Une balade normal ? [PV: Suzumura]

Une grosse boule de poile plissé marron, une jeune fille à côté de cette boule de poile. Ils ne se ressemblaient en rien, normal en temps que chien et humaine. L’insouciance de son chien était pourtant envié par Rei et peut-être que son chien lui envier sa nourriture ? (XD) Enfin… Elle ne sortait jamais sans son chien, sauf quand elle considérait que cela pouvait devenir gênant. Mais il était toujours là, à côté d’elle sans laisse, mais elle avait toujours la laisse dans la main. Habitude, ou plutôt moyen d’éviter les ennuis avec les autorités si ils voulaient que son chien soit attaché. Pourtant son Fudji était adorable ! Une vrai peluche ! Enfin… Il était adorable tant qu’elle ne lui disait pas d’attaquer ! Oui oui, son père avait exigé que si elle n’avait pas de garde du corps, elle devait tout de même avoir une protection, c’est ainsi que l’idée du chien leur vint. Et puis, cela responsabilisait un peu Rei.

Ses cheveux étaient détachaient et ils lui tombaient en cascade sur le visage. Il était bien raide et elle était peu maquillé, pensant que la beauté naturel était la plus belle de toute. De plus, Rei se considérait suffisamment belle pour ne pas avoir besoin de se cacher sous trois tonnes de maquillage. Vantarde ? Réaliste vous répondrait-elle ! Seule la vérité choc, blesse, énerve et la vérité pour Rei, était qu’elle était belle. Est-ce que c’était faux ? A votre plus grand malheur, non… C’est bien ce qui énervait les personnes, ils ne pouvaient lui dire le contraire de ce qu’elle affirmait. Comportement énervant, collant, manipulateur, menteur, tant de défauts en une seule personne… Elle n’était pas des plus parfaites, mais la vérité de ses sentiments était fort.

Enfin, elle était venu se balader ici, promener son chien prendre l'air. Elle n'avait rien prévu, ni manipuler quoi que ce soit. Elle laissait le cour des choses se dérouler naturellement. Elle ne faisait que l'actrice ou l'observatrice. Elle n'avait nullement provoquer la rencontre qui allait ce dérouler à présent. D'ailleurs, elle n'en n'aurait tirer aucun intérêt, sinon elle aurait provoqué cette rencontre bien avant. Au bout d'un moment, elle vit son chien partir en courant en aboyant, chose qu'il ne faisait jamais. Prise de panique, elle se mit à lui courir après. Elle courait de toutes ses forces ne voulant le quitter du regard. Ou allait-il qu'avait-il ? Pourquoi partir si vite ? Lui son seul compagnon partait ailleurs sans elle ? Elle avait peur de ne plus le retrouver, ils étaient si loin de la maison. elle ne vit pas alors une pierre, elle se prit les pieds de dans, et elle tomba raide au sol. Elle sentit une petite douleur à son pied qui l'empêcha de se relever. Rien de grave, mais assez douloureux pour ne pas courir après Fudji. Elle était donc là, allongé au sol après sa chute.

Il avait encore une fois pu s'échapper de l'atmosphère oppressante de sa "demeure". Il trouvait désolant de voir si peu d'amour relier une famille entière, même sa toute jeune soeur devait bien s'en apercevoir, et il n'en doutait pas puisque la petite était si capricieuse qu'elle se fichait pas mal au fond, d'être aimée ou non, du moment qu'elle restait la plus gâtée de tous. Il enviait parfois toutes ces grandes et belles familles à l'air heureuse, qui partageaient un repas chaleureux le soir. Lui le soir, mangeait seul ou en compagnie de sa soeur aînée, les repas étaient généralement silencieux. Il n'avait rien à lui et elle ne parlait pas plus. Ils étaient de la même famille, avaient quelques traits similaires, mais étaient l'un pour l'autre de parfaits inconnus. Ils ne se détestaient pas pour autant, enfants, ils avaient partagé de bons moment, leur deux caractères forts se complétant à merveille. Mais ils étaient loin d'avoir les mêmes intérêts, et aujourd'hui tout deux avaient déjà compris que la famille n'était importante que pour le nom et la protection. Le reste, l'amour, la chaleur, les fêtes d'anniversaires, ils n'en avaient que faire et d'ailleurs, ne le connaissaient pas. La "famille" n'était pour eux qu'un mot parmi d'autres, sans plus d'importance que cela.

Et c'était pour cette raison que ces deux amis lui étaient devenus tellement indispensables. Avec eux, il pouvait se sentir heureux et surtout connaître ce sentiment qu'était l'amour et qui l'avait toujours emplis de curiosité. Il ne se sentait bien, et ne semblait épanoui qu'en leur compagnie seulement. Tous trois étaient issus de familles plus qu'aisées, ce qui les avaient immédiatement rapprochés. Et finalement, ils étaient devenus les trois inséparables de toujours. Akira, Natsuki et Hiroki. On ne prononçait pas un prénom sans prononcer les deux autres. Avec le temps, ils étaient devenus indissociables, là où on en voyait un on voyait les autres. Ils avaient adorés ça, être tous les trois, seulement tous les trois. Mais il avait fallu qu'un jour ils se séparent. Une dispute, un départ. Il savait pertinemment qu'une part d'eux-même avait été détruite ce jour là. Fracassée, mutilée. Il avait souffert, énormément souffert. Puisque sa famille était si froide et qu'il ne voulait pas d'autres amis, il s'était retrouvé dans une solitude absolu, perdu au milieu d'un entourage de froideur. Mais maintenant qu'il avait retrouvé Akira, tout irait mieux. Tout ne pouvait qu'aller mieux.

Il était donc sortie avec le seul membre de la famille qu'il appréciait vraiment, son chien. C'était une jolie femelle de quelques années à peine, d'une douceu sans pareille. Il était immédiatement tombé sous son charme. Le temps était encore frais, normal pour la saison, mais il ne souffrait pas de cette fraîcheur, au contraire. Prendre l'air de cette façon était ce qu'il y avait de mieux, de plus efficace pour chasser ses pensées noires, quoi qu'il n'en avait que peu depuis quelques temps. Il profitait donc de cette jolie vue qu'il avait de la baie de sa ville natale, lorsqu'il sentit la laisse se tendre brusquement. Il tourna la tête juste à temps pour voir déboucher un grand chien au poil brun, qui courrait manifestement vers eux. Enfin... vers "eux"... il pesta avant de s'arrêter, bien décidé à faire ce qu'il fallait pour protéger sa jolie chienne d'un pauvre bâtard. Les propriétaires de bêtes ne pouvaient-ils donc aps attacher leurs chiens ? Comme tout le monde. On éviterait bien des ennuis de cette manière... Il attrapa sans ménagement la pauvre bête par le collier, et regarda autour de lui, à la recherche de son propriétaire. Il ne vit qu'un jeune fille un peu plus loin, allongée sur le sol. Il haussa un sourcil. Chacun ses occupations après tout... Il s'approcha donc, en tenant fermement la laisse et le collier de l'autre chien, et s'arrêta devant la jeune femme, toujours sur le sol.

