Un lieu empli de souvenirs [PV]

Qui aurai pu imaginer, il y a quelques heures de cela, qu'en entrant chacun leur tour dans le gymnase de leur lycée, Yusuke Akira et Suzumura Hiroki en ressortieraient ensemble. Personne, sans aucun doute, tout simplement parceque ces deux là étaient supposés se détester sans possibilité de retour, jamais personne n'aurai pu alors se douter que plus que tout, leur si solide amitié triompherai de cette haine mutuelle. Ils avaient enfin, après tant d'années, pris le temps de se parler, de dire ce qu'ils avaient sur le coeur, et ils s'étaient bien vite rendu compte que ce qui leur manquait le plus à tous les deux n'était autre que la présence de l'autre à ses côtés. Comment avaient-ils pu être aussi bêtes de penser un seul instant y parvenir franchement, alors que quoi qu'ils fassent, l'envie qui primait était de se retrouver côte à côte, ne plus se séparer.

Mais maintenant, c'était bien clair dans leurs esprits, il leur avait peut être fallu du temps, des années, années certe gâchées par une attitude hypocrite et immature, assoifée par une vengeance qu'au final, ils avaient pour eux même, à force de se voiler la face, ils avaient bien prit conscience que tout ca était stupide, mais trop fièrs, ils n'avaient jamais pu pardonner à l'autre. Dorénavant, ce gymnase aurai une toute autre valeur aux yeux d'Akira, il resterai, pour lui, l'endroit de leur retrouvaille, un lieu imprégné d'amertume, de sensations étranges et si agréable à la fois, comme si sa vie avait débuté à cet endroit. Et c'est ainsi qu'ils avaient, ensemble, tiens, rien que ce mot, 'ensemble' semblait ne plus avoir existé avant cela, bref, c'est donc ainsi qu'ils avaient décidé de sortir, profiter un peu de ce nouveau départ, se prouver, ensemble, que tout ceci était bel et bien réel, de plus, le ventre d'Hiroki avait choisi de se manifester à son tour, sûrement lui aussi heureux de ce retour à la vie 'normale'.

La première bouffée d'air prise par Akira fut certainement l'une des plus pures qu'il eut depuis bien longtemps, et instinctivement, il tourna la tête afin de s'assurer qu'Il toujours là, à ses côtés, et quel plus grand bonheur que de voir la silhouette si proche d'Hiroki, alors qu'un sourire soulagé vint apparaitre sur les fines lèvres d'Akira, à présent c'était certain : Son Hiroki lui était revenu.

" Quel soulagement "

Ne put-il s'empêcher de dire à voix haute tout en étirant ses bras devant lui, un air plus radieux qu'avant. Marcher là, entendre l'échos de ses pas provenir de la personne juste à côté, qu'aurait-il pu encore souhaiter de plus. A présent, ils marchaient, même sans forcément se mettre à parler, ils étaient là, ca suffisait, et puis, de toute évidence, aucun mot ne pourrai décrire ce qu'Akira ressentait à cet instant précis. Direction un vendeur ambulant, pour assouvir la faim d'Hiroki. Akira lui, n'avait pas spécialement faim, mais il accompagnerai son ami dans sa dégustation. Marchant et marchant encore, ils arrivèrent non loin du parc Yoyogi, où un marchant avait stoppé sa carriole, proposant divers aliments aux clients gourmands du coin. Sans demander son avis à Hiroki, Akira l'attrapa par le bras et l'entraina vers le commercant.

" On prend un truc là, trainer dans les restau, ca n'a jamais été mon truc "

Fit-il en adressant un mince sourire à Hiroki, alors que le commercant continuait de servir les quelques clients de la fil d'attente. Une fois leur tour arrivé, Akira commanda simplement du Takoyaki, suffisant pour la petite faim qu'il avait. Il s'éloigna un tout petit peu de la carriole, le temps qu'à son tour Hiroki passe commande. Cet endroit, il y venait souvent, à quelques mètres se trouvaient le parc Yoyogi, un lieu où venir seul n'avait pas un quelconque intérêt, mais depuis la 'séparation', Akira n'y avait remit les pieds qu'une fois, même si cet endroit était empli de souvenirs, dans ce parc, et un peu plus loin, dans le parc de jeux pour les plus petits, parc qui d'ailleurs, semblait n'appartenir qu'à son passé. L'Oyabun n'avait jamais eu ce courage d'y remettre les pieds, à croire que tout ce qui avait été fait avec Hiroki, ne pouvait l'être sans lui, drôle de façon d'agir et de penser, mais encore une fois, tout ceci prouvait à quel point le Japonais avait une place importante dans la vie d'Akira, même s'il était loin de lui, ce dicton très connu était bel et bien véridict : Loin des yeux, près du coeur, pas mal pour résumer cette partie de leur vie, non ?

La question qui primait dans l'esprit d'Hiroki à cette minute, était de savoir où il pourrait trouver de quoi satisfaire son appétit. Il avait toujours mis un point d'honneur à bien se nourrir, il aimait manger et le grignotage était une manie qu'il n'avait jamais vraiment réussi à abandonner. Il avait toujours sa petite barre de chocolat, son paquet de bonbons ou tout ce qui lui tombait sous la main. Il n'était pas difficile à ce niveau, bien qu'il gardait ses préférences. Tout le monde avait son point faible, celui d'Hiroki était la nourriture. Et puis, il n'y avait pas à dire, un repas entre amis était ce qu'il y avait de plus conviviale, de plus agréable. Et il savait qu'il n'y avait rien de mieux pour amener les confidences. Il baissa les yeux en pensant à tout ce temps pendant lequel il avait du rester seul devant son assiette, comme il était seul en général. Mais un regard en coin lui apporta la preuve que plus jamais ce ne serait ainsi, car celui qui marchait à es côtés y resterait quoi qu'il advienne. Qu'il le veuille ou non d'ailleurs, Hiroki ferait de son possible pour le retenir, mine de rien. Il n'était pas du genre à s'accrocher aux gens de cette façon, ça le gênait même, quelque part. Mais Akira n'était pas seulement "quelqu'un". C'était ce double et cette partie de lui-même sans laquelle il ne pouvait vivre normalement, il l'avait expérimenté toutes ces années et ça n'avait vraiment rien d'agréable. Cette sensation de solitude n'avait pas d'égale. Elle était inssuportable, rongeait l'esprit et attisait les rancoeurs. Elle faisait mal, beaucoup trop mal. Il ne tenait pas à revivre ça, et d'ailleurs, il n'y avait aucunes raisons qu'il doive le revivre.

Son sourire revint instantanément. Ils étaient ensemble maintenant, et plus rien ne pouvait leur arriver. N'est ce pas ? Qu'est ce qui pourrait être pire de toute façon, que d'être séparé à nouveau ? Rien, vraiment rien. Rester le ventre vide peut-être, mais ce petit problème serait vite réglé. Tous ces bruits autour de lui, et toutes ces sensations. Le vent, le bruit des voitures, des gens qui rentraient chez eux, des oiseaux parfois. Tout cela lui semblait si nouveau, comme s'il ne les avaient jamais vraiment entendu auparavent. Ou plutôt non, comme s'ils restaient un lointain souvenir et que soudain, ils les entendaient et les ressentaient de nouveau. C'était étrange mais... tellement agréable. Ah et... le mieux sans doute, c'est qu'il avait conscience que son ami, près de lui, ressentait la même chose. D'une manière différente, peut-être, cela semblait évident, mais au fond leurs sensations et sentiments restaient les mêmes. Il le savait, cela avait été trop de fois pour qu'il puisse l'ignorer. Il crut entendre la voix d'Akira, et lorsqu'il comprit ses paroles il ne put que sourire. Il ne dit rien cependant, il savait que ce n'était de toute façon pas nécessaire, que le jeune homme savait déjà ce qu'étaient ses propres pensées.

Il n'avait aucune envie de s'enfermer dans un restaurant d'ailleurs. Il avait sans peine remarqué que, sans doute inconsciemment, ils se rapprochaient du parc Yoyogi, là où étaient peut-être concentré la majeur partie de leurs souvenirs d'enfance. Il en avait de très bon de cet endroit en tout les cas, le parc pour enfant avait été leur royaume privilégié, et là, ils régnaient tous les trois en dirigeants sans aucune pitié pour leurs sujets. Oh... ils en avaient eu des fous rires et des bagarres. Et dire qu'à partir d'aujourd'hui, il pourrait s'en souvenir avec toute la tendresse que ces images méritaient. Comment pouvait-on seulement fermer la porte à de si doux souvenirs ? Comment avait-il seulement oser penser pouvoir faire une chose pareille ? Ca lui paraissait être le pire des crimes d'oublier ce que l'on avait été. Ce passé qui invariablement, avait construit notre présent. Alors qu'il se perdait dans ses pensées, il se sentit soudain tiré en avant et avant même qu'il n'eut le temps de parler, Akira l'entraînait déjà vers la carriole d'un marchand, qui vendait visiblement quelques denrées qui seraient douces à son palais. Il sourit lorsqu'ils s'arrêtèrent devant, et laissa son ami choisir. Lorsqu'il vit le repas rikiki qu'il s'était offert, il fronça les sourcils. Lui ne se gêna pas pour prendre une bonne quantité de ramen, plat certes peu raffiné, mais dont il avait une cuisante envie depuis quelques heures. Sa commande passé, il rejoignit Akira et ne pu s'empêcher de faire le commentaire qui lui était resté sur la langue quelques minutes auparavent.

Je sais que tu t'es un peu empâté ces derniers temps, mais tu sais que ce n'est pas pour ton physique que je t'aime. Dépêche-toi d'aller prendre quelque chose de plus consistant avant de tomber raide mort de faim à mes pieds !

Il accompagna ses mots d'un pincement de joue comme on en faisait aux enfants désobéïssants, et ne pu retenir un rire lorsqu'il recula de quelques pas. Il étai soulagé, vraiment, de pouvoir de nouveau agir de cette façon avec Akira. Cette complicité, cette compréhension mutuelle lui avait cruellement manqué, avait contribué à l'aigrir chaque jour un peu plus et à alimenter cette colère qui grondait en lui. Il effaça tous ces souvenirs désagréables en même temps qu'il prenait une première bouchée de son repas. Il ne voulait pas ressasser tout ça ce soir, non au contraire, il voulait partger encore et encore tous ces moments agréable qu'il avaient pu passer avec Akira. Et avec Natsuki aussi. Quelque part, il lui tardait de la revoir elle aussi, sa petite bouille au sourire facile apparraissait souvent dans ses pensées, et lui réchauffait sans mal le coeur. Oui, il lui tardait de la revoir.

Ils marchaient côté à côte depuis quelques minutes déjà, lorsqu'ils arrivèrent naturellement devant le parc de jeux. Avec un sourire et un regard complice vers Akira, il s'avança sans hésitation vers la balançoire, pour se choisir un siège et s'y assoeir. Il laissa échapper un rire lorsqu'il s'aperçu qu'il avait beaucoup moins de place que la dernière fois qu'il s'y était assis. Il baissa la tête, sans perdre une once de son sourire.

C'est comme si je n'avais jamais quitté ce parc. Comme si tu y avais toujours été avec moi, c'est étrange ces souvenirs hein... ils restent là et ne s'envolent pas, comme le reste. Mais ce n'est sans doute pas une si mauvaise chose...

Marcher, marcher, et encore marcher. Ce soir, Akira aurai pu passer sa nuit dehors à trainer dans les rues de Tokyo, du moment qu'il le faisait avec Hiroki, il n'y avait pas à craindre ni la fatigue ni l'ennuie, ennuie qui s'était pourtant présenté au Japonais maintes et maines fois. Combien de soirées passées seul chez lui, ou au karaoké du coin en faisant semblant de s'amuser, alors qu'au fond, il n'aurai pu être plus seul. Tout ceci devait être oublié, être vidé de son esprit, tout comme cette histoire qui avait gâché de belles années de la vie d'Akira, d'ailleurs, c'était totalement effacé de sa mémoire, maintenant, il ne restait plus que le temps présent, recollé au passé, avant la dispute. Et tout ca collait parfaitement bien, que de bons souvenirs qui mettaient du baume au coeur d'Akira.

Ainsi, les deux Japonais se trouvaient là, ou plus jeunes, ils se retrouvaient, venaient rire et s'amuser, sans se soucier du reste, cet endroit qui aux yeux d'Akira avait énormément de valeur, tout autant qu'Hiroki, car ces bons moments, c'est ensemble qu'ils les passaient. Et d'ailleurs, si il y en a un qui avait bien vite retrouver ses vieilles habitudes, c'était bien Hiroki qui, lorsqu'il s'agissait de nourriture, pouvait se transformer en un morfale invétéré, la preuve, il n'y avait qu'à voir la quantité de ramens qu'il venait de commander, avec sa fine allure, c'était à se demander où il mettait tout ca, mais le pire, c'est la phrase qu'il sortit juste après, qui forca Akira à se regarder vite fait, afin de vérifier les dires d'Hiroki, avant de sentir sa joue se faire pincer par les mains douces de son ami, ces mains qu'il tenait souvent dans le temps, lorsqu'il entrainait Hiroki avec lui.

" Tu sais bien que mon estomac n'a pas la taille du tien, de nous deux, le plus morfal, ca a toujours été toi, d'ailleurs ca se voit, tu crois que j'ai pas remarqué, au niveau de tes abdos à présents inexistants ? "

Un air taquin et légérement frimeur avant de se mettre à rire, vraiment, rire comme ca, c'était si bon, si revigorant. Akira avait bel et bien l'impressio de commencer une nouvelle vie, ou plutôt, de reprendre sa vie là où il l'avait laissé, un jour. Un pas franchi, ce parc que le Japonais avait deserté depuis tant d'années, puis cette deuxième partie, le terrain de jeu pour les enfants, qu'est ce qu'ils en avaient fait des conneries ici, des rires, des pleurs aussi lorsqu'ils étaient tombés de la balancoirs en voulant faire les malins devant Natsuki. Natsuki, il aurai été bon aussi qu'elle soit là ce soir, pour affirmer que tout était exactement comme avant. Depuis que la jeune fille était arrivé à Ryuuzan cette année, Akira l'avait croisé une fois, c'était à ce moment qu'il avait prit conscience que sans Hiroki, plus rien était comme avant.

Tout comme Hiroki, Akira prit place sur la seconde balancoire, juste à côté, et ne put cacher cet air nostalgique derrière un doux sourire, le regard dans le vague, et les paroles de son ami lui parvinrent aux oreilles. Encore une fois, aucune surprise, les mots qu'il venait de dire reflettaient parfaitement la pensée actuelle d'Akira, ce parc, il ne l'avait pas non plus quitter, c'était comme si de toujours il s'était retrouvé là, assis sur cette balancoire, qu'il avait fermé les yeux, pour les réouvrir à l'instant, toujours aux côtés d'Hiroki, quelle drôle de sensation, si agréable et cette fois, plus que réelle.

" Tu étais déjà revenu là, depuis... La dernière fois, Hiro-kun ? "

Fit-il d'une voix toute aussi nostalgique que l'air qu'il affichait, alors qu'il s'avancait et reculait en s'aidant de ses jambes sur la bancoire, tout en continuant de manger.

" Moi, c'est la première fois que j'y remets les pieds, c'est drôle, mais je n'avais pas envie de me créer d'autres souvenirs à cet endroit, sans que tu en fasses partis, à chaque fois qu'on me disait de venir là, je refusais, et maintenant, je me rends bien compte que cet endroit compte énormément pour moi. Tu te souviens, de ce soir où on était sortis en douce ? On était venus là, j'ai voulu jouer au plus malin, et j'ai glissé de la haut "

Fit-il en montrant la barre au dessus de la balançoire. La chute avait provoquée une belle frayeur aux trois amis, et résultat, Akira s'en était sortit avec un plâtre, bien qu'au départ, il avait refusé de dire qu'il avait mal, c'était Hiroki, qui avait remarqué, sous le sourire d'Akira, qu'il souffrait, preuve d'à quel points ces deux là décelaient tout l'un en l'autre. Et des exemples de la sorte, il y en avait des dizaines qu'il était bon d'exprimer à voix haute, impossible d'en oublier un seul.

" Parfois je me demandais ce que j'aurai fais si tu n'avais pas été là, et quand tout à basculer, j'ai appris à faire avec, c'est drôle de se dire que finallement, on peut avancer seul dans la vie, alors qu'on croit que c'est impossible "

Parler, enfin s'exprimer ouvertement, et à haute voix, de ce qu'il avait du garder enfoui en lui durant toutes ces années, et peu à peu, son sourire franc et plein de vie revenait, un bref regard sur Hiroki, et il le revoyait lui, enfant, alors qu'il se tenait sur cette même balancoire. L'Oyabun avait terminé ses Takoyaki, et il se leva lentement puis se placa derrière Hiroki, mettant ses mains sur ses épaules puis sa tête sur celle de son vieil ami.

" N'empêche que t'as toujours l'air d'un gamin assis sur cette balançoire, on te donnerai même pas ton âge "

Taquinerie, comme ca lui avait manqué d'en lancer à Hiroki, maintenant qu'ils étaient à nouveau réunis, le second Oyabun n'allait pas y échapper, il fallait retrouver ces moments amusants, remplis de vie, et puis bon, il fallait l'avouer, être assis là donnait un certain style à Hiroki. Akira sortit alors son portable et avanca son bras face à lui, objectif braqué sur eux deux, un clic, et ce premier moment immortalisé, encore pour prouver que tout ceci était bien réel ? Non, biensur que non, puisqu'il en était certain maintenant, tout ca n'avait rien d'une illusion.

La remarque d'Akira, qu'il savait pourtant plus taquine qu'autre chose, lui fit tout de même lâcher ses baguettes. Il avala avec difficulté la bouchée qu'il avait dans la bouche, et resta un moment à regarder son ami, le sourire incertain. Il était certes un grand amateur de nourriture, il n'en restait pas moins pointilleux sur son physique. Après tout, c'était un des précieux instruments de cette popularité qu'il soignait, et même sans cela, il avait ce côté narcissique qui le poussait à prendre scrupuleusement soin de sa personne. Il baissa instinctivement la tête vers ses abdos, la mine boudeuse, avant de relever la tête et de faire un petit geste du menton vers Akira, plein d'un adorable dédain.

Mais qu'est ce que t'en sais !? Tu les as même pas vu mes abdos...

Il resta là, immobile à marmonner un court instant, avant de se rabattre sur son plat de ramen. C'était pas une petite remarque du genre qui allait l'abbatre et il connaissait mieux que quiconque l'état de sa personne. En prenant sa première bouchée, il retrouva son sourire. Qu'il était bon de retrouver ce genre de taquinerie, qu'il était bon de retrouver Akira, tout simplement. Il leva les yeux aux ciels, lorsque le rire de son ami parvint à ses oreilles et il le rejoignit bien vite, malgré quelques veines tentatives de bouderies. Vraiment, il avait un mal fou à garder une once de sérieux dès qu'il était en présence du jeune homme. Et il lui semblait que ce serait d'autant plus difficile maintenant qu'ils s'étaient "retrouvés". Il n'avait plus envie de perdre du temps en disputes ou d'autres choses tout aussi insignifiantes. Il avait juste envie d'être heureux avec Son ami à ses côtés, cet ami qu'il avait si longtemps espéré revoir à ses côtés, comme il l'était à présent. Il serait resté là éternellement sans doute, sur cette balançoire un peu trop petite, devant tous ces jeux qui avaient été le lieu de toutes leurs aventures. Il y avait peu de lumière dans ce coin du parc, mais ce n'était pas important, il se souvenait parfaitement de la place de chaque jeu. Ils avaient passé tant de bons moments dans ce parc, tous les trois. Il sourit de nouveau, prenant sa dernière bouchée de ramen. Il posa son paquet vide près de lui, et ses mains aggripèrent les cordes de la balançoire.

Les moments qu'ils avaient passé ici n'appartenaient qu'à eux. Il ne se souvenait pas les avoir partagé un jour, comme s'ils s'étaient s'agit de véritables trésors. Et qui sait si ce n'était pas le cas au fond, cette époque de sa vie était tout ce qu'il y avait de plus précieux. La question d'Akira, il s'y attendait quelque peu. Et même si elle n'avait pas été posée, il y aurait de toute façon répondu. Bien sûr que non. Non il n'était jamais revenu, car quoi qu''il en dise, quoi qu'il ai été un moment lui-même persuadé de n'avoir plus rien à faire d'Akira, il n'avait jamais eu la force, ou le courage sans doute, de revenir ici seul. Le seul fait de passer devant lui faisait mal au coeur, et renforçait sa solitude. S'il était revenu ici, en était sûr de n'y trouver ni Akira, ni Natsuki, ses nerfs n'auraient sans doute jamais tenu. Il soupira et tourna la tête vers son ami, un sourire mélancolique sur les lèvres. Mais il ne répondit pas car l'Oyabun à ses côtés n'avait pas fini de parler, il le sentait et ne le quitta pas des yeux alors qu'il parlait de nouveau. Un fin sourire étirait toujours ses lèvres, tandis que les paroles de son ami lui parvenait. Encore une fois il parlait de ce que lui-même avait ressenti. Sans Akira, sa vie avait changé. Ils étaient contre toute attente, parvenus à vivre normalement, chacun de leur côté. Ils semblaient presque heureux. Presque seulement. Pour Hiroki du moins, ce semblant de vie l'exaspérait. Il avait l'impression d'aller dans le mur, de n'avoir aucun but. Il se fichait pas mal des conséquences de ses actes. Sa seule consolation était ce semblant de haine qu'il ressentait envers Akira, cela seul semblait le rendre "vivant". Cela aurait su lui prouver qu'il avait besoin de son ami, non ? Même en tant qu'ennemi, il avait eu besoin de lui pour survivre. Par son caractère, il n'aurait pas du aimer être aussi dépendant d'une personne. Pourtant, puisqu'il s'agissait d'Akira, de Son ami, tout était... différent. Il sourit aux souvenirs que raviva Akira, et détourna finalement les yeux du jeune homme pour les lever dans la direction qu'il indiquait.

Comment ne pas se souvenir d'une telle frayeur ? Il se souvenait avoir inventé un mensonge grotesque, disant passer la nuit chez Akira. Ils s'étaient donné rendez-vous ici, oui. Il s'en souvenait parfaitement, comme s'il se revoyait là, dans ce même parc près de ses deux amis. Ils avaient voulu jouer les têtes brûlés et finalement, Akira était monté sur le haut de cette balançoire, bien que Natsuki l'en ai vivement découragé. Hiroki au contraire, l'aurait suivit sans hésiter. Il avait une confiance aveugle en son ami, et n'aurait jamais imaginé le voir chuter. Matsuki s'était tout de suite précipitée vers lui en criant et avait beaucoup pleuré. Lui-même avait mit du temps à réagir, à retrouver le contrôle de ses mouvement et de ses pensées. Lorsqu'il avait retrouvé le moyen de respirer, il avait écarté Natsuki et deviné sans difficulté au traver du sourire forcé de son ami, à quel point il avait mal. A regret, il avait trouvé le moyen de joindre sa grand-mère qui avait elle-même joint les parents d'Akira. Ils s'étaient tous les trois fait bien disputer, mais Akira s'en était finalement tiré avec un plâtre. Il n'empêche qu'Hiroki avait passé le plus de temps possible près de son ami, lui rendant tous les services possible et l'aidant dès qu'il le pouvait, pendant tout le temps où il dut garder son plâtre. Il s'était sentie horriblement coupable, pour une raison ou pour une autre.

Si je n'avais pas été là ? Tu m'as fais la peur de ma vie tu sais. Dans ma grande naïveté de gamin, j'ai vraiment cru que tu allais mourir. C'est nul, surtout qu'au final tu n'as eu qu'un malheureux plâtre...

Il soupira, et secoua légèrement la tête. Il bougea légèrement sur la balançoire, qui se balança légèrement. Il sourit de nouveau, avant de poursuivre.

On ne peut pas avancer seul dans la vie. C'est ce que j'ai appris, on sait qu'on est toujours vivant, qu'on respire, qu'on bouge. Mais on ne vit pas "réellement". Le soir où tu es tombé, je me suis déjà rendu compte que sans toi, sans mon ami à mes cotés, je ne serais pas entier. Et c'est ce que j'ai ressenti pendant toutes ces années finalement, cette impression d'être vide, d'être seul. Et on avance pas dans un tel état d'esprit. Du moins, pas comme on le voudrait...

Il tourna de nouveau la tête vers Akira et lui sourit sincèrement. Etre séparé de nouveau serait sans doute trop difficile à vivre, il se refusait à l'imaginer en fait. Et de toute façon, il ne voyait pas comment une telle chose pourrait se révéler possible, après qu'ils se soient enfin retrouvés. Ils y avaient mis le temps, mais finalement leur égo avait été mis de côté, pour leur bien à tous les deux. Il vit son ami se lever et l'entendit se placer derrière lui, ses mains furent bientôt sur ses épaules et il sentit le poid de sa tete sur la sienne. Un sourire en coin sur les lèvres, il laissa un léger rire s'échapper lorsqu'Akira s'adressa de nouveau à lui. Il n'avait sans doute pas tort, puisqu'Hiroki ne voyait pas Akira autrement qu'il y a des années, avant qu'ils ne soient dans l'obligation de se séparer.

Je te rassure. Tu parais aussi mature que moi dans un lieu pareil !

Il n'eut même pas le temps de réagir lorsqu'il fut plus ou moins aveuglé par la lumière du flash du portable de son ami. Il écarquilla les yeux lorsqu'il se rendit compte qu'on venait de le prendre en photo. Souvenir ou pas, il n'avait jamais aimé ça.

Ah nan ! Non tu sais bien que j'aime pas ça en plus ! Efface ça, j'suis sûr que tu m'as pas mis en valeur en plus et tu sais même pas cadrer !

Il sourit et finit par marmonner de nouveau, son sourire n'ayant pas pour autant déserté son visage. Allaient-ils vraiment retrouver ces moments ? Allaient-ils enfin pouvoir rire de nouveau tou les deux, sans craindre qu'aucunes ombres ne s'interposent entre eux ? Oui. Oui ce serait sans doute comme ça désormais, et tant mieux, vraiment. Il allait enfin pouvoir se montrer sous son véritable jour, le Hiroki invulnérable et impitoyable. Le Hiroki qui riait fort et qui aimait se faire remarquer. Ce Hiroki là, oui. Le meilleur ami d'Akira.

Il y a encore quelques heures à peine, leur échange de paroles aussi banales que glacées, aurait pourtant trompé la plupart de ceux qui auraient pu les voir. Quelques heures auparavent, ils échangeaient encore piques sur piques, mais sans aucunes intention de rire et encore moins de flatter. Il était étonnant de voir qu'en à peine une après-midi, tout pouvait autant changer. Mais on ne pouvait pas dire que les deux Japonais en ressentaient un quelconque désagrément, bien au contraire. Car même s'ils se taquinaient toujours autant, il n'y avait plus la moindre once de méchanceté ou de froideur dans leurs yeux, comme dans leurs paroles. Bien au contraire, les passants à présent, pouvaient s'attendrir devant leur attitude enfantine, et ils auraient raison de penser que ces deux là semblaient vraiment bien s'entendre. Il y a quelques heures à peine, tous ces gens auraient eu tort de penser ainsi. C'était si plaisant de se voir de cette façon, de se voir... comment dire... accompagné ? Simplement certain de n'être plus jamais seul, de toujours pouvoir compter sur la présence d'un ami. De Son ami. Un sentiment de fierté incomensurable l'habitait, la fierté de pouvoir se montrer en tant qu'ami d'Akira. La fierté de ne plus simplement être Hiroki, l'Oyabun de la classe D, mais avant tout Hiroki, celui qui traîne toujours avec l'Oyabun de la classe A. Il se trouvait peut-être assez immature, penser ainsi était sans doute digne d'un petit garçon de primaire, c'était d'ailleurs ainsi qu'il résonnait à cet âge. Et il ne grandirait sans doute jamais vraiment, sa vie semblait s'être brusquement arrêté à cette époque, et soudainement, le temps semblait s'être remis en marche. Entre temps, il n'avait pas pu évoluer, mûrir, apprendre. Il n'vait pas pu, ou pas voulu. Puisque qu'il ne valait pas la peine de le faire si ce n'était pas près de la personne qu'il aimait le plus au monde.

Car oui, il aimait réellement Akira plus que tout au monde. Il n'était pas attaché à sa famille aux moeurs vieillote, ses soeurs ils les aimaient à la façon d'un frère certes, mais il avait toujours été distant vis à vis de sa famille. Il n'était pas comme Son ami l'était avec sa propre soeur, Reika. Lui la protégeait, la couvait serait sans doute une expression plus juste. Il en prenait grand soin, comme un bijou des plus précieux. Hiroki lui, n'avait jamais pu agir ainsi avec ses propres soeurs. C'est comme s'ils n'étaient pas du même monde tous les trois en fin de compte. Il ne le regrettait pas, il savait pas ce que c'était, et n'avait jamais envié la relation d'Akira et de Reika. Curieusement, il ne jalousait pas la petite soeur d'être aussi proche de celui qu'l considérait comme son ami seulement. Comme il n'avait jamais jalousé Natsuki. Elles étaient peut-être là depuis trop longtemps, faisaient sans doute parti intégrante de la vie des deux garçons. Leur présence était naturelle, voilà tout et jamais il ne lui serait venu à l'idée d'en vouloir à Reika ou Natsuki, du fait de devoir partager Akira avec elles.

L'Oyabun répondit à sa remarque. Alors il insistait ce bougre ! Il allait lui prouver que ses abdos étaient toujours aussi parfaits ! Il prit le bas de on pull, qu'il souleva jusqu'en haut des-dits abdos et lança un regard de fierté à peine contenue à son ami.

Alors ? Qui a des abdos inexistants hein ? Ose me le redire en me regardant droit dans les yeux pour voir ? Tss. Je suis sûr que tu rejettes sur moi ton propre complexe...

Bien sûr qu'ils seraient liés. Bien plus liés encore que les doigts d'une main. Ca avait toujours été le cas, et ça le serait toujours sans doute, puisqu'ils n'étaient même pas parvenu à réellement se séparer alors même qu'ils étaient censér se haïr. La vie vous offrait de drôle de cadeau parfois, cette amitié en était un et tous deux en étaient sans doute des plus fiers. Il baissa le pull qu'il venait de soulever, pour finalement passe run bras autour de ses épaules avant de lui lancer un regard taquin.

Ca me suffirait si tu étais un peu plus mignonne, vois-tu. Grand fou, va.

Un clin d'oeil et son rire se faisait de nouveau entendre. Ce rire salvateur qui semblait, un peu plus tôt, avoir ôté de leurs pensées toutes traces de rancoeur l'un envers l'autre. Ils s'étaient brouillés de la manière la plus bête qu'il soit, avec une facilité déconcertante étant donné la profondeur de leur sentiment à tous les deux. Mais à vrai dire, ils s'était réconcilié tout aussi simplement, malgré le temps qui n'avait pu faire autrement que passer. Il avait suffit d'un rire, d'un mot. Et ils redevenaient ceux qu'ils avaient toujours été, ceux qu'ils auraient toujours voulu être. Les meilleurs amis du monde, deux garçons inséparables qui semblaient se suffirent à eux-mêmes. Ce qui était sans doute le cas d'ailleurs. Il ressera un peu plus l'étreinte de son bras autour des épaules de l'Oyabun, avant de se séparer de lui, un sourire sur les lèvres. Qu'il était bon de savoir que Son ami pensait sans aucun doute la même chose, qu'il était bon de savoir qu'il pouvait tout deviner de lui. Ca ne pouvait qu'amplifier cette impression de n'être plus seul. Cette impression d'être à nouveau lui-même, et surtout d'être entier.

Mais il n'eut même pas le temps de penser qu'il pourrait prendre l'appareil d'Akira et effacer lui-même la photo, le bras de son ami disparaissait déjà et il le sentit s'écarter bien vite. Il n'avait sans doute pas tort, il se releva brsquement du siège de la balançoire, et fixa Son ami d'un air faussement boudeur. Tous ces moments lui avaient terriblement manqués, il s'en rendait compte à présent. Il n'avait jamais autant apprécié plaisanter, ou s'amuser lorsqu'il n'était pas avec Akira. Avait-il seulement réussi à réellement s'amuser en fin de compte, alors qu'il se sentait si seul ? Alors que personne autour de lui ne semblait combler ce vide immense qui composait une trop grande partie de lui. Alors se retrouver là, avec cet ami auquel il tenait plus que tout en face de lui... comment aurait-il pu seulement penser se mettre en colère contre lui ? Il était certes instable de caractère, très impulsif aussi. Mais lorsqu'il s'gaissait d'Akira, de Son ami qu'il avait cru perdu, comment pouvait-il agir d'une façon normale ? Une étincelle malicieuse passaient et repassaient dans ses yeux, qu'il le veuille ou non, il finirait bien par avoir cet appareil de toute façon.

Quel vil flatteur ! Mais tes compliments ne changeront rien, j'aurais cet appareil, et tu le sais. Ou si je ne l'ai pas ce soir, prépare-toi à subir ma cruelle vengeance...

Il haussa un sourcil, et son sourire en coin marquait son profond amusement. Vraiment, tout ça lui faisait un bien fou. Son sourire diminua suite aux paroles d'Akira. Il prit soudain conscience que lui non plus, ne le connaissait plus vraiment. Et pourtant, c'était comme s'il retrouvait Son ami. Le Sien. Celui qu'Akira avait toujours été pour Hiroki. Il partageait cette sensation oui, celle de tout connaître de quelqu'un qu'on ne connaît plus. Ca avait le mérite d'être compliqué, et surtout étrange à ressentir. Il eut la brusque envie de tout savoir lui aussi, tout ce qui avait pu arriver de bien, comme de mal, à celui qui était trop longtemps resté loin de lui. Il le regarda avancer, et fronça les sourcils lorsque le doigt de son ami toucha son front. Il lui rendit son regard amusé, avant de le suivre des yeux jusqu'à la petite colline où il s'allongea, comme ils l'avaient tant de fois fait tous les trois. Il sourit, et le rejoignit finalement, pour s'assoeir à ses côtés. Il resta un moment immobile à regarder le ciel, imitant Son ami.

Tout d'abord, je ne relèverais pas la remarquer sur mes abdos. Tu l'as remarqué toi-même, ils sont toujours au meilleur de leur forme.

Peut-être qu'un jour, il predrait cette "légèreté" qui le caractérisait. Il prenait sans dout trop peu de choses au sérieux. Mais il se fichait bien de tout ça, puisque seule son amitié comptait pour lui, et c'était bien la seule chose qui lui paraissait importante.

Quant à ce qui a changé en moi... je ne saurais te dire. Je souris peut-être moins, j'ai oublié ce que c'était que s'amuser, cette envie de rire qui me caractérisait m'a quitté. Voilà en quoi j'ai changer. Du moins, voilà ce que j'étais je crois, avant ce soir. Je suis toujours cet enfant en fin de compte, qui a laisser filer celui qui comptait le plus pour lui. Je n'ai pas réellement changer je crois. Je me suis juste un peu... enfermé. Cette solitude que je haïssais, j'en prenais pourtant le plus grand soin. J'ai du devenir un peu plus bête aussi. Je n'ai pas d'amis, ni de petite-amie. Je ne veut même plus savoir ce qu'est "aimer", que ce soit en amour ou en simple amitié.

Il soupira, et tourna son visage vers Akira. Il resta un moment à le dévisager, profitant de sa présence, détaillant le moindre de ses traits qu'il connaissait par coeur, mais qui pourtant avait tant changé. Il sourit finalement.

Voilà ce que je t'aurais dit, avant. Et toi Aki-kun ? Qu'est ce qui a changé en toi, à part peut-être cette petite masse de graisse en plus ?

Il serait resté là pour toujours. Mais après tout pourquoi pas. Avait-il vraiment besoin d'autres choses qu'Akira près de lui ? Avait-il vraiment besoin d'une famille qui ne l'aimait qu'à partir du moment où il restait une fierté ? Avait-il vraiment besoin de toutes cette cour d'adorateurs autour de lui ? Il aimait ça bien sûr, cette popularité qui le poursuivait où qu'il aille. C'était bien plus qu'appréciable de se sentir adoré. Mais après tout, il n'était pas utile d'être aimé par tant de personnes. Une seule suffisait parfois, et cette personne Hiroki l'avait devant lui. Que demander de plus ? Il commençait à se dire que rien ne pourrait de toute façon le rendre plus heureux. C'était comme sa renaissance, c'était comme si pour la première fois de sa vie il se sentait vraiment "heureux". Il l'avait déjà été bien sûr, bien avant que tous deux, que tous trois, ne se "séparent", mais pas à ce point. Il savait à présent ce qu'était perdre quelqu'un que l'on aimait plus que tout, et ce que c'était aussi, que de le retrouver. Et il ne connaissait pas de sentiment plus agréable que celui de se savoir à nouveau entier. Ah, il se serait écouté il aurait depuis longtemps serré Akira dans ses bras, et ne l'aurai plus jamais lâché. Histoire d'être certain qu'il ne sortirait plus de sa vie, de ces petits gestes quotidiens qui font qu'on garde sa joie de vivre. Ces moments taquins et amusants lui avaient tant manqués, il se faisait une joie de les retrouver. Enfin, il pourrait de nouveau se sentir "vivre".

Et rien que cette idée de son futur lui rendait ce sourire qu'il avait trop longtemps perdu. Il eut un nouveau sourire moqueur lorsque la main de son ami se posa sur ses abdos. Il leva les yeux aux ciels, mais retint toute remarque supplémentaire, il savait où appuyer au moins, et il ne se priverait pas pour le taquiner encore et encore, jusqu'à ce que l'un des deux cris grâce. Ce qui n'était sans doute pas près d'arriver au fond... et c'était pour cette raison qu'ils étaient aussi proches sans doute, parce-que malgré le fait qu'ils se connaissent tant et tant, presque par coeur d'ailleurs, ils leur resteraient toujours cette petite part d'ombre qui leur permettrait de se révéler toujours surprenant l'un pour l'autre. Cette petite part d'eux-mêmes qu'ils chérissaient, qu'ils en soient conscients ou non, puisque sans elle, ils seraient difficile de rester aussi proche qu'ils l'étaient alors. Il fallait toujours prendre soin de ne pas trop se connaître, de ne pas tout dévoiler. Et tous deux prendraient ce soin, il n'y avait aucun raison d'en douter.

Akira répondit à sa remarque par un coup d'oeil qu'il jugea plus ou moins provoquant. Une mine faussement outrée sur le visage, il se recula vivement, avant de laisser apparaître un sourire un sourire taquin sur son visage.

Que me fais-tu là voyons. Tu vas finir par m'intimider...

Il laissa échapper un rire. Il ne les comptait plus depuis le début de cette après-midi, depuis qu'il se retrouvait de nouveau avec Akira. Il se refusait à les dénombrer car il savait qu'il en perdrait rapidement le compte. Et il n'avait pas envoe de mettre des chiffres, des mots ou quoi que ce soit d'autre sur l'amitié qui les liait tous les deux. Hiroki la pensait réellement au-delà de tous ça, au delà de toute signification. C'était sans doute présomptueux de penser de cette manière, mais il n'en doutait pourtant pas. Leur amitié ne ressemblait à aucune autre, leur amitié était sans doute tous ce qu'ils possédaient, pour Hiroki du moins, c'était le cas. Eux-mêmes d'ailleurs, étaient exceptionnels. Ils avaient tout pour plaire, pour réussir, pour être perçu comme les plus beaux partis par la majeur partie des famille du pays. Akira et lui semblaient presque être nés pourse rencontrer, pour être amis. Après tout, ils avaient tant et tant de points communs, toujours cette même façon de penser, et surtout cette impossibilité de rester séparé, du moins jamais entièrement. Il y avait toujours ce lien, quoi qu'il arrive et quoi qu'il veuille. Sur ces pensées, il jeta un regard à Son ami, un sourire presque cruel sur le visage.

Tu voudrais que je te le prouve là, maintenant ? Je pourrais faire de ces choses tu sais... il fait nuit... il 'y a personne à part nous... (mais d'où me vient donc mon inspiration ? x))

Il détourna le refard et se laissa de nouveau aller à rire. Il n'avait pas envie de se montrer cruel ce soir, et surtout pas avec Ce jeune homme là. Il n'avait qu'une seule envie et c'était bien celle d'être heureux et de profiter de chaques minutes passées près de Son ami. Ils étaient là, bêtement allongés côte à côté alors qu'il y avait encore à peine quelques heures ils se détestaient cordialement. Comment avait-il pu croire une minute qu'il pourrait tenir ainsi toute une vie ? Comment avait-il seulement pu croire q'il pouvait haïr quelqu'un comme Akira, la seule et unique personne qui le comprenait plus encore qu'il ne se comprenait lui-même. Il découvrait seulement aujourd'hui a quel point il lui était précieux, et il regrettait de ne pas s'en être aperçu plus tôt. Tant d'années avaient été gâchées par sa superficialité, par l'illusion qu'Akira et lui ne pourrait de toute façon jamais se séparer. C'était vrai bien sûr, mais ils pouvaient néanmoins se disputer. Se montrer égoïste, et ridicules. Bêtes à un point insoupçonné. Et c'est ce qu'ils avaient fait. Bien sûr. Comment pouvait-on donc consciemment gâcher autant de temps ? Il se tourna légèrement vers l'Oyabun près de lui, et sourit à sa remarque sans pour autant la relever. Il attendait que lui aussi lui apprenne ce qu'il était devenue, ce qu'il avait fait de cette vie qu'il n'avait pas partagé. C'était étrange... il avait l'impression que toutes ces années sans Akira, il les avait vécu dans une sorte de monde parallèle. Comme s'il n'avait pas réellement "existé". Et il était vrai que ce passé là, n'était pas palpable, qu'il n'en avait pas un souvenir marquant. Peut-être aussi qu'il n'en voulait pas, qu'il ne voulait pas leur accorder la moindre importance parce-qu'au fond, il se fichait pas mal de vivre ou non quand Akira était si "loin". Il ne pu empêcher les mots que Son ami prononça d'atteindre sévèrement son coeur. Il s'en voulait de ne pas avoir été là, il s'en voulait terriblement. Certes, Akira n'aurait pas du le laisser, n'aurait pas du partir aussi simplement qu'il était entré dans la vie d'Hiroki, mais lui avait fait de même. Il lui avait fait autant de mal, peut-être plus même. Lui non plus n'aurait pas du s'emporter, n'aurait pas du tourner les talons ce jour-là mais juste affronter le regard d'Akira, et se rendre compte par la même occasion que tout ça, que toute cette fierté et cet égo ne valait pas la peine de se disputer de cette manière. I se mordit un instant la lèvre inférieure. Idiots. Ils avaient vraiment été... idiots. Son sourire revint instantanément à la remarque de l'Oyabun, et il se redressa légèrement, s'appuyant sur ses coudes.

Vieux garçon ? Tss. Pense-tu vraiment que je me laisserais aller de cette manière ? Je suis capable d'attirer n'importe qui dans mes filets, tu le sais... c'est toi qui devrait t'en faire un peu plus ! Avec tes airs qui donne froid dans le dos là... Je suis bien plus séduisant que toi, tu sais.

Il allait tourner la tête en direction de son ami, délaissant le ciel qu'il regardait jusque là, mais perdit son sourire au son du "clic" et de la petite lumière qui indiquait l'action du flash. Il se rassit brusquement et jeta un regard noir à Son ami. Décidément, il était bien décidé à le titiller sur le sujet des photos ce soir. Et bien, il finirait bien par mettre la main sur ce portable, pour le mettre hors d'état de nuire, parole d'Hiroki ! Que ce soit aujourd'hui ou demain, il y parviendrait.

D'abord, je râle si je veux et ensuite, tu pourrais au moins attendre que je prenne une bonne pose. Et j'espère qu'elles sont de bonne qualité au moins ces photos, que mon parfait visage ne sois pas déformé par un pixel mal placé... Tss.

Il laissa son regard dérivé sur la main d'Akira et plus précisément sur le portable qu'il tenait fermement. Ce n'était certainement pas par la force qu'il le récupererait mais il avait bien d'autres moyens de le faire, n'est ce pas. Un sourire plein d'innocence se peignit sur son visage, et il s'allongea de nouveau, passant ses mains sur sa nuque. Il soupira avant de fermer un instant les yeux, profitant de cette atmosphère toute particulière qui était celle de leurs retrouvailles...

Etre ensemble, sans avoir à se dire qu'un sentiment tel que la solitude existe, quel bel état d'esprit non ? Est-ce qu'à cet instant précis, Akira aurait pu demander autre chose pour être heureux ? Non, biensur que non, la présence d'Hiroki suffisait à son bonheur, d'ailleurs, rien de semblable devait exister sur cette terre, aucun objet matériel ne pouvait faire autant sourire Akira qu'à ce moment et franchement, le reste parraissait bien dérisoire à ses yeux, peut être était-ce mal de penser ainsi, car si lui pensait que seul Hiroki comptait, d'autres personnes pensaient compter pour Akira, et biensur qu'elles comptaient à ses yeux, alors, dire que personne ne pouvait le combler comme le comblait Hiroki, ce n'était peut être pas juste vis à vis d'eux, pourtant, la façon de penser de l'Oyabun ne différait pas, il les aimait certe, mais différemment. Drôle de façon de voir les choses, à dire comme ca, ca pouvait même paraître immature, mais qu'importe, chaque jour, Akira se montrait plus que mature, et il n'en était pas forcément heureux, alors, cette immaturité lui faisait le plus grand bien.

Allongés là, comme deux gamins insouciants, ils partageaient ensemble leur bonheur, laissant leurs rires se diffuser dans ce parc qui autrefois était leur 'petit coin à eux', d'ailleurs, pourquoi autrefois ? Ne pourraient-ils pas faire de cet endroit celui qu'il était avant ? Même à leur âge, ils pouvaient avoir un lieu où venir pour se souvenir, pour sourire, un lieu de rendez-vous rien qu'à eux. Autrefois, ils étaient trois, qui sait, peut être qu'un jour, ils y viendraient à nouveau à trois, Natsuki, le dernier maillon du 'groupe'. Etrange mais, lorsqu'Akira pensait à la jolie Japonaise, il ne pouvait s'empêcher de la lier à la dispute et inconsciemment, c'est comme si il redoutait qu'en la retrouvant, une telle chose se produise. O certe, Hiroki et lui venaient de se réconcilier, prenant conscience qu'avoir agit ainsi était parfaitement con, et qu'ils n'étaient pas prêts de recommencer maintenant qu'ils avaient prit conscience que ce qui les blessait le plus, ce n'était pas les agissements de l'un ou de l'autre, mais simplement le fait qu'ils soient séparés.

" Même attaché et les yeux fermés, je suis certain que tu ne parviendrai pas à m'intimider mon petit Hiro-kun "

Phrase lancée d'une voix douce, tout en penchant la tête de côté d'un air adorable, juste pour embêter d'avantage Son ami. Qu'il aimait ca, le provoquer gentillement, et puis, un peu de rivalité dans leur amitié ne faisait que les rapprocher. Akira se souvenait très bien, les batailles dans les chambres le soir, et Hiroki qui avait souvent l'avantage, même si la malice d'Akira s'avérait très souvent utile. Les pièges que le Japonais tendait à Son ami, des souvenirs si doux, si agréable, qu'il pourrai se laisser submerger durant des heures entières, juste pour revivre tout ca. De toute façon, pour Akira, c'était obligé, de pareils moments, il voulait en passer, encore et encore, profiter de leur jeunesse, il le fallait, et c'est ensemble qu'ils devaient le faire.

Les taquineries qu'ils s'envoyaient l'un et l'autre étaient presque comme vitales, tandis ce que d'autres s'engueuleraient pour ca, Hiroki et Akira eux, en avaient besoin, comme si chaque pique lancé prouvaient à quel point ils étaient unis, puisque chacun parvenait à rétorquer quelque chose à l'autre, une preuve, d'une certaine manière, qu'ils étaient sur la même longueur d'onde. Ca encore, c'était une chose que personne autour d'eux ne pourrai comprendre, un détail qui caractérisait leur amitié, une fois de plus, à croire qu'elle était vraiment compliquée.

" C'est cet air froid qui fait tout mon charme fit-il en se passant une main dans les cheveux je sais que tu as toujours envier mon côté mystérieux... Oh et puis, je ne vais pas te contredire, tu es séduisant c'est vrai, surtout de dos, tournes toi pour voir ? "

Faisant mine de détailler Son ami, Akira ne put réprimer un rire tout en passant une main dans les cheveux d'Hiroki, s'empressant tout de même d'ajouter plus sérieusement, desfois qu'il prenne l'envie à Hiroki de se venger de cette taquinerie sur un sujet sensible comme le physique de chacun.

" Je plaisante hein, je n'aurai pas pu souhaiter plus charmant comme meilleur ami, crois moi, tu serai une fille, il y a longtemps que... "

Ne terminant pas sa phrase alors qu'à nouveau le rire s'emparra de lui, dans le genre idiot, l'un comme l'autre pouvaient dominer, il n'y avait que loin de tous qu'ils pouvaient se comporter de la sorte. Le Akira rieur et blagueur n'apparaissait jamais à Ryuuzan, et n'importe où d'ailleurs, seulement aux côtés d'Hiroki, et de sa soeur peut être, et encore, depuis bien longtemps, Reika ne devait pas avoir entendu ce sourire si vivant émaner de son frère. Encore une fois, Akira n'avait pu se retenir de jouer avec son portable, photographiant une fios de plus Hiroki qui cela va de soit, n'en fut pas plus heureux que la première fois. Akira non plus n'est pas du genre à se laisser prendre en photo, et encore moins à poser, rien de tel pour avoir une tête horrible, un sourire se transformant presque en grimace lorsqu'il y ai forcé, mais c'était ainsi, prendre Hiroki en photo était une vieille habitude qui refaisait surface, et quoi de mieux que de voir l'air ronchon de Son ami franchement ?

Ce qu'ajouta alors Hiroki ne put qu'agrandir le sourire d'Akira, il le retrouvait bien là, le râleur, Son râleur, qu'il aimait ca, entendre cette voix mi-grincheuse, mi-amusée, sortir de la bouche d'Hiroki.

" Rassures toi, tu es parfait, et puis, je vois ton visage déformé assez souvent, qu'il soit en photo ou non, ca ne change donc pas grand chose "

Pourquoi changer les habitudes, taquin encore et toujours, prêt à charier Hiroki dès que l'occasion se présente à lui. Mieux valait-il prendre les devants, car Hiroki n'était pas mal dans son genre pour charier et se venger, et Akira était bien placer pour le savoir. Rangeant minutieusement son portable dans sa poche, le Japonais inspira un grand coup, après avoir accordé un fin sourire à Son ami, s'il fallait passer la nuit ici, il le ferai sans la moindre hésitation.

" En parlant de filles, il y en a une dans ma classe, Kanashi Rei, qui est relativement collante, l'autre jour je l'ai trouver devant chez moi à promener son chien... "

Un air pensif rien qu'à l'évocation de cette matinée où il avait effectivement retrouver Rei devant chez lui. Elle n'était pas méchante, juste possessive et un peu trop sur d'elle. Akira s'était à plusieurs reprises demander si il n'éxagérait pas en lui parlant de la façon dont il lui parlait, à savoir froidement et presque agressivement, et là, à savoir pourquoi il en parlait à Hiroki. Ma foi, ils partageaient tout non ? Alors, même une chose sans importance en prenait lorsque c'est ensemble qu'ils en parlaient.

" T'as prévus quelque chose pour les weekends à venir ? "

Fit-il alors en s'asseyant, s'appuyant simplement de ses mains sur l'herbe fraiche, alors que sa tête se tourna face à Hiroki, un air interrogateur omniprésent sur son visage. Des projets pour occuper les weekend ? Peut être, enfin, comme souvent, ou du moins, comme lorsqu'ils étaient plus jeunes, ils ne prévoyaient pas spécialement à l'avance, ils leur arrivait souvent à l'époque, de prévoir une sortie vingt minutes avant une heure précise. Mais une chose était sûre, Akira avait l'intention de passer le plus clair de son temps en compagnie d'Hiroki, car il allait en falloir du temps, pour rattraper celui perdu.

Un sourire ne put faire autrement qu'apparaître lorsque la réflexion d'Akira lui parvint. Ils se connaissaient suffisament pour savoir qu'il avait raison, que l'un comme l'autre, ils ne s'intimideraient jamais mutuellement. Pourquoi cela ? Tout simplement parce-qu'ils ne le voulaient pas, ou qu'ils ne le voulaient plus serait sans doute plus exact. Car ils avaient bien cherché à s'intimier ce jour là, lorsqu'ils avaient échangés tous ces mots et ces gestes blessants. Ils ne voulaient que se rabaisser l'un et l'autre, prouver à son adversaire qui était le plus fort. Quel ridicule. Pourquoi donc n'avaient-ils pas vu une telle chose avant ? Pourquoi avaient-ils donc persisté dans leur bêtise, au lieu de s'avouer tout simplement vaincu tousles deux. Vaincus parce-qu'il était évident que jamais ils ne seraient parvenus à se détruire et avec eux, cet indéfectible lien. Ils auraient pu le voir, mais ils ont préférés l'ignorer, pour une raison aussi bête que celle de l'égocentrisme. N'y avait-il pas un défaut plus désagréable que celui-ci ? Un défaut qui pouvait vous faire perdre en une seconde ce que vous aviez mis des années à construire. Un défaut qui pouvait vous rendre plus seul que jamais, qui vous rendait soudain insipide et sans le moindre intérêt à vos propres yeux, quand vous vous rendez enfin compte que tous vous ont abandonnés, et vous avez abandonnés tout le monde. Oui, il n'y avait sans doute pas pire que cela.

Et c'est pout cette raison qu'il n'avait aucunement l'envie de laisser ce côté de lui-même prendre le dessus. Et pourquoi le ferait-il d'ailleurs ? Il était aux côtés d'Akira, comme au bon vieux temps et il ne demandait rien d'autre. Absolument rien d'autre. Sa voix, ses rires. Tout ça lui suffisait amplement. Il ne se lasserait sans doute jamais de l'entendre le taquiner, car c'était bien le seul à pouvoir le chercher ainsi, avec une telle insistance. La raison en était peut-être qu'il était aussi le seul à le connaître aussi bien, presque dans les moindres détails, et au lieu de s'en sentir gêné, Hiroki était plutôt fier de voir qu'une personne comme Akira le connaissait aussi bien. Il se tourna vers Son ami avant de prendre la parole.

Tu serais vraiment prêt à parier une telle chose Aki-kun ?

Il imita Son ami et prit un ton doux et mesuré. Il haussa un sourcil, l'air aguicheur, et ne détourna pas une minute le regard d'Akira. Ces mimiques séductrices étaient un jeu perpétuel entre eux, peut-être une façon discète de se mesurer encore une fois. Ils restaient malgré tout deux jeunes hommes dans leur prime jeunesse, et savoir qui possédait le plus grand pouvoir de séduction faisait partie de leurs grandes préoccupations. Et puis, qu'y avait-il de mieux que ces tons mielleux, ces airs séducteurs et ces répliques aguicheuses pour se prouver, mine de rien, toute l'affection qu'ils éprouvaient l'un envers l'autre ? Puisque Hiroki ne savait pas le faire autrement, ce moyen là au moins, lui semblait sûr et discret. Il ne se dévoilait pas trop, tout en laissant filtrer quelques miettes de ses véritables pensées. Et il aurait été bête de la part d'Akira de douter de tout l'amour que pouvait lui porter Hiroki. Après tout, Son ami était le mieux placé pour savoir qu'il ne se dévoilait pas aussi facilement, et il était le mieux à même de connaître toutes ces petites combines pour faire preuve de bienveillance envers ceux qu'il appréciait. Elles étaient rares ces personnes, vraiment très rares.

Ainsi, chaque nouvelle réflexion, chaque nouvelle remarque étaient une preuve de tout ce qu'il ressentait pour Son ami. Plus il allait loin, plus il marquait son affection. Un tel raisonnement était idiot, comment pouvait-il éviter de blesser Akira en agissant ainsi ? Mais il ne pouvait faire autrement, il avait beau être particulièrement tactile, cette facilité qu'il avait à faire des calins avait disparu en même temps que leur amitie, ce jour-là. Oh... disparu était peut-être un grand mot. Disons plutôt qu'il n'osait pas, qu'il n'osait plus. Il l'aurait bien fait, oh oui, rien que pour se persuader qu'Il était bien là, sous ses yeux et qu'Il pouvait même le toucher s'il le souhaitait, il ne s'envolerait pas. Il n'était pas dans ce genre de rêves abherrants qu'il avait si souvent fait alors qu'il était encore seul. Il sourit, encore et encore. Il semblait ne jamais plus vouloir s'arrêter. Tant mieux, qu'il ne perde jamais tout ce bonheur qui l'étoufait presque, il pouvait en mourir que peut lui importait. Il avait retrouvé celui qui avait toujours compté, celui qui avait toujours compris. Quelle importance pouvait donc avoir le reste ? Il rit en voyant l'Oyabun à ses côtés vanter son aura mystérieuse, il était vrai qu'il ne pouvait sontredire une telle affirmation, Akira avait quelque chose que lui n'avait pas. Il avait toujours eu de nombreuses prétendantes, mais il était aussi difficile. Malheureusement pour elles, certes, mais cette situation vait toujours amusé Hiroki. Il lança un regard amusé et perplèxe à Son ami lorsqu'il commença à le détailler, et il ne put empêcher un nouveau rire de s'échapper à sa remarque suivante. Décidement, il ne manquait jamais de sortir la remarque qui réduisait la précédente à néant. Il prit un air faussement boudeur et resta obstinément allongé sur le sol, le regard fixé sur le ciel.

Non mais je t'en prie. Ne te gêne pas surtout...

Il se tut avant de continuer, et tourna un regard espiègle vers Akira.

De toute façon, si j'avais été une fille, tu n'aurais pas été mon genre. J'aurais largement préféré quelqu'un comme moi, tu vois. Drôle, inteligent, spirituel, beau, sexy... que veux-tu...

Il rejoignit bien vite Son ami, retrouvant l'agréable sensation d'entendre son rire faire écho au sien. Il laissa ses pensées dérivées vers un endroit plus otpimiste, il n'avait plus envie de ressasser ce passé, certes merveilleux pour tous les deux, mais qui ne pouvait qu'amener avec lui l'amertume de toutes ces années de séparations. Il avait maintenant cete envie tenace de vivre au jour le jour, de ne plus se soucier de demain. Ou seulement de ce demain qu'il passerait avec Akira. C'était étrange peut-être de penser à lui, sans y ajouter Natsuki. Il avait envie de la revoir, il ne pouvait le nier. Son air rieur et ses yeux pétillants de malice lui manquaient. Mais... mais n'était-elle pas celle qui les avaient séparés ? Elle ne l'avait pas fait consciemment, certes, mais si elle réaparraissait maintenant, est-ce que cette ancienne rivalité ne reviendrait pas avec elle ? Ah. Et voilà qu'il repensait à tous ça... il ne devait pas. Il ne pouvait pas gâcher cette soirée, ces retrouvailles qu'il avait tant espéré. Natsuki attendrait, son tour viendrait. Pour le moment il ne pouvait se consacrer qu'à Son ami. Le reste n'avait pas d'importance. Il haussa un sourcil à la réflexion d'Akira et se tourna de nouveau vers lui, un air presque préoccupé sur le visage.

Déformé ? Qu'insinues-tu par "mon visage déformé" ? Tu sais que tu me fais très mal là, Aki-kun, comment ose-tu aborder un tel sujet...

Il se tourna finalement, son regard fixant le côté opposé à Akira, un air vexé sur le visage. Oh, pour ce qui était de bouder, Hiroki n'avait pas son pareil. Il pouvait le faire longtemps, très longtemps. Ne pas adresser la parole à quelqu'un n'était pas un problème pour lui, mais bien sûr, Akira était un cas à part et il ne pouvait que faire semblant avec lui. Qu'y pouvait-il s'il était décidément son talon d'achille ? Le seul avec qui il se permettait d'être faible, le seul peut-être qui aurait l'occasion de le voir pleurer si une telle chose devait jamais se produire. Mais il était bien décidé à tenir le plus longtemps possible, ce qu'il aurait tenté de faire si Son ami n'avait pas mis sur le tapis une jeune fille de sa classe. Hiroki, piqué au vif, se retourna presque instantanément. Qui était donc cette fille qui osait ainsi s'imposer dans la vie de l'Oyabun ? Et le fait qu'il lui en parle suffisait déjà à voir qu'elle prenait de la place dans sa tête. Son expression s'assombrit et il se redressa légèrement, sans quitter Akira du regard.

Qu'est ce qu'elle te veux ?

Il se doutait bien de ce qu'elle voulait. Mais il n'avait pu s'empêcher de poser la question. Il avait sans doute été trop vite, son ton avait peut-être été trop dur, mais il refusait qu'une fille de ce genre prenne une quelconque place dans le coeur de Son ami. Il ne comptait pas encore le partager, s'il avait jamais compté accepter une telle chose un jour. Akira ne s'attarda pourtant pas sur le sujet, maisl'air absent qu'il avait eu pendant quelques minutes, preuve qu'il s'était pendant un moment penché sur le sujet de la jeune femme, prouvait largement à Hiroki qu'il faudrait qu'il s'occupe un peu de cette Kanashi. Sans quoi, il aurait sans doute dans peu de temps une sérieuse rivale. L'idée du retour de Natsuki lui paru soudain plus réjouissante, voilà qui devrait être une attaque efficace contre l'orgueil de cette pimbêche qui croyait visiblement avoir tous les droits sur Akira. Et bien, on allait lui prouver le contraire, Hiroki s'en chargerait volontiers. La voix de Son ami le sortit soudain de ses pensées, et il se retrouva subitement à le fixer bêtement. Il toussota et se laisser de nouveau tomber sur l'herbe.

Non. Qu'est ce que j'aurais pu prévoir de toute façon. Je n'ai... n'avais pas d'amis assez proches pour partager mes week-ends et puis, après toutes ces journées passées au milieu de cris et des harcèlements, un peu de repos chez soi fait toujours du bien. Mais peut-être que mes habitudes risquent de changer...

Il tourna un regard amusé vers Son ami, et un sourire empli d'affection se dessina sur ses lèvres. L'idée de passer toutes ces journées libres avec Akira faisait bien plus que le séduire. Il soupira, comme si un intense soulagement s'emparait soudain de lui. Mais il était vrai que plus le temps passait, et que plus il se sentait bien. Il avait hâte de voir ce que son futur serait avec Son ami à ses côtés...

S'il était prêt à parier ? Biensur que oui, justement, n'était-ce pas ce que recherchait Akira, pousser Son ami à bout pour voir de quoi il était capable, pour le retrouver dans ses agissements tel qu'il était autrefois, n'était-ce pas au fond, un moyen détourner de voir si Hiroki était toujours Le Hiroki qu'il connaissait si bien ? Parceque oui, c'était à peu près ca, et puis, Akira ressentait ce besoin de repartir dans les taquineries d'autrefois, ces moments drôles qu'il affectionnait tout particulièrement et qui depuis tout ce temps, lui avait tellement manqués. Alors, jusqu'à ce qu'il obtienne ce qu'il recherchait, oui, il continuerai, serai prêt à faire ce pari digne d'un enfant de dix ans, car au fond, lorsqu'ils étaient ensembles, n'était-ce pas ce qu'ils redevenaient ? Ces deux gamins souriants et inscouciants que rien ne sépare. Ces tons de voix que l'un employait avec l'autre, qu'est ce qu'il aimait ca, Akira, pour rien au monde il n'aurai échanger sa place avec qui que ce soit d'autre, de toute façon, personne n'avait le droit de se trouver aux côtés d'Hiroki de la manière où lui s'y trouvait, après tout, c'était Son Hiroki, tout simplement.

Certe, l'évidence que le second Oyabun fréquente d'autres personnes était bien là, normal après tout, c'est humain d'être entouré, même si Akira savait très bien qu'Hiroki se suffisait à lui même, garçon solitaire, il l'avait souvent été, pas avant la dispute, puisqu'ils étaient tout le temps fourrés ensemble, mais après, oui. Même si Akira ne lui en voulait et refusait sa compagnie durant cette période noir, il l'observait, tellement de fois, qu'il avait bien remarqué combien il avait choisi la solitude à la compagnie pesante de certaines personnes, d'ailleurs, qui d'autre aurait pu mieux le comprendre qu'Akira, puisque lui même avait agit exactement de la même manière ?

" Biensur que je serai prêt à le faire, douterais-tu de mes paroles ? "

Tout aussi taquin qu'à son habitude lorsqu'il parlait avec Hiroki, il se remit à rire alors qu'il gardait un air faussement sérieux, provocation ? En quelques sortes oui, ah, qu'est ce qu'ils aimaient ca, se provoquer mutuellement. De toute façon, quoi qu'ils entreprègnent, jamais aucun d'eux n'abandonnaient, et ce peu importe le domaine, leur surplus de fiérté y était pour beaucoup, c'est pour cela qu'ils n'avaient jamais pu se reparler en face après cette altercation, mais à présent, une chose était pourtant clair : Quand ils décidaient quelque chose ensemble, ca fonctionnait à coup sur, bonne décision ou mauvaise, si le choix était équivalent pour les deux, alors forcément, ils y parvenaient, pour preuve, ils avaient décidés Ensemble de se disputer, et ce fut chose faite, et là, ils avaient à nouveau décidés Ensemble de se réconcilier et de se retrouver, ce fut chose faite également.

Et pour ne pas changer dans le caractère d'Hiroki, le voilà qui se lancait un beau bouquet de fleur en se complimentant et Akira ne put que laisser échapper un 'alala' exaspéré par tant de vantardise, au moins de ce côté là, il n'avait pas changé, et c'était une bonne chose, car Akira avait l'impression de ne jamais l'avoir quitter au fond. Tout ce qu'il revoyait là, était ce qui autrefois l'avait attiré vers ce garçon, à ce moment précis là, dans ce parc, il avait l'impression de le connaitre depuis le berceau, sa vie sans Hiroki, il ne la connaissait pas finallement, car sans sa présence, la vie n'avait rien d'aussi agréable. Boire ses paroles comme des bouffés d'oxygène indispensable, ca pouvait paraitre exagéré et totalement démesuré, mais Akira avait besoin d'Hiroki, tout simplement. Les fous rires, il ne voyait pas avec qui d'autres les partager, mis à part encore une fois, avec sa soeur, avec qui il se dévoilait d'avantage, le lien qui les reliait eux deux, était tout aussi fort, mais c'était encore différent, incomparable.

" Aller, ne soit pas triste mon petit Hiro-kun, on ne peux pas être parfait en tout point, t'en fais pas, ton visage à tout de même garder un certain charme "

Voyant l'air presque boudeur d'Hiroki, il laissa échapper un 'haa' tandis ce qu'il tapota d'un geste rassurant et surtout moqueur l'épaule de Son ami. Cet air boudeur, il le connaissait relativement bien, combien de fois Hiroki avait affiché une telle mine pour diverses raisons, et souvent, pour obtenir quelque chose d'Akira, ca fonctionnait plutôt bien, car au bout d'un temps, l'Oyabun finissait par céder, mais maintenant, il tenterai de resister si ca venait à se reproduire, encore fallait-il qu'il veuille vraiment lui resister.

L'Oyabun avait furtivement lancer le sujet 'Kanashi Rei', cette fille collante qui sans aucune gêne le suivait à certains endroits où il se rendait, se montrait relativement fière et hautaine et drôlement fausse dans ces paroles, tout à fait le genre de personne qu'en temps normal, Akira évitait de fréquenter, il se montrait d'ailleurs plutôt froid et singulièrement méchant dans les mots qu'il lui adressait, pourtant, ce n'était pas dans les habitudes d'Akira d'agir ainsi avec des filles en général. Mais, le Japonais ne voulait pas trop s'attarder sur ce sujet.

" On s'en fiche de ce qu'elle me veut non ? "

Fit-il léger sourire aux lèvres alors qu'il lançait un regard doux à Hiroki, regard qui signifiait en gros qu'il n'avait pas envie d'aborder son sujet plus longtemps, qu'Hiroki ne devait pas s'attarder là dessus, préférant se rabattre sur les weekends à venir, d'ailleurs, la réponse d'Hiroki le fit beaucoup sourire et de suite, l'idée lui était venue, presque naturellement, comme autrefois, lorsqu'il prévoyait des choses pour s'occuper tous les trois, oui, à cette époque ou encore, ils étaient trois. Natsuki, d'ailleurs, que penserait-elle de la réconciliation de ses deux amis ? Et puis, d'ailleurs, après ces années loins d'elle, est ce que pour la jolie Japonaise, ils seraient encore ses deux meilleurs amis, ou serait-elle passée à autre chose en se trouvant d'autres amis proches, laissant ainsi son enfance de côté ?

" Et que penses-tu de te reposer ailleurs que chez toi ? Chez moi par exemple ? Un weekend entre mecs, ca te tente ? "

Regard complice en direction de Son ami, il n'avait pas à refuser cette proposition, s'il ne voulait pas s'attirer les fourbes d'Akira qui d'une manière ou d'une autre se montrerai persuasif, peu importe la méthode employée. Toujours assis, Akira se décida à se lever, il ne fallait pas oublier qu'il était du genre à ne jamais tenir en place, même si ses mouvements avaient l'air lents et particulièrement naturels que l'on se demandait quand est ce qu'il avait bougé. A présent debout, il s'étira de tout son long, sourire tendre apposé à ses lèvres, tandis ce qu'il se mit à marcher, amusant comme il se sentait libre, comme si seul l'instant présent comptait, avec Lui. Akira s'arrêta dans sa marche et se contenta de lever la tête en direction du ciel, toujours souriant, avec la certitude qu'assis dans l'herbe, à quelques mètres de lui, se trouvait Hiroki, et qu'il n'était pas prêt de s'en éloigner à présent. Mains dans les poches, Akira jeta un rapide regard à Hiroki, et bien oui, petite vérification de routine, desfois qu'il ai disparu et qu'en fait, tout ceci n'ai été qu'un rêve, ce qui, par chance, n'était pas le cas, avant de reporter son regard face à lui, dos tourné à Hiroki, comme autrefois d'ailleurs, quand il profitait pleinement de l'instant, c'était donc ce qu'il faisait en ce moment précis, il profitait de l'instant présent, tout simplement, en sachant qu'en profitait avec lui, Son ami.

Ah c'était si bête à dire, à ressentir. Il se sentait heureux comme il ne l'avait plus été depuis longtemps. C'était une banale soirée de fin d'hiver, il faisait tout juste assez doux pour sortir jusque tard sans craindre de frisonner trop fort. Le vent était là, mais se faisait plus agréable que gênant. Mais quelque chose en cet instant, aurait-il vraiment pu le mécontenter ? Non, sans doute pas. Il était bien trop concentré sur cette petite once de bonheur qu'il sentait monter en lui, prendre de plus en plus de place, et finalement lui rendre ce sourire qui lui vai tant fait défaut depuis ces dernières années. Il le retrouvait comme un vieil ami perdu de vu, avec autant de plaisir qu'il retrouvait Akira. Son Akira. Avait-il réellement tant attendu ce moment ? Tout ce soulagement qui l'habitait... l'avait-il tant espéré ? Comment avait-il fait alors, pour ne se rendre compte de rien ? Pour supporter une telle attente, une telle pression. Un tel besoin d'affection et de sourires. Un tel besoin de revoir Akira comme il l'avait toujours vu et comme il souhaitait toujours le voir. Mais comment avait-il fait, vraiment, pour ne pas s'apercevoir plus tôt qu'il souffrait sans raison, qu'il avait mal bêtement alors que tout pouvait s'arranger si simplement. Il leur avait suffit d'une phrase, d'une seconde pour la prononcer. Pour simplement y penser. Alors pourquoi pas plus tôt que ça ?

Peut-être avait il eu peur tout simplement. Peur d'affronter la réalité, son manque, son besoin. Oui, c'était sans doute cela qu'il craignait, de devoir reconnaître que malgré tout, malgré son fort caractère et ses manières extraverties, arrogantes et fières, il était entièrement dépendant de Son ami. Il n'avait jamais aimé cette sensation, il préférait se savoir libre de ses sentiments, de tout ses gestes. Dépendre de quelqu'un lui faisait peur oui, devoir s'attacher ne l'attirait plus. Depuis le départ de Natsuki, depuis le départ d'Akira, il se préférait seul. Il ne voulait plus "aimer". Cette idée pouvait semblerpique, irréalisable. Naïve. Elle l'était sans doute, bien qu'il ne se l'avouerait jamais. On pouvait la trouver ridicule mais peu lui importait, il ne voulait plus s'attacher ainsi à quelqu'un, ne plus souffrir de se retrouver loin d'une personne. Hiroki était loin d'être un grand sentimentale, il n'en restait pas moins un être humain, trouvant la vie bien plus simple lorsqu'il pouvait être heureux.

Il lança un regard presque consterné à son ami, levant les yeux au ciel. Bien sûr qu'il doutait de ces paroles, cela faisait parti de leur jeu après tout. Il était intimement persuadé qu'il impressionerait sans aucun problème Son ami, il aurait bien l'occasion de le lui prouver un jour, du moins ferait-il tout pour. Car s'ils ne se considéraient pas comme rivaux, il avait toujours cette envie qu'Akira soit fier de lui, qu'il n'ai jamais l'occasion de regretter d'être à ses côtés. Oh, peut-être était-ce ça finalement la cause de leur dispute... cette perpétuelle envie de ne pas décevoir celui qui comptait le plus à ses yeux, c'est cette envie sans doute, qui lui avait donné toute cette colère. Il avait eu honte soudain, de ne pas avoir pu rendre fier Akira. Au lieu de ça, il l'avait agressé, insulté, frappé. Tout ce qu'il s'tait juré de ne jamais faire, parce-qu'il l'aimait tant....décidément, il n'en finissait pas d'y réfléchir. Ca ne semblait pas vouloir le quitter, ce passé, toutes ces questions. Il n'en voulait pourtant plus, oublier qu'il avait un jour agit d'une manière aussi bête. Comment aurait-il pu savoir... comment songer à faire du mal à ceux que l'on aime ? C'est si simple pourtant, il suffit d'une parole de trop et on n'oublie tout ce qui nous liait. Pourtant Akira était là, devant lui, et soudain c'était comme si rien n'avait changé, comme si leur amitié n'abait jamais été brisé. C'était peut-être trop beau, peut-être trop de chance. Peut-être oui, mais il n'en avait pas grand chose à faire tant que Son ami était là. Il le retrouvait dans le moindre de ses rires, de ses sourires, de ses gestes. Il semblait ne l'avoir jamais quitté en somme, et c'était bien ça, le plus réjouissant. De voir que même après toutes ces années passées loin l'un de l'autre, ils n'avaient pas perdu leur indéfectible lien. Il eut un nouveau regard faussement boudeur vers l'Oyabun, après sa nouvelle remarque.

Un certain charme ? C'est tout ce que tu trouves à me dire ? Quelle consolation, alors que tu m'as rendu si triste... je suis déçu. Tellement déçu...

Un soupir de dédain et un menton exagérément relevé soulignait l'amusement qui résonnait dans ses dires. Il ne se lasserait jamais d'être ainsi, naturel au possible, avec un ami comme l'était Akira. Avec un ami comme seul pouvait l'être le second Oyabun près de lui. Puisq'il était le seul à le comprendre, puisqu'ils étaient liés par quelque chose de plus fort que la haine elle-même. Tout cele n'était que sentiments étranges et inhabituels. Mais peu leur importait. Tout ce qui comptait, c'était lui et Lui. En ce moment même il aurait pu se passer n'importe quoi, de la plus anodine étoile filante à la plus grande catastrophe jamais connues, il n'y aurait prêter plus d'attention que cela. Parce-que qu'est ce qui pouvait lui arriver de mal, alors qu'il se sentait enfin heureux après tant d'années passées en solitaire.

Curieusement, Akira passa assez vite sur le sujet que lui-même avait lancé. Celui de la jeune fille qui semblait lui déplaire, et qui avait la facheuse manie de le coller un peu trop. Qu'il évite ainsi le sujet ne rassura pas pour autant Hiroki, au contraire même. Il était certain qu'elle prenait déjà de la place, quoi qu'en dise Son ami, et il aurait bien aimé en connaître un peu plus sur elle et sur ses intentions. Maintenant qu'il y repensait, il se souvenait bien avoir vu une jeune fille brune, certes plutôt jolie, qui était assez souvent aux côtés d'Akira. Il ne lui avait jamais trop accordé d'importance, mais son avis allait toutefois peut-être changer à partir de maintenant. Il faudrait sans doute qu'il mette un jour la main sur cette fille, et qu'il découvre par lui-même ce qu'elle voulait à Son ami. Non, ce qu'elle lui voulait, il ne s'en fichait pas, bien au contraire. Toutes les petites parties jalouses de son coeur se réveillaient subitement, et il ne pourrait les calmer qu'en s'assurant qu'elle ne risquait pas de prendre une place à laquelle il tenait, dans le coeur de Son ami. Il haussa les épaules, ne parvenant tout de même pas à chasser la jeune fille et ses soupçons de son esprit.

Mouih. On s'en fiche...

Ah certes, ses paroles manquaient cruellement de convictions, mais que voulez-vous. Il ne pouvait cacher cette vague inquiétude qui risquait de lui rester un long moment dans la tête. Le regard et le sourire d'Akira cependant, lui suffire pour qu'il ne s'attarde pas ouvertement sur le sujet. Il se doutait que le jeune homme ne souhaitait pas s'entretenir plus longtemps là-dessus, ce qui ne manqua pas de titiller Hiroki, qui se demandait dans le même temps pourquoi Akira avait-il mis ce sujet sur le tapis, s'il ne souhaitait finalement pas en parler. Il lui lança un regard lourd de sous-entendus, car il était évident que si l'oyabun ne revenait pas sur le sujet, lui-même finirait par le relancer un jour ou l'autre. Mais pas ce soir non, quand il aurait retrouvé la gamine plutôt, et qu'il aurait eu deux ou trois explications. Oui, à ce moment là il reviendrait sur le sujet.

Mais voilà que le sujet d'un week-end entre "mecs" prenait le pas sur le précédent, et il était évident qu'une telle idée ne pouvait que le faire sourire. Il leva de nouveau les yeux aux ciel, et laissa un moment le silence s'installer, en prenant un air de grande réflexion.

Mmh. Je ne sais pas...
Est-ce vraiment une bonne idée ? Tu vas encore me dire des choses pas très gentilles et tu ne me consoleras même pas. J'hésite tu sais !

Il glissa un regard amusé vers Akira, un sourire en coin. Il le suivit des yeux lorsque celui-ci se releva et fit quelquespas, avant de s'arrêter. Il semblait réfléchir, ou peut-être profitait-il tout simplement de ce parc silencieux qui ne le serait déjà plus le lendemain. Il se souvenait qu'il n'y a pas si longtemps, c'était Akira, Natsuki et lui qui arrivaient toujours les premiers ici et qui s'accaparaient tous les jeux. Leur mini-gang indestructible en effrayait plus d'un, mais il se fichait des autres. Seuls eux comptaient après tout. Ils avaient été élevé dans cette otpique d'ailleurs, tous les trois enfants de familles riches, ils avaient été depuis leur naissance à obtenir tout ce qu'il voulait par un simple caprice. Les ordres, ils avaient appris très jeunes à les donner. Ce qui les mettaient instantanément hors d'atteinte des autres, du commun des mortels peut-être même. Rien d'autre n'existait à part eux. Rien d'autre. Et ils avaient été heureux de penser de cette façon, la vie leur paraissait tellement moins compliqué ainsi, il n'avait pas à se préoccuper d'autre chose que d'eux-mêmes. C'était à la fois égoïste et incroyablement généreux, puisque le bonheur de leurs amis leur apparaissaient aussi important que le leur. C'était d'ailleurs la condition pour qu'ils soient heureux, que les deux autres le soient aussi. Il se leva à son tour, un grand sourire bien installé sur ses lèvres. Il fit quelques pas en direction de Son ami, et s'arrêta juste derrière lui, et puisqu'il ne pouvait y résister, il passa encore une fois la main dans la chevelure d'Akira, avant de laisser échapper un rire sourd. Il fit le tour et se planta en face de l'Oyabun, son sourire ne semblant pas prêt à disparaître de son visage.

Bien sûr que ça me tente. Ca me manquait trop je crois...

Il rit de nouveau, et pencha soudain la tête de côté. Un sourire taquin sur les lèvres, il prit une mine mi-boudeuse, mi-amusé, qui lui donnait ce petit air adorable qui n'était pas sans rappeller l'enfant qu'il avait été.

Tu me feras un calin, dis ?

Il se souvenait avoir maintes fois dis ça, lorsqu'il était plus jeune. Lorsque ce fossé de rancoeur ne les séparait pas encore. Il avait toujours été très tactile avec ceux qu'il aimait, chouchoutée Natsuki était un véritable passe-temps, et poursuivre Akira avec ses preuves de tendresse en était un autre tout aussi agréable. Il avait sans doute perdu beaucoup de son air innocent de jadis, et tous deux étaient désormais de grands et beaux jeunes hommes à la veille de l'âge adulte. Mais il ne pensait pas pour autant devoir se retenir de prendre Son ami, celui qu'il venait de retrouver et qui lui avait tant manqué, dans ses bras. Ce serait un peu comme scellé un pacte non... ou plutôt...une promesse.