à lui filer cette cigarette. Bon ce n'était pas à lui de râler, car c'était lui qui emmerdait son monde, mais tout de même, il ne fallait pas trois heures pour répondre oui ou non. La patience était un mot qui ne faisait pas partie du vocabulaire du brun. En attendant, il observait le plafond, très intéressant, puis le sol, encore mieux ... Il jetait quelques rapides coups d'oeil aux élèves retardataires, un léger sourire aux lèvres.
Son regard se reposa directement sur son interlocuteur dès que celui ci ouvrit la bouche pour parler. Mais Mikaru n'apprécia pas trop sa petite réponse. Il ne laissa rien paraître, après tout ce n'était pas la première fois qu'on lui adressait la parole de cette façon, comme si on parlait à un gamin, ou un pauvre attardé mental. A choisir, il préférait encore le gamin.

« Ah bordel ! C'pas possible, t'es aussi chiant que moi »

Rare était les personnes qui pouvait lui faire dire ça. Bon, il devait avouer qu'il était plus embêtant que Jun, mais tout de même. Il ne le connaissait pas assez pour le juger mais il le sentait, au moins il avait du caractère et c'était assez appréciable, raison de plus pour rester à ses côtés. Son sourire s'agrandit en voyant le paquet de cigarette. Il tendit la main pour la récupérer et l'observer quelques secondes.

« Merci chéri ... Bien sûr qu'elle s'appelle revient ..? Roh mon pauvre amour, tu pourras pas bronzer. »

Il se baissa et déposa un rapide baiser sur ses lèvres. C'était sa façon de remercier les autres. Mikaru ne s'était jamais vraiment gêné, et cela lui avait valu de belles gifles venant d'hétéro. Il se poussa ensuite pour ne pas cacher le soleil et s'assit à côté de lui. Il n'avait pas l'intention de le lâcher jusqu'à ce que la prochaine sonnerie retentisse. Maintenant qu'il était là, hors de question de bouger. C'était ci calme ici, bon à part leur toute petite altercation, qui n'avait rien de grave on pouvait dire que le silence était roi.
Mikaru n'aimait pas trop le silence bien qu'il ne soit pas dérangé pour le moment. Il était encore un peu trop pour allumer la cigarette, il sortit donc son propre paquet vide ou se trouvait un simple briquet pour l'y ranger avant de le remettre dans sa poche.
Il laissa échapper un petit soupire traduisant son ennui. Ce n'était pas très drôle pour l'instant. Quelque chose l'intrigait et quelques questions trottaient dans sa tête. Mais vu le caractère de cochon du garçon, il hésitait un peu à ouvrir la bouche.

« Dis moi ... c'est quoi ton nom ? »

S'il ne voulait pas répondre, Mikaru pourrait le dire cette fois ... tu es vraiment aussi chiant que moi.
Après tout, s'ils étaient condamnés à se voir à chaque sonnerie, connaître son nom pouvait être plus agréable, inutile peut être, mais qui sait ? ...

» Enfin un peu de calme. [PV Mikaru]