C'est à toi ? Si c'est le cas, tu pourrais au moins l'attacher, je n'aime pas qu'on souille ce qui m'appartient...

Le nez dans l’herbe, on pouvait dire qu’elle sentait des odeurs naturels. Est-ce agréable ? Non ! C’était très humiliant même ! C’était exactement le genre de situation que Rei détestait. Se sentir inférieur, à terre, se sentir sans défense et surtout blessé. Elle ne supportait pas cela, elle était le genre de personne à vouloir se montrer fière, courageuse et forte. C’était une chose importante pour son image, un chose indispensable pour elle. Elle ne voulait que personne ne la voit dans cette position, elle voulait être seule ici… Mais qui ne se promènerait pas dans un cadre aussi magnifique que celui-ci ? C’est bien pour cela qu’elle se maudissait d’être tombé d’une façon grotesque et surtout que son chien soit partit en courant d’une manière si précipité.

Mais voila, la chose qu’elle n’aurait jamais souhaité arriva. Le nez dans l’herbe, respirant pour reprendre son souffle, elle entendit une voix. Elle reconnu la voix, non pas qu’elle le connaissait personnellement, mais tout le monde connaissait les Oyabun, tout le monde savait qu’elle était leur voix, leur apparence. Rei se détesta encore plus d’être dans cette position devant Suzumura Hiroki. C’était humiliant et gênant, voir détestable. Son sang bouillonnait de rage de sa position. Elle semblait bien peu digne de son père dans cette position… Elle attirait plus la pitié que le respect… Chose qu’elle détestait par-dessus tout, qu’on ait pitié d’elle…

Se relevant doucement, elle prit son temps. Rei respectait les Oyabun comme tout les élèves de son lycée. Mais elle ne se soumettait pas à leur problème, d’ailleurs elle avait les siens, et elle serait la honte de sa famille si elle faisait cela. Elle épousseta ses habits pour enlevé les saletés du sol qui étaient resté sur elle. En-même temps qu’elle faisait cela, elle ne s’appuyait que légèrement sur sa jambe droite, celle-ci la faisant souffrir. Cependant, elle faisait tout pour qu’il ne voit rien, bien que sa position était plus qu’anormal.

- Merci de l’avoir ramené. Tournant son regard vers son chien, elle lui adressa la parole. Fudji, vient ici !

Le chien parti précipitamment des mains d’Hiroki avec une force soudaine. Il vint se ranger près de Rei. Cependant, elle ne le gronda pas. Pourquoi ? Elle ne voulait pas se montrer en spectacle devant Hiroki où lui faire sentir que son chien était irresponsable et désobéissant. Oui oui, pour Rei, son chien était comme son gosse !

- Sache qu’il n’a pas besoin de laisse, il m’obéit parfaitement et il va rarement voir ses congénères. Et puis, c’est plutôt toi le coupable dans l’histoire. Comment peux-tu laisser ta chienne attacher dans un si bel endroit ? Tu devrais la laisser courir un peu, ils sont comme nous, ils aiment sentir qu’ils sont libres.

Leçon de morale ? Peut-être, mais c’est-ce que pensé Rei. Elle ne voulait pas que son chien soit comme un esclave, elle voulait qu’il puisse aller où il avait envi sans se sentir prisonnier d’une laisse ou d’un collier le rattachant sans cesse à elle. Mais peut-être que la chienne d’Hiroki ne lui obéissait pas d’un poil ? Ce qui expliquerait qu’elle soit attaché… Rei ne savait pas, mais quelque part, elle trouvait cela cruelle. Tant que le chien était gentil et obéissant, on pouvait le laisser sans laisse.
Enfin, toujours plus appuyé sur sa jambe gauche que sur sa droite, elle fit quelques caresses à son chien qui restait à côté d’elle sans bouger. C’était un beau Shar-peï de grand ligné, avec un beau museau hippopotame. Pour elle, c’était le plus beau des Shar-peï.

Il resta immobile, pendant que la jeune fille se relevait. Il ne manquerait plus qu'elle prenne son temps maintenant. Il soupira, et leva un instant les yeux au ciel. Pourquoi donc avait-il fallu qu'un truc de ce genre lui arrive alors qu'il avait bien l'intention de passer une après-midi bien tranquille ! Hiroki reporta son regard sur la jeune femme qui finissait de se relever, il la regarda épousseter ses vêtements tranquillement, et il se retint de ne pas lui faire une remarque bien placée sur sa lenteur. Hiroki se contenta de garder un parfait sang-froid, se disant que de toute façon, il serait bientôt loin. Il n'avait plus qu'à rendre cet idiot de chien à sa propriétaire et à continuer sa promenade en solitaire. Elle lui adressa un remerciement auquel il ne répondit rien, se contentant de ne pas la quitter du regard, et laissant son chien filer près d'elle. Il ne broncha quand le molosse manqua lui arracher le bras, mais voilà qui n'allait pas l'aider à apprécier beaucoup plus la jeune fille, qui pour une raison ou pour une autre Lui était déjà assez antipathique. Sans doute était-ce du à cette impression de déjà vu qui s'était emparé de lui dès qu'elle s'était relevée et qu'il avait pu voir son visage. Une bonne dose de rancoeur s'était alors imposée dans son esprit, sans qu'il en connaisse l'origine. Après tout, il ne connaissait même pas cette fille...

Il s'apprêtait à s'éloigner, à retrouver enfin sa tranquilité tant espéré, lorsque la voix de la Japonaise s'éleva de nouveau et le stoppa net dans son intention. Voilà qui avait de quoi surprendre, on ne n'adressait que rarement à un Oyabun de cette façon, quoi qu'il serait plus vraisemblable de dire jamais. Et il n'y avait sans doute rien de mieux pour mettre en colère Hiroki. Comme s'il avait besoin d'un tel sentiment à ce moment précis, alors que le calme des lieux suffisait largement à l'apaiser, il devrait maintenant se coltiner une espèce de gamine qui osait lui faire la morale alors qu'ils ne se connaissaient absolument pas. Il n'allait certainement pas lui faire le plaisir de lui montrer son irritation. Il prit une grande inspiration, avant de lui répondre le plus calmement du monde.

Crois-tu réellement que ta petite opinion personnelle m'intéresse ?

Il lui offrit un sourire plein de dédain, avant de se retourner, sa chienne à ses côtés. Il avait prit la décision de ne pas s'attarder, d'éviter tout mot plus haut que l'autre. Il ne voulait pas franchement s'énerver aujourd'hui, le calme et la sérénité lui suffisait pour le moment. Mais c'est alors que son impression de déjà vu se concrétisa, et qu'il se retourna brusquement vers la jeune fille qui n'avait pas bougé. Il ne connaissait pas son nom mais... oui, il avait le souvenir de l'avoir vu de nombreuses fois près d'Akira. De Son Akira. Il fronça les sourcils, il ne pouvait pas s'en aller de cette façon sans en savoir plus sur la jeune femme. Elle ne lui plaisait absolument pas, et il était très curieux de voir quelle relation la liait à Son ami... Il revint donc sur ses pas, resta un moment sans bouger à la fixer de nouveau. Ses traits lui déplaisaient vraiment de plus en plus.

Je n'irai pas par quatre chemins. Tu connais Yusuke Akira. Pourquoi lui tourne-tu autour ?

Vraiment, tout les quatre… Les quatre Oyabun avaient tous ce comportement… Se sentiment de supériorité. Mais Rei ne l’avait-elle pas elle-même ? Ne se sentait-elle pas supérieur aux autres par instant ? Oh oui… C’est bien pour cela qu’elle ne bronchait pas et qu’elle acceptait cette classification. Elle savait aussi qu’elle ne devait pas pousser le bouchon trop loin dans ses paroles, mais elle ne devait en aucun se rabaisser. C’était ainsi, il fallait savoir dosé entre le respect de l’autre et de soit… Chose bien dure parfois pour la petite Rei. Oui, elle avait elle-même beaucoup de fierté, bien qu’elle la salisse lorsque cela lui était utile. N’est-ce pas le cas lorsqu’elle se trouve près d’Akira ? Elle salie sa fierté, elle laisse tout couler, chaque parole, bonne ou mauvaise. Elle tempérait ses sentiments, son comportement. Tout était une histoire de contrôle de soit. Chose dont elle était devenu experte car cela était très pratique pour la manipulation.

Son opinion ne l’intéressait pas ? Elle, il lui suffisait juste de ne pas l’écouter, après tout, elle n’avait fait que répondre à ses propres conseils dont elle n’était pas d’accord. Mais bon, Rei est comme ça, elle ne voit tout que par elle-même. Tous, absolument tous, tournent autour d’elle. Enfin… Elle se rendait bien compte que ce n’était pas le cas, mais c’était comme ça, elle restait planté dans ses idées. Elle ne lui répondit pas. Pourquoi répondre ? Que lui dirait-elle ? Ce serait une discussion inutile et plate, qui n’aboutirait à rien. Et puis, elle ne pouvait pas se risquer à répondre quoi que ce soit. Non, Hiroki Suzumura n’était pas comme Akira, elle le savait, il n’avait pas le calme dont l’autre disposait. Elle ne pourrait pas s’amuser à lui tenir tête, elle ne devait pas s’en faire un ennemis trop grand. Il fallait tempérer la situation pour ne pas qu’elle empire.

Il se retourna alors commençant à partir avec sa chienne. Ils n’avaient plus rien à se dire alors pourquoi insister ? Rei ne pensait pas un instant qu’il allait se retourner, elle pensait qu’il allait suivre son chemin sans lui accorder un regard. C’est pour cela qu’elle avait sortit son portable pour appeler les hommes de son père pour qu’il vienne la chercher. Eh oui, elle ne pouvait pas rentrer chez elle avec l’état de sa cheville. Si elle forçait trop dessus, elle ne serait pas guéri avant une semaine, et Rei ne voulait pas que cela lui arrive. Non, comment pouvait-on se montrer fière et supérieur en boitant ? Elle avait alors plus prit appuis sur sa jambe gauche pour que son pied touche à peine le sol. Ainsi, elle n’était plus qu’appuyé sur une jambe. Mais voila, il avait fallut qu’Hiroki se retourne pour lui posait une question bien curieuse.

- Pourquoi je lui tourne autour ?

Rei aurait bien eut envie de lui répondre que cela ne le concernait pas, que ce n’était pas ses affaires. Mais elle garda son comportement arrogant au plus profond d’elle. Son regard était sur celui d’Hiroki. Elle ne l’appréciait pas trop, malgré qu’elle ne le connaisse pas et que lui non plus, il avait quelque chose dans son comportement qui semblait repousser Rei. Et cela, elle le ressentait un peu. Elle restait calme mais sur la défensive, ne le quittant pas des yeux.

- Pour te résumé, c’est le premier à avoir compris qui je suis vraiment. Il comprend comment je marche et ce depuis longtemps maintenant. Il est aussi celui qui m’a toujours dit non, il est celui qui m’a fait comprendre qui j’étais. Je ne veux pas d’une personne qui ne me comprenne pas et qui me dit que je suis parfaite alors que je ne le suis pas.

Rei avait été sincère avec Hiroki. Pourquoi ? Parce qu’elle avait écouté les paroles d’Akira, qui lui avait dit d’être sincère. Oh, je vous rassure, Rei était rarement sincère, elle ne l’était que lorsque cela lui faisait penser à celui qu’elle aime. Cependant elle ne lui avait pas tout dit… Il y aurait trop de chose à dire qu’elle en aurait pas finit avant des jours ! Elle lui avait dit le plus important. Son regard était resté le même, sauf qu’elle l’avait accompagné d’un petit sourire sincère, mais si petit et rapide, qu’elle doutait qu’Hiroki l’ait aperçu.

Ah oui, elle semblait avoir un véritable don. A moins que ce ne soit lui, tout simplement, qui était trop sur les nerfs. Peut-être y avait-il un peu des deux dans tout ça, mais ce qui était certain c'est qu'il allait avoir bien plus de mal que prévu à ne pas exploser. Hiroki était une sorte de bombe à retardement, tout bouillait en lui, bien qu'il ai l'air de posséder un sang froid extraordinaire. Il fallait peu de choses en fait, pour mettre l'Oyabun en colère. Une minuscule étincelle pouvait déclancher le plus terrible des brasiers. Mais s'il y avait bien un lieu et un temps où jamais il ne se laisserait aller, c'était en public. S'il se laissait parfois aller à frapper ses murs, à exprimer à haute voix sa frustration, ce n'était jamais en présence de quelqu'un d'autre. Et ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait déroger à cette règle, même si le ton de la jeune fille à son égard lui plaisait de moins en moins. Oh, elle devait vraiment avoir quelque chose en elle cette fille, qui faisait qu'on ne pouvait pas l'apprécier si facilement. Il doutait qu'elle eu des amis d'ailleurs, cette allure hautaine qui lui allait certes à merveille, en avait sans doute agacé plus d'uns. Il s'en serait sans doute moqué, lui aurait sans doute sorti une remarque cinglante comme il savait si bien les dire, et qui lui aurait cloué le bec. Mais curieusement, il ne pouvait pas. La teneur de ses rapports avec Akira attisait sa curiosité, il voulait savoir ce qu'il en était, et il ne devait pas se laisser emporter, sans quoi la gamine serait sans doute piquée au vif.

Ah, et on pouvait dire qu'elle ne manquait pas de toupet celle-là ! Sa façon de parler... ah. Il ne savait vraiment pas s'il tiendrait assez longtemps pour obtenir les informations qui satisferaient sa curiosité et ses soupçons. Il se trouvait quelque peu idiot là, à lui demander de déballer sa vie devant lui, comme ça, mais il ne pouvait faire autrement. La pointe de jalousie qui s'était installée au creux de son ventre se faisait presque douloureuse, bien qu'il s'était préparé à devoir un jour affronter une "rivale" de ce genre. Oh bien sûr, Akira n'était qu'un ami. Mais il était Son ami. A lui seul, et à personne d'autre. Le fait que quelqu'un puisse avoir une place peut-être aussi importante que la sienne dans Son coeur lui paraissait insuportable, surtout depuis qu'ils avaient pu se retrouver. Hiroki n'avait pas envie de se voir dérober une place qu'il avait mis tant de temps à réconquérir. Peut-être était-ce son salme qui l'irritait tant... portant lui-même semblait aussi paisible que s'ils avaient été tous deux dans une discution des plus banales. Sans doute ne tiendrait-il pas longtemps à ce rythme, sans doute se devrait-il d'epxloser à un moment ou à un autre. Il n'était vraiment pas homme à être en colère, il suffisait d'un rien pour qu'il ne contrôle plus rien, et bien qu'il n'appréciait pas spécialement ce côté très impulsif de lui-même, il n'essayant pas pour autant de changer, sachant pertinemment qu'elle était en grande partie responsable de la crainte respectueuse qu'il inspirait à ses camarades.

Il écouta donc la réponse de la jeune fille sans une once d'émotion sur le visage. Pourtant, il ne l'apprécia pas cette réponse, elle semblait beaucoup trop... il ne savait quoi, mais elle excitait bien trop sa possessivité pour qu'il puisse y rester indifférent. Mais de quelle façon parlait-elle donc de lui ? Il l'avait pensé plutôt solitaire ces dernières années, alors comme cette fille pouvait-elle parler de lui aussi familièrement ? Car pour dire de telles choses, c'est qu'ils devaient se côtoyer assez souvent non ? Il haussa un sourcil, il ne savait pas quoi dire là, maintenant. La réponse de la fille était assez évasive, elle l'intriguait bien plus qu'elle ne le satisfesait, il se devait d'en connaître un peu plus. Il n'ignorait pas qu'il était sans doute trop indiscret, mais il n'en avait qu faire. Il était sans doute trop habitué à toujours obtenir ce qu'il désirait, mais encore une fois, il ne tenait pas à changer. Il ne vit pas en effet, le petit sourire de la jeune fille. Peut-être l'aurait-il mieux valu, mais le fait est que son attention était bien trop prise par ses pensées et par les paroles de la jeune fille pour s'occuper de quoi que ce soit autour de lui. Il baissa simplement les yeux vers elle, sans une trace s'émotion sur le visage.

Tu ne veux pas d'une personne qui ne te comprenne pas ? Mais de quoi me parle-tu ? Serais-tu amoureuse ?

Un rictus moqueur s'attarda sur ses lèvres. Depuis Natsuki, il avait renoncé à l'amour et à tous les problèmes que ce sentiment pouvait apporter. Mais il n'avait jamais su ce qu'il en était du côté de Son ami, et la pointe de jalousie dans son coeur le fit souffrir un peu plus. Se pourrait-il qu'il soit tombé amoureux de cette... fille ? Il y avait quelque chose chez elle qui déplaisait fortement à Hiroki, et ce n'était pas seulement le fait qu'elle semble proche d'Akira. Non, il y avait autre chose qu'il ne parvenait pas à nommer, mais en fin de compte, il ne la connaissait même pas. Il se retrouvait là, à la questionner sur sa vie privée alors que quelques secondes auparavent il était près à retourner à sa promenade. Pas une minute, il ne se dit qu'il était ridicule. C'était ce qui faisait sa force, et sa popularité.

Non elle ne voulait pas de quelque un qui ne la comprenne pas. Elle ne voulait pas d’un homme nié qui se laisse facilement attraper dans ses filet comme on appâte un chien affamé ! Elle ne voulait pas d’un homme qu’elle pouvait manipuler avec toute la facilité dont elle disposait, cette seconde partie d’elle-même qui utilisait les gens pour arriver à ses fins. Elle ne voulait pas avoir à se servir de cette personne, de cette partie d’elle. Tout ce qu’elle désirait, été une personne qui savait qu’en dessous de cette personne hautaine, irrespectueuse, se croyant au dessus des lois, il pouvait y avoir un fille agréable et douce. Oh… Bien sûr, cette personne n’était plus visible depuis qu’elle avait fini la maternelle, car déjà en primaire, elle avait prit l’habitude d’écouter les conseils de son père, d’être une double personne évitant les sentiments inutiles et les amitiés à courtes duré. Oui, à cette époque, Rei s’était déjà mis dans la tête qu’elle était une personne au grand destin se trouvant derrière la scène.

De quoi parlait-elle ? Elle parlait d’elle-même, de son comportement, sa façon d’agir, de se comporter. Toujours derrière cette carapace ne faisant confiance à personne, choisissant la facilité et oubliant le courage. La persévérance était pourtant présente. Sinon, elle ne se raccrocherait pas à Akira. Il était pour elle, en quelque sorte, un moyen de garder une once d’humanisme en elle. D’éviter d’être trop cruelle, trop froide, en résumé de devenir comme son père. Mais comment Hiroki pouvait-il comprendre cela ? Lui, il ne la connaissait même pas, il n’avait jamais été dans la même classe et ils ne se sont jamais adressé la parole. Il ne pouvait pas comprendre, ni savoir comment marcher Rei. Oh, bien sûr, deux ou trois questions posé à Akira et il obtiendrait la réponse. Il y avait beau être un Oyabun, il ne pouvait pas tout comprendre, ni tout savoir. Oh, non pas qu’elle croyait que celui-ci pensait ça, mais elle ne voulait pas non plus tout lui raconter sur sa vie comme elle lui raconterait une simple histoire !

Serait-elle amoureuse ? Elle répondrait volontiers : « À la folie ! » Mais pouvait-elle faire ça ? Ici, maintenant ? Devant cette personne dont elle ignorait les intensions ? De plus, si la réponse de Rei lui déplaisait, qui sait ce qui ce passerait demain en arrivant au lycée ? Elle ne voulait pas que celui-ci mettent tout le lycée au courant ou qu’il l’humilie avec la bande de sa classe. Non, il fallait être raisonnable, c’était la meilleur chose à faire… Cependant, demander à Rei d’être raisonnable, c’est comme demander à un d’arrêter de jouer à son jeu favoris… Chose très difficile à faire…

- Tu veux que je te réponde franchement Suzumura ?

Alors que jusqu’à présent, Rei avait gardé une expression neutre, elle affichait fièrement un sourire malin sur ses lèvres. Amusait par la situation ? Non ! Énervé qu’il se croit tout permis en lui posant des questions de plus en plus indiscrète ! S’était-elle laissé prendre par son arrogance et son sentiment de supériorité ? Possible, très possible même… Mais en même temps, à jouer à ce petit jeu, elle risquait gros… Trop gros même…

- Si je te réponds oui que vas-tu faire ? Tu sais, comme tu l’as si bien dit, « je lui tourne autours », cela ne répond pas à ta question ? Tu veux peut-être que je te raconte plus en détail ce qui ce passe dans mon esprit ? Cependant, comme je te l’ai dit, « il » est le seul à savoir comment je marche. Marquant une pose, une réplique lui piquait la lèvre. Devait-elle lui manquer le respect qu’elle lui devait en temps qu’Oyabun ? Laisse moi te poser une question s’il te plait… Pourquoi tu me pose toutes ces questions ?

Voila, elle l’avait dit… Non pas la réplique, sinon, elle pouvait être sur de s’attirer la haine d’Hiroki, mais la question qui lui titillait la langue. De ce qu’elle savait, Hiroki et Akira n’était pas en très bon termes jusqu’à présent… Alors pourquoi ce soudain intérêt pour une personne avec qui les rapports étaient mauvais ? Cherchait-il un point faible d’Akira ou s’était réconcilier avec son ami et il lui posait ces questions pour n’importe qu’elles raisons ? Quoi qu’il en soit, Rei voulait savoir pourquoi il voulait tant savoir toutes ces choses bien indiscrètes…

Voulait-il qu'elle lui réponde franchement ? Quelque part c'était bien ce qu'il demandait, puisqu'il lui avait posé la question sans détour et, il fallait l'avouer, avec le moins de tact possible. Mais il s'en fichait bien, l'image qu'il pouvait donner à la jeune femme ne serait pas bien brillante, mais c'était sans doute l'image qu'avait de lui la plupart des élèves, ce qui l'arrangeait, rien de mieux pour avoir la paix qu'une réputation de froideur et de mépris. Etre aimé des autres ne l'intéressait pas, ce qu'il aimait lui, c'était seulement le fait d'être admiré, d'être regardé d'en bas. Mais qui n'avait pas eu un jour envie de cela, de se sentir plus fort, plus grand que tout autre personne. Oh tous, oui, qu'ils se l'avouent ou pas, avaient voulu sa position ou celle de n'importe quel autre Oyabun de cet établissement. Mais il lui arrivait de penser parfois, qu'il aurait peut-être été mieux de faire partie de ces élèves sans histoires, sans richesse extraordinaire, sans popularité. Peut-être que tout aurait été si différent alors ! Il aurait sans doute été moins capricieux, moins égoïste, moins narcissique. Tous ces défauts qui faisaient partis de lui, de l'Oyabun, d'Hiroki. Tous ces défauts connus de tous et qu'il faisait ressortir au mieux, au dépend de tous ce qu'il gardait bien planqué en lui. Peu de gens le connaissait véritablement. Une seule personne le connaissait véritablement, peut-être mieux qu'il ne se connaissait lui-même sans doute. Il aurait du sourire à cette pensée, mais la présence irritante de Rei, empêchait toute manifestation de joie.

Son regard du posé sur elle, il serrait dans son poing le bout de la laisse de sa chienne, sagement couchée à ses pieds et qui semblait n'avoir que faire de la situation. Semblait ? Bien sûr qu'elle se fichait de ces petites querelles humaines.

Il ne cessait de se mordiller la lèvre inférieur, à s'en faire mal. Il avait récemment retrouvé cette petite manie, qu'il avait perdu en même temps que Natsuki et Akira. Il avait perdu beaucoup de choses en même temps qu'eux, trop de choses qui définissaient sa personnalité propre. Trop de choses, qu'il retrouvait petit à petit, depuis que toute cette histoire, passablement ridicule, semblait sur le point d'être oubliée. Voilà une année qui n'aurais pas pu mieux débuter. Jamais encore, il y a quelques mois seulement, il n'aurait osé imaginer que tout cela se terminerait de cette façon, qu'il pourrait à nouveau appeller Akira, Son ami. Non, jamais il n'aurait osé le penser. Après toutes ces années gâchées, il n'osait de toute façon plus faire de projet d'avenir. Mais aujourd'hui, devant cette gamine sans doute aussi pourrie gâtée que lui-même, il retrouvait toutes ses craintes de perdre à nouveau cet ami auquel il tenait tant. Auquel il avait touours tenu. Cette jalousie était peut-être ma placée, elle était peut-être ridicule. Mais il ne parvenait pas à la chasser de son coeur et il savait que de toute façon, son souhait le plus grand était bien de garder pour lui tout seul Akira. Au moins pour quelques années encore, histoire de se... reconstruire.

Le sourire de la jeune femme lui déplaisait, et il aurait donné beaucoup pour l'effacer de son petit visage trop assuré. Sa réponsu lui déplût tout autant. Son insolence l'agaçait. Il n'aimait pas cette fille, et il n'était sans doute pas prêt de l'aimer. Tous deux d'ailleurs, était dans cette même position agressive, prêt à porter le coup fatal, celui qui briserait l'autre. Ils ne se connaissaient pas, mais avaient déjà un sujet de désaccord, un sujet qui suffisait largement au fait qu'ils ne s'aimeraient jamais. Se battre ainsi pour quelqu'un, pour une malheureuse petite place dans le coeur de quelqu'un, semblait pathétique. Et ça l'était. Mais quoiqu'ils s'en rendaient compte sans doute tous les deux, cette petite place, ils se la disputeraient autant de temps qu'il le faudrait.

Cela ne répond pas à ma question. C'est trop vulgaire pour ça.

Son regard se durcit quelque peu, et il se redressa légèrement, quittant cette position légèrement "avancé" vers la jeune femme, qui traduisait toute leur envie de combattre. De se combattre. Elle n'avait visiblement aucun respect pour sa position d'Oyabun, et qu'importe l'influence de ses parents, pour cette faute elle pourraient le payer cher. Très cher. Mais en cet instant, il n'était plus question d'être Oyabun, riche, ou pauvre.

Si je te poses toutes ces questions, c'est pour satisfaire ma curiosité. Parce-que je suis vraiment très curieux de voir jusqu'où va ton insolence et ta vulgarité, jusqu'où tu serais prête à aller pour parvenir à tes fins. Si je te pose toutes ces questions, c'est avant tout pour savoir à qui j'ai affaire, et pour que tu saches qu'à présent, avant chacunes de tes décisions, à chaque fois que tu souhaiterais t'approcher de Yusuke-san, tu devras t'attendre à me voir sur ton chemin.

Une haine grandissante prenait de plus en plus de place dans son cœur. Comme une gangrène mal placé qui s’agrandissait, non pas chaque jour, mais chaque minutes, chaque seconde passé avec Hiroki. Chaque seconde passé en sa présence lui semblait de moins en moins soutenable. Elle qui faisait son possible pour garder son calme, pour ne pas enlever le respect qu’elle devait à un Oyabun. Et pourtant… Chaque fois qu’il parlait ou qu’il la regardait, cela l’énervé encore plus, sa façon de se comporter, de la traiter, elle ne le supportait pas. Rei avait un fort caractère, une grande fierté, un comportement hautain,en générale, elle arrivait à garder « sa place » devant les Oyabun, mais là, en parlant d’Akira de cette manière, comme si c’était un jouer que l’on se disputait, sa rage augmenté et son respect disparaissait de plus en plus. Comment avoir de tels sentiments à son égard, alors que tout deux ne se connaissaient pas ? Sûrement la protection de quelque chose de cher, que tout deux chérissaient dans leur cœur. Dans ce sens, ils se ressemblait fortement, cette façon de vouloir garder une chose qui leur étaient précieuse. Cependant, Hiroki, contrairement à Rei, ne semblait pas apte à vouloir « partager ». Non, il semblait possessif, chose qui l’énerva. Yusuke n’était à lui, c’était une personne normal qui pouvait prendre des décisions tout seul. Il pouvait refuser, accepter des choix qu’il avait à faire. Pourquoi ce Suzumura s’acharnait-il tant sur Rei ? Ne savait-il pas que l’autre Oyabun ne pouvait pas la voir ? Qu’il ne la supportait pas ? Ne savait-il pas cela ? Pourquoi venir ici comme pour « marquer son territoire » ? Avait-il peur d’elle pour ce sujet ? Malgré qu’elle s’accrochait toujours à Akira, Rei était cependant de moins en moins sur de pouvoir atteindre son cœur un jour. C’était pour cela qu’elle ne comprenait pas le comportements d’Hiroki.

Cela n’a pas répondu à sa question ? Il voulait un dessin peut-être ? Comment lui expliquait mieux ses sentiments ? Elle ne pouvait pas non plus lui décrire la passion qu’elle avait pour Yusuke et comment elle se faisait rejeter chaque jour ! Elle ne pouvait pas lui dire comment son cœur battait si fort quand elle le voyait, ni comment elle avait du mal à garder son calme avec lui. Elle ne pouvait pas lui expliquer que la carapace si dure qu’elle possédait, fondé si vite lorsqu’il était là. Était-il gamin à ce point ? N’a-t-il jamais ressentis des sentiments pour comprendre comment ça marche ? C’était vulgaire ? Ses sentiments étaient vulgaires ?! Rei avait beau être fortes, avoir un caractère bien trempé, mais là, c’était de trop. Comment osait-il se moquer de ses sentiments ainsi ?! Avait-il un cœur ! C’était des paroles cruelles qui touchèrent bien trop le cœur de la jeune fille. Jamais de sa vie, elle n’avait eut ce genre de discussion, toujours elle avait eut l’avantage… Pourquoi ? Parce qu’elle n’avait pas été sincère, et personne n’avait pu se moquer de la sorte de ses sentiments ! Mais là, en suivant les conseilles de celui qu’ils se disputaient, elle venait d’être blessé. Un mélange d’énervement que de tristesse s’empara d’elle.

Son visage avait changé à cause de ses parles qui ne cessait de se répercuter dans son cœur. « Vulgaire » c’était le mot qui l’avait le plus touchait. Satisfaire sa curiosité ? N’était-il pas satisfait à cette instant ? Son insolence ? Elle allait aussi loin qu’elle le voulait, elle était comme ça. Sûrement à cause de son environnement familiale qui n’avait fait que favoriser cette partie d’elle-même. Comment ne pouvait-on pas être insolant lorsqu’on était dans le cas de Rei ? Oh, c’était bien impossible, du moins, pour elle, ça l’était. Et puis, dans cette situation, il n’y avait qu’Hiroki qui y ressentait de l’arrogance, à moins que ce soit Rei qui ne se rendait pas compte de la sienne… Bref, le visage remplis de haine et de tristesse, était-il content ? Il avait réussi à la déstabiliser, à ma rendre honteuse comme elle le pensait. Cependant, elle ne le quittait pas du regard, lui qui l’avait traité d’une telle façon, qu’il avait réussi à la blesser fortement, plus qu’elle ne l’aurait pensé. Cette situation n’avait fait que confirmer ses idées et rejeter celles d’Akira. Il lui disait d’être sincère elle l’avait fait, et voila le résultat. Cet Hiroki s’était moqué de ses sentiments et de sa franchise. Pour une autre personne, cela n’aurait pas été aussi blessant mais pour Rei qui n’avait pas l’habitude, c’était humiliant, blessant et énervant. Plantant son regard dans celui de l’Oyabun, elle avait perdu son contrôle, à présent, elle s’importait peu de ce qu’il pourrait lui faire au lycée avec sa place d’Oyabun, ce qui l’importait à présent était le fait de défendre sa fierté sa dignité.

- Pour qui tu te prend Suzumura ? Qui te permet de cracher tes paroles comme du poison sur les sentiments d’autrui ?! C’est à cause de personne comme toi que certaines personne ne veulent pas être sincère ! Tu dis que je suis vulgaire ?! Tant mieux si cela peut te déplaire !

Rei s’était avancé vers lui, s’appuyant si peu sur son pied, que c’était impossible de voir qu’elle n’était pas blessé. En un pas, elle aurait pu s’approcher d’Hiroki, mais il lui avait fallu deux pas pour l’atteindre. Il était plus grand qu’elle, mais malgré cela, elle ne le quittait pas des yeux. Rei avait beau être forte, elle restait une fille. Ainsi, toute en parlant, des larmes coulèrent de ses yeux, c’est une chose que seul hiroki avait pu voir, car jamais elle ne pleurait devant les autres mais cette fois la, sa peine était trop grande pour retenir ses larmes. Les yeux remplis de larmes, elle continua de lui parler, mais sa voix était saccadé par à cause qu’elle pleurait.

- Comment tu ose parler ainsi ?! Mes paroles sont vulgaires ?! Les tiennent sont du poison ! Je t’aurai sur ma route Suzumura ? Mais à quoi tu joue ?! Es-tu si enfantin dans ton esprit ?! Je ne fais pas un course avec toi ! Dans le cœur d’une personne n’y a-t-il pas assez de place pour les amis et les amants ?! Et puis tu veux que je sois franche Suzumura ? Tu veux que je sois franche ?!

Le visage déformait par la peine et la douleur, secouer de petits sanglots, le visage remplis de larme, elle se rapprocha encore une fois d’Hiroki en boitant à cause de son pied. Elle était très près de lui à présent, peut-être trop près. Elle lui tapa alors le torse. Cependant, cela était peu fort, elle était trop perturber pour frapper avec force. Elle continuait ainsi de taper doucement sur le torse de Suzumura avec sa main droite.

- Soit rassuré Suzumura ! Tu n’auras pas besoin de te mettre sur ma route ! Tu n’en auras jamais besoin ! Yusuke n’a jamais voulu de moi ! Chaque regard qu’il porte sur moi me font comprendre que je n’ai pas de place dans son cœur, à par là où on place les gens que l’on n’aime pas ! Soit rassuré ! Tu n’auras pas à te donner cette peine…

Elle s’arrêta alors de lui taper sur le torse mais elle ne bougea pas de sa place. Elle était démonté, si triste… Elle savait qu’elle n’était pas aimé, que le sentiment qu’elle éprouve n’était pas partagé par la personne concerné. Elle le savait, Hiroki n’avait pas besoin de se faire du soucis pour ça, il n’avait pas besoin de se mettre à travers son chemin, les sentiments d’Akira étaient le contraires de ceux de Rei.

A vrai dire, la réaction vive de la jeune femme ne l'étonnait pas. Après tout, elle ne semblait pas avoir la langue dans sa poche, le début de leur conversation le lui avait déjà prouvé. C'est peut-être ce qu'il n'avait pas aimé d'ailleurs, cette facilité qu'elle avait à lui répondre de cette manière, comme si elle se fichait de savoir qu'il était ou non un Oyabun. Il la soupçonnait d'ailleurs de n'en avoir réellement que faire. De toute manière, comment pouvait-il douter de cela après ce qu'elle venait de lui dire ? Mais elle pensait peut-être le déstabiliser de cette manière, peut-être pensait elle que toutes ces accusations l'atteindraient. Il n'en était rien, quand on était enfant d'une famille aussi riche qua la sienne, on apprenait à oublier les jalousies et ce que ce sentiment pouvait engendrer chez ceux moins aisés, bien que la jeune femme ne soit sans doute pas issue d'une famille pauvre, ses manières la trahissait. On apprenait à devenir aussi dur, aussi froid que la roche. Le temps vous endurcissait le coeur, comme la peau. Pour qui se prenait-il ? Pour ce qu'il était tout simplement. Pour un gosse de riche, héritier d'une immense fortune et qui de ce fait, avait bien plus de pouvoir sur les autres que bien d'autres personnes. Le monde avait toujours tourné ainsi, pourquoi changerait-il pour lui et cette fille ? Il l'observait toujours sans une once de bienveillance, mais il était tout à fait conscient qu'elle lui rendait avec plaisir son antipathie. Mais sans doute étai-ce mieux ainsi, ils ne se posaient pas la question de savoir pourquoi ils se parlaient de cette manière alors qu'ils ne s'étaient encore jamais croisé auparavent.

Il était vrai que de par ce premier pas qu'il avait fait, en parlant à la gamine d'Akira, il avait trahi l'attachement qu'il ressentait à son égard, ce qu'il faisait rarement, voire jamais. Pour une raison ou pour une autre, la jeune fille l'avait poussé à le faire. Sans doute parce-qu'elle lui avait fait peur. Oui, très peur. Cette place qu'il avait trouvé dans le coeur de Son ami avait beau être exceptionnelle et aussi vieille que leurs vies à tous deux, il n'en venait pas moins de la retrouver après des années de "séparations", il n'avait pas envie de la perdre, pas déjà. L'idée qu'il puisse passer beaucoup de temps avec une autre personne que lui, lui était presque insuportable. Ce sentiment passerait, sans doute, avec le temps. Mais ces retrouvailles tant espérées étaitent encore bien trop jeunes et les sensations et sentiments bien trop forts encore. Contrairement à la jeune fille, il ne pensait pas à Akira comme à un jouet. Au contraire, c'étaient peut-être eux les jouets dans cette histoire. Eux, qui étaient prêt à agir au grés des volontés d'un seul homme. Et ils se disputaient la place de préférés dans ce coeur là.

Mais s'il y avait bien une chose qu'il ne s'attendait pas à voir sur cette jeune fille, ce furent ses larmes. Par instinct peut-être, il recula d'un pas dès qu'il vit les petites goouttes couler le long de ses joues. Qui n'avait pas peur des larmes ? Qui n'avait jamais eu peur de les faire couler ? Il n'aimait pas cette jeune fille, mais il ne la connaissait pas. Il la trouvait vulgaire, mais il n'empêche qu'il ne savait rien d'elle. Pëut-être l'aurait-il apprécié dans d'autres circonstances, peut-être l'aurait-il approché sans une once de malveillance. Curieusement, faire pleurer un adversaire ne le gênait nullement, du moment qu'il restait de sexe masculin. Faire pleurer une fille avait quelque chose d'humiliant pour le reponsable de ces pleurs. Au fond, il doutait vraiment en être la cause réelle, mais il avait tout de même été le déclencheur et la culpabilité qui accompagnait cette prise de conscience ne pouvait que lui être douloureuse, aussi, lorsqu'elle s'approcha de lui pour le frapper, il ne fit rien pour l'en empêcher. Il n'allait pas prendre pitié d'elle, il n'allait certes pas se montrer tendre et prévenant après ces larmes. Mais il se refusait à la laisser faire monter davantage de culpabilité en lui, il ne voulait rien lui devoir. Il serrait les poings, et mordillait sa lèvre inférieure. Il était soudain nerveux, la tristesse dévoilée de la gamine le rendait mal à l'aise et il se trouvait soudain presque entièrement démunie. Voilà un redoutable coup qu'elle lui infligeait, un coup très bas certes, mais très efficace...

Après ses dernières révélations, il ne bougea pas. La laissant cesser d'elle-même coups, la laissant reprendre son souffle, retrouver son calme. Pourvu qu'elle sèche ses larmes. Il ne la consolerait pas, jamais. Mais il ne pourrait néanmoins pas se décider à la quitter alors qu'elle serait toujours en pleurs. Aussi détestable soit-il pour le commun des mortels, il ne pouvait pas la laisser seule alors qu'elle était visiblement bien plus que malheureuse.

Tu aurais du me le dire avant. Avant que je ne me crois si... menacé.

Il n'avait pas baissé les yeux, mais prenait soin de ne plus les poser sur la jeune femme. Il n'avait aucune idée de ce qu'il devait lui dire. Qu'elle ai tort ou raison lui importait peu. Enfantin ? Oui, bien sûr qu'il l'était. Il avait cessé de grandir depuis des années, depuis que tout s'était arrêté. C'était sans doute de là que lui venait sa nature si capricieuse. Quelque part, il était des plus mûrs. Mais en ce qui concernait ceux qu'il aimait, il ne parvenait pas à faire taire la possessivité qui l'habitait. Il ne l'ignorait pas. Mais que les autres le prennent bien ou le prennent mal, qu'ils apprécient ou non son caractère, il s'en fichait pas mal. Il avait d'ailleurs la mauvaise habitude de décrocher dès qu'on portait un jugement sur lui, c'était sans doute de cette façon qu'il parvenait à ne pas perdre cette indéfectible confiance en lui. Sa machoire se crispa un instant, il s'était une nouvelle fois trop dévoilée dans sa phrase précédente. Aussi ridicule que soit sa réponse, aussi maladroite soit-elle, il avait pourtant encore une fois dévoilé une partie de son coeur. Ce qu'il détestait faire, ce qu'il ne faisait jamais.

D'un geste lent, il se baissa sur sa chienne, sagement allongée à ses pieds, et décrocha la laisse qui la maintenait toujours relié à lui. Elle ne bougea cependant pas, se coillant au contraire un peu plus à son maître. Il eut un sourire fugace, et lorsqu'il se releva, il porta de nouveau son regard sur la jeune femme qui sanglotait toujours. Il n'avait rien à dire, rien à ajouter. Rien qui ne puisse sécher ses larmes sans doute, et il ne pourrait de toute façon rien dire d'autres que des inepties. Sa machoire ne se décrispait pas, et il serrait toujours les poings. Il finit par soupirer, et sortit un mouchoir d'une de ses poches, avant de le tendre à la jeune femme.

Ne me le rend pas.

C'était incroyablement ridicule, mais c'était tout ce qu'il pouvait faire en cet instant.

Elle était là, aussi droite qu’un arbre et à la fois si tassé sur elle-même. La tête vers le sol, elle pleurait. Son chien toujours à côté d’elle n’avait pas bougé d’un poil depuis le début de leur conversation. Des larmes, il y en avait tant sur son visage… C’était si inhabituelle chez elle, elle n’en avait pas l’habitude, elle n’aimait pas cela, elle ne supportait pas ça. De plus, devant Hiroki, elle l’acceptait encore moins, elle se sentait humilier, rabaisser mais plus que tout, déstabilisé. Elle aurait aimé ne jamais l’aimer, elle aurait aimé ne jamais ressentir ce sentiment, elle se maudissait d’aimer cet homme qui ne voyait qu’en elle une fille collante. Elle ne supportait plus cette situation. Le mal qu’elle s’était donné à suivre ses conseilles l’avait mené ici, dans cette situation qu’elle détestait. Les situations tournaient-elle toujours ainsi lorsqu’on était sincère ? Si c’était le cas, elle ne voulait plus l’être, elle ne voulait plus être sincère, elle ne voulait plus suivre les conseilles de celui qui lui avait volé son cœur. Elle voulait revivre comme avant, même si pour cela, elle devait retrouver cette solitude, mais elle y était habitué. Elle ne voulait plus jamais se rendre compte de qui elle était, elle ne voulait plus se rendre compte que des sentiments ne pouvaient être rendu même en faisant des efforts, elle ne voulait plus faire face à la dure réalité de la vie. Elle ne voulait plus souffrir, même si pour cela elle devait fuir dans un monde imaginaire, un monde qu’elle se forgeait. Elle voulait redevenir égoïste, redevenir manipulatrice pour ne plus jamais à avoir subir cette situation.

Lui dire avant ? Comment aurait-elle pu lui dire que les sentiments qu’elle éprouvait n’étaient pas réciproque ? C’était une chose si dure à s’avouer, alors c’était encore plus dure à le dire aux autres. Si elle n’avait pas craqué, elle ne lui aurait pas dit. Rei était le genre de fille avec une grande détermination, elle n’abandonnait jamais, elle faisait tout pour obtenir ce qu’elle voulait. Mais là c’était différent, elle avait beau faire des efforts, ses efforts n’étaient jamais récompensés. Ils étaient toujours repoussé, toujours rabaissé, toujours incompris. Les paroles de Suzumura eurent pour effet de la faire sangloter encore plus. Menacé ? Lui ? Il ne le sera jamais ! Du moins pas à cause de Rei. Portant ses petits doigts, elle s’essuyait les larmes qui continuaient à couler de ses joues. À chaque fois qu’elle en enlevait une, une autre venait se mettre à sa place. Elle voulait s’arrêter de pleurait, mais elle n’y arrivait pas, il fallait qu’elle se calme encore un peu…

Devant son visage remplit de larme, elle vit alors une chose blanche. Enlevant ses larmes pour découvrir ce qu’était l’objet devant ses yeux, elle fut surprise. Un mouchoir blanc qu’Hiroki lui tendait. À quoi jouait-il ? Rei releva les yeux vers lui, aucun maquillage n’avait coulé de ses yeux car Rei n’en mettait pas. Elle le dévisait du regard, de ce regard rougit par la tristesse. Elle ne comprenait pas ce qu’il faisait. C’était pour ses larmes ? Rei mit un moment à comprendre la situation. Elle essayait alors retenir quelques sanglots, lui provocant quelques grimasse. Allait-elle le prendre ? Non, elle ne voulait pas qu’il croit qu’elle était le genre de fille à s’appuyer sur les autres. Elle ne voulait pas de son aide, elle s’y refuser. Elle ne voulait pas lui redevoir quelque chose. Même si il lui disait de ne pas lui rendre, au fond d’elle, elle se sentirait redevable pour quelque chose. Elle ne voulait pas ressentir ce sentiment. Hochant négativement la tête, elle montrait clairement à Hiroki qu’elle refusait le mouchoir.

- Je ne veux pas te devoir quelque chose. Tu sais, Yusuke m’a dit qu’il fallait être sincère avec les gens pour pouvoir créer des liens avec eux. Alors je suis sincère : c’est gentil de me proposer ce mouchoir mais je ne peux pas l’accepter.

Refusait-elle toujours de l’aide ? Oui toujours, elle n’aimait pas ça. Pourquoi ? C’était dans la socialisation, dans l’éducation qu’elle avait reçu. Elle avait été élevé à la dure, dans l’extrême même. Au fond, Rei était quelqu’un de bien, mais on l’avait élevé à être une personne détestable et elle avait appris et aimé à être ainsi. Il était dure de changer un comportement que l’on possède depuis la tendre enfance. Elle avait finis par sécher ses larmes, elle s’était arrêté de pleurer, elle se sentait un peu moins humiliante, mais toujours aussi stupide et honteuse. Toujours là même personne qui n’avait pas su se contrôler, refouler ses sentiments, se cacher derrière cette carapace qu’elle avait si bien forgé. Elle s’en voulait de n’avoir pu garder son calme un peu plus. Mais bizarrement, le geste et les paroles d’Hiroki avait changé quelque chose dans sa façon de voir le jeune japonais. Il était toujours ce garçon arrogant mais il était juste inquiet de perdre un ami cher. Que c’était-il passé entre eux ? Rei ne le saura sûrement jamais, mais ce qu’elle savait la rassuré : Hiroki était quelqu’un de bien. Possessif, protecteur, mais qui semblait faire plus qu’attention à l’amitié. Quelque part, cela la rassuré, elle était contente, heureuse de voir qu’Akira avait un ami qui faisait attention à lui.

- Tu sais, Suzumura, en tirant un sourire tu pourrais être plus… heureux. Je vais te dire une chose que j’ai pu observer chez Yusuke. Depuis que je le connais, il n’était pas très souriant, mais c’est dernier temps, en classe, il semblait plus serein, plus heureux.

Elle s’arrêta un instant. Elle avait compris la situation. Jusqu’à présent, les deux étaient en conflit, elle avait pu le remarquer lorsqu’elle suivait Akira. À présent elle faisait le rapprochement entre le changement d’Akira et le comportement d’Hiroki. De moins elle le supposait. Cela la fit sourire, c’était un sourire sincère et triste à la fois. Elle était heureuse qu’Akira soit plus heureux, peut-être grâce à Hiroki, peut-être pas, mais en même temps, elle ne pouvait oublier sa tristesse. Elle posa ses yeux dans ceux de l’Oyabun et dit d’une voix calme et douce.

- Prend soin de lui Suzumura, et n’ait pas peur de le perdre, ce son les amis qui durent, non les amants.

Reculant d’un petit pas, elle le salua poliment et se retourna sur elle-même. Elle n’irait pas bien loin. Elle boitait, elle avait mal si mal. Sa douleur au pied s’intensifiait à chaque fois qu’elle devait le poser à terre pour faire un pas de plus. Elle n’avait plus rien à faire avec Suzumura, elle avait vu une partie de lui bienveillante et attendrissante. Elle n’avait plus envi de se battre avec lui, elle n’avait plus envi de faire des efforts aujourd’hui. La seule chose dont elle avait envi à présent, c’était de se faire soigner son pied qui la faisait atrocement souffrir. Sa façon de boiter, elle détestait ça, elle n’était pas prête à rentrer chez elle avant un moment si en marchant de la sorte. Chaque pas lui tirait une grimasse de douleur, mais elle ne pouvait faire autrement.

» Suzumura Hiroki_*
» Une petite balade dans Yanaka [ouvert a tous]