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 Révisions sur la stèle [PV. Ruki]

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Kisaragi Kei
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MessageSujet: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyVen 29 Fév - 12:19

Le quartier de Yanaka était un lieu que Kei avait arpenté pendant de longues années et il se l'était approprié jusque dans ses moindres recoins.
C'est en empruntant une rue morne et sans vie qu'il commençait à ressentir des douleurs dans les os de sa main droite. Son métacarpien avait certainement du se fendiller mais comme il n'avait aucune idée de cela, il poursuivait ses activités quotidiennes ... et nocturnes comme si de rien n'était.

Il avait emporté son sac en bandoulière noir dont les coutures étaient déchirées tant il l'avait trimballé ça et là à mesure de ses pérégrinations. Visiblement, pour une fois, il avait décidé de réviser un petit peu, se changer les idées, rentrer dans le 'cursus' formaté de la société et peut être intégrer plus tard une université de biologie.

Le jeune homme n'avait pas de bon rapports avec sa mère, mais sa soeur, quoi qu'il en eût dit, comptait un minimum pour lui. Ils avaient une relation de frère et soeur totalement normal, un quotidien mélé de petites disputes additionnées de moments futiles mais parfois magiques.
Hotaru portait bien son nom, elle était semblable à une petite fée qui accompagnait toujours un célèbre héros de jeu vidéo dont Kei adorait les aventures.

Tout ceci pour conclure qu'il devait un minimum poursuivre en parallèle une vie normale afin de pouvoir peut être à l'avenir, prendre soin de sa petite soeur, si les choses devaient changer.

C'est après avoir dépassé ce mur décrépi que le jeune homme pénétra dans l'enceinte austère du cimetière de Yanaka.

Cela ne le dérangeait guère d'évoluer aux milieux d'ex-vivants, qui n'étaient devenus physiologiquement qu'un tas d'os décomposés et rongés par les vers.

Tout ça pour un devoir de mémoire, pour avoir un endroit ou se recueillir ... la nature humaine avait du mal à se défaire de ses habitudes ... pouvait on l'en blâmer. C'était à se demander si pour lui, mieux ne valait s'attacher à personne pour ne pas souffrir de sa perte.

Enfin il jeta son sac au sol, arrivé près d'un arbre mort dans la zone ouest du lieu.

Une petite habitude qu'il conserva pour lui, ce lieu l'apaisait ... enfin apaisait son inconscient, car Kei pensait réellement avoir perdu tout sentiment, mais son humanité restait en latence. A trop refouler on finit par perdre la raison ... peut être aurait il besoin d'une psychothérapie ... enfin ... il ne valait mieux pas pour son hypothetique futur interlocuteur.

Les grands génies sont aussi les premiers à sombrer dans un abîme sans fond et à ce stade, il s'y complaisait.

Le japonais déposa un bouquin assez complexe pour son simple statut d'élève de seconde année. Effectivement cet ouvrage de biologique cellulaire s'interessait à l'évolution et aux mutations mitochondriaques, ainsi qu'aux maladies que celà engendrait.

Passant une main dans ses cheveux sales il se débarassa de sa veste en jean noir sur le sol et cala son dos sur le tronc de ce vieil arbre dont visiblement personne, sauf lui en avait rien a faire. Il n'était maintenant vêtu que d'un t-shirt noir et d'un jean à peine plus clair. Un bracelet imitant un fil barbelé sur son poignet gauche, laissant apparaître quelques morceaux de pansements mal collés.

Désireux de mettre au clair ses notes, il fut surpris d'être saisi par une douleur qui atrophiait les mouvements de sa main droite ... peut être fallait il qu'il consulte ... ou bien qu'il mette un terme à ses arrangements à 'l'amiable' avec ses 'acheteurs'.

C'est dans un moment de calme, après s'être redressé, qu'il remarqua une silouhette indistincte, évoluant au loin parmi les pierres tombales.

Kei developpait également une tendance à la myopie mais ne s'en souciait guère non plus car elle était légère.
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyVen 29 Fév - 15:37

Certains jours, même si c’était le week-end et qu’il n’avait pas cours, même si le soleil brillait, même si Dan n’avait pas fait exploser la cafetière le matin même, même s’il souvenait de son rêve et que c’était un miracle en soi.. même si toutes ces choses positives, il y avait vraiment des jours où Ruki se sentait amèrement dégoûté. De tout, de rien, de la moindre petite chose comme de la plus horrible. Inexplicablement et indicible au départ, ce sentiment s’imposait peu à peu en lui, ne lui laissant aucun espoir de fuite. En fait, le jeune homme se contentait de le supporter et de le traîner avec lui toute la journée, ou jusqu’à ce qu’il se plie au message que cela signifiait : il y avait longtemps qu’il n’avait pas été sur la tombe de sa mère. C’était un tir à rectifier d’urgence, pour son bien-être et sa sérénité mentale.

Heureusement, l’occasion de passer au cimetière se présenta peu après 15 heures. Otoe, beaucoup plus sociale que lui, avait été invité chez une camarade de classe qui, selon toutes apparences, fêtait son anniversaire. Forcément, Ruki dut l’accompagner jusque chez cette jeune fille, parce que malgré ses 13 ans, « si jamais il m’arrivait quelque chose et que je ne puisse pas me défendre, tu le regretteras toute ta vie ! ». Et puis, en un sens, la laisser prendre le métro seule le rongerait d’inquiétude pour le reste de la journée, alors.. Enfin, considérant Dan comme assez âgé pour se débrouiller seul dans l’appartement, l’adolescent prit une seconde ligne pour, après une dizaine de minutes à rouler sous terre à côté d’un salaryman dégageant l’odeur du musc à cinq mètre à la ronde, ressortir à quelques pas seulement du fameux cimetière.

La grille grinça en un bruit strident, rajoutant au glauque de l’endroit, et les graviers crissèrent sous ses pas pourtant légers et lents, calqués sur les battements de son cœur. Tout comme l’église, le cimetière était un lieu saint dans lequel Ruki se sentait mal à l’aise. Comme beaucoup d’asiatiques, il croyait aux esprits et aux âmes errantes, aussi évitait-il soigneusement de ne pas passer à proximité d’une quelconque tombe une fois la nuit tombée. Ce qui ne l’empêchait pas de craindre les esprits frappeurs en plein jour, bien que cela ne soit pas constant. Un regard aux alentours lui apprit que le cimetière semblait vide, et que par conséquent, il risquait d’être seul pour se recueillir. En un sens, ce n’était pas plus mal ; la prière était un moment privilégié et la pudeur l’obligeait à l’effectuer loin des regards indiscrets.

La tombe de sa génitrice se trouvait dans la zone Ouest du cimetière, à l’opposé des tombeaux familiaux où les corps décomposés d’anciens aïeux bâtisseurs des grandes richesses d’aujourd’hui reposaient. En paix ou non, mais cela n’intéressait pas Ruki plus que ça. Son souffle devenait irrégulier, et chaque pas qu’il effectuait résonnait comme un glas funèbre dans son esprit. Même s’il adorait sa mère, il détestait cet endroit. Trop de mauvais souvenirs, ou peut-être de trop joyeux qu’il savait désormais fanés. Le plus difficile n’était pas de perdre un être cher, non ; c’était la pensée qu’on ne pourrait plus jamais les revoir et passer du temps avec eux la plus lancinante. L’Homme est un être égoïste par définition, après tout.. Survolant les épitaphes du regard en faisant voleter ses cheveux détachés autour de son visage, Ruki ne s’attendait pas à l’apercevoir.

Lorsque ses yeux se posèrent sur un adolescent un peu plus loin, il n’assimila pas vraiment la situation. L’instant d’après, pourtant, il sursauta légèrement en se rendant compte qu’il y avait quelqu’un d’autre que lui, et qui, en plus de ça, le regardait pour une raison sibylline. Et si le brun soutint son regard un instant, il ne tarda pas à baisser les yeux en s’inclinant légèrement au passage, faisant passer sa fuite pour un salut respectueux. Même si la présence du jeune homme le dérangeait considérablement, l’androgyne préférait passer outre et, sans même y porter de nouveau de l’attention, s’éloigna de l’intrus de quelques pas, pour s’immobiliser devant la tombe de sa mère. Comble de la malchance, les deux jeunes hommes avaient l’un l’autre une vue imprenable sur l’autre, en considérant bien sûr que leur vue soit irréprochable.

Malgré le discret soupir silencieux qui franchit les lèvres de Ruki, celui-ci déglutit lentement en fixant la pierre tombale, ne tardant pas à s’agenouiller pour joindre ses mains et murmurer quelques prières silencieuses. L’instant d’après, il referma sa main gauche – même si cela était une malédiction, oui, mais l’adolescent était trop maladroit avec sa main droite pour oser lui confier une chose aussi importante – sur son pendentif, et prit une grande inspiration inaudible tandis que l’image de sa mère s’imposait dans son esprit, vidant celui-ci de l’étranger qu’il venait de croiser. Comme à l’accoutumée, une légère nausée le prit à la gorge, mais, habitué désormais, il n’y porta pas plus d’attention que nécessaire et récita quelques vers bibliques dans sa tête concernant le repos éternel et l’absolution des péchés. Assez machinalement, à vrai dire, mais c’était la seule chose qu’il savait faire dans cette situation, et le silence le mettrait mal à l’aise..
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Kisaragi Kei
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptySam 1 Mar - 3:14

Kei resserrait la prise de ses dents sur un pauvre crayon à papier à tel point qu'il le fendilla malgré lui. Il avait cet appetit carnassier qui aimait s'approprier les choses en les croquant à pleines dents, et ses effets personnels y passaient bien avant le reste. Etait ce dû à son manque d'amour maternel, le fait d'avoir sucé son pouce pendant pas mal d'années car il n'avait été ni alaité, ni cajolé comme le devrait être les descendants de la génération 'enfant-roi'.

Perdu dans son analyse de mutations génétiques, son esprit commençait à s'embrûmer, ses reflexions devenaient de moins en moins concises et il rechignait à poursuivre ses travaux, d'autant que l'on venait de le perturber légerement.

Le jeune homme n'avait guère envie qu'un idiot vienne le déranger, surtout qu'il se considérait comme l'unique héritier de cette petite parcelle du cimétière où il avait l'habitude de venir depuis quelques années.

Son arbre préféré lui faisait penser à ceux qu'il avait pu voir dans l'un de ses films d'animation favori, où le personnage principal se sent totalement dépassé par le monde qu'il occupe, et que sa soif d'ailleurs se conclut par un étrange Noël aux couleurs de neige et de charbon.

Il se demanda s'il était vraiment mort ... effectivement ... son tronc sonnait creux, mais c'était comme si l'âme de quelqu'un veillait sur lui les jours où il décidait de venir s'aposer contre ce dernier.

Ca n'est que pris d'une curiosité déplacée, qu'il rangea à la hâte ses affaires de cours, pour enjamber avec soins les stèles funéraires des défunts à proximité.

Remettant sa veste sur ses épaules, il en sortit son paquet de cigarettes et s'en alluma une avant de se rapprocher inexorablement de la silouhette qu'il commençait à discerner avec plus de précision.

Visiblement une jeune femme ... quoi qu'il fut expert pour distinguer la gente masculine sous toutes ses déclinaisons, il eût du mal à apporter un jugement objectif sur la personne dont il était entrain de se rapprocher.

Quel sans gêne ... qu'avait il envie de faire fondamentalement ... de faire chi*r son monde ... disons le.

L'endroit était mal convenu, et il s'entêtait à s'imiscer dans l'intimité post-mortem, d'un inconnu qui peinait visiblement à formuler des voeux.

Gardant sa clope entre ses lèvres, il fit mine de dépasser le sujet contrevenant à son havre de paix, pour y revenir, se postant dans son dos et dégageant une horrible fumée de cigarette pour ajouter gratuitement :


" Euu tu sais ... ça sert à rien de parler aux morts ... c'est scientifiquement prouvé ... d'autant plus que ça n'est pas un endroit pour une ... "


Il s'arreta un instant ... pour détailler plus clairement le pauvre inconnu pour s'assurer de sa nature. Résultats des courses, certainement un jeune homme comme lui.

" Enfin ... " Kei ... Kei troublé, commençait à perdre ses mots, comme si l'agression frontale qu'il souhaitait instaurer, n'avait aucun impact sur ce jeune androgyne.
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptySam 1 Mar - 3:52

L’androgyne le devina avant même de l’entendre, ou de le voir, bien que la tombe de sa mère soit à des kilomètres d’être en marbre et ne risquant donc pas de refléter la silhouette du jeune homme. Pourtant, jusqu’à la dernière seconde, le brun le considéra comme un simple passant qui empruntait l’allée passant dans son dos parce qu’il n’avait pas d’autres choix. Visiblement, il s’était trompé. Sa voix un peu moqueuse, peut-être un peu trop pour que Ruki, l’innocent Ruki, ne le remarque, caressa d’une manière doucereuse et donc agaçante ses tympans, et sa silhouette dissimulait l’épitaphe inscrite sur la tombe de sa mère, remplaçant le soleil par son ombre imposante. Le brun aurait voulu soupirer, et laisser deviner sa lassitude à l’intrus inconvenant. Pourtant, ce fut sa curiosité, et sa gentillesse maladive qui remportèrent le pas sur ses sentiments. Et ce fut deux iris à la fois éthérés et intrigués qui se levèrent vers l’adolescent au tube de nicotine.

Outre l’odeur agressive de cette cigarette, Ruki ne s’attendait pas à voir son vis-à-vis aussi.. expressif. En fait, ce qu’il avait pu déceler dans cette voix inconnue, de bon comme de mauvais, était, non pas opposés, mais différents de ce que les traits faciaux du jeune homme exprimaient. Un revirement de situation, ou un élément déroutant entrant en ligne de compte à la dernière minute, qui sait. Peut-être même que le brun qui le surplombait désormais de toute sa hauteur s’était rendu compte que ce qu’il récitait était des paroles saintes, et que, par respect pour le Seigneur et les morts, il avait décidé de se taire – mais ça, curieusement, Ruki en doutait. Recalant cette théorie en dernière solution, celui-ci posa ses mains sur le sol de part et d’autre de ses genoux pour y prendre appui avant de se remettre debout, lentement mais sûrement. Là encore, son interlocuteur le dépassait d’une bonne tête, mais c’est en lui faisant face que, désormais, Ruki pouvait plonger ses yeux dans les siens.


« Pour une.. ? » répéta-t-il tout d’abord, vaguement soucieux, avant de ciller d’étonnement. Son interruption et son changement soudains pouvaient aussi être dus à une réalisation soudaine de sa virilité, non ? Bien que cet inconnu serait l’un des, sinon le premier à l’avoir deviné membre du sexe fort. Enfin, maintenant qu’il avait pris la parole en sa présence, il était plus difficile de le classer dans cette catégorie : sans être un baryton, Ruki possédait un timbre neutre qui enlevait néanmoins une part de féminité dans sa silhouette. C’était toujours ça de pris. « Ce ne serait pas la première fois que la Science se trompe, après tout. » rajouta-t-il peu après en jetant un coup d’œil aux tombes autour d’eux, à la fois soucieux et désintéressé. Etrange mélange sur son visage angélique. « Même si un corps est mort, rien ne peut démontrer à cent pour cent que l’esprit l’est aussi, n’est-ce pas ? » murmura-t-il en penchant légèrement sa tête sur le côté, détaillant les traits de l’adolescent qui lui faisait désormais face.

La cigarette lui allait. Ruki portait souvent des jugements inutiles ou tout du moins futiles sur les gens qui l’entourait, et le garçon qu’il observait avait une tête à fumer. Le tube entre ses lèvres s’harmonisait avec son visage, et même si le brun se montrait être anti-tabac dans la limite du raisonnable, il en vint à se dire que l’adolescent – qui, à peu de choses près, devait avoir son âge – aurait mérité sa place dans une publicité pour marque de nicotine. Enfin, la propagande, lorsque cela concernait des produits quotidiens dont l’utilité pouvait être remise en cause, avait tendance à lui donner de l’urticaire, mais cette pensée résumait assez bien son avis.
« Néanmoins, s’il devait m’arriver quelque chose, je suppose que vous avoir dans les parages devrait effacer mes inquiétudes. Je ne peux m’avancer à rien, mais si vous êtes assez concerné pour vous déranger dans le simple but de me conseiller.. » Il laissa sa phrase en suspend, et se permit même un rapide sourire en coin à peine perceptible. Aucune ironie, juste de l’amusement. Et son sempiternel calme restait empreint d’une douceur inconsciente, tranchant assez violemment avec les desseins premiers du jeune inconnu.


Dernière édition par Sakahara Ruki le Dim 9 Mar - 3:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyDim 2 Mar - 0:45

Le post-adolescent qu'il était, resta surpris par la répartie dont faisait preuve son interlocuteur.

Des traits épurés, semblant orner un visage façonné par on ne sait quelle force, plus dérangeante que subtile.

Il n'avait pas pour habitude que les personnes qu'il provoquait aient matière à lui répondre.

Jugeant de l'apparente fragilité de l'intrus qui était venu le sortir de sa quietude, il s'était persuadé qu'il pourrait essuyer aisement sa mauvaise humeur.

Son jugement hâtif s'était ainsi vu défait par l'applomb de l'androgyne.

Néanmoins, ça n'était pas ce 'garçon' qui allait l'impressionner outre mesure.

Il en était même amusé, et se permit de rebondir sur ses réactions moyennant un rictus mauvais logé au coin des lèvres :


" Effectivement, il ne faut pas croire tout ce que les scientifiques avancent. Pour eux, la plupart des maux seraient d'origine génétique si on les écoutait ! "

Faisant rouler sa cigarette le long de ses lèvres, par une légère pression de sa langue, il pris un elastique qui trainait dans l'une de ses poches de veste, pour attacher ses cheveux comme un plouc.

Après tout, ce n'était pas en ce moment qu'il était requisitionné pour des shootings, et puis, le maquillage l'avait sauvé plus d'une fois.

A voir le personnage, on se demande bien pourquoi il ne s'oriente pas vers le domaine musical, il en aurait l'aura nécessaire pour percer, mais ses talents vocaux étaient limités, et ses quelques notions de guitare ne pourrait emerveiller que sa petite soeur, voire les gamins du quartier.

Ce sont les yeux noircis par une succession de nuits agitées, dont on ne saurait clairement déterminer la cause; qu'il poursuivit :


" Si je devais te conseiller quelque chose, ça serait de rejoindre bien gentillement la personne que tu es venu voir, ça t'évitera une multitude de désagréments, à commencer par moi. "


Cette phrase tomba comme un couperet, comme si elle avait été capable de déchirer les ailes de n'importe quel ange se trouvant à proximité.

La froideur et le cynisme que Kei dégagea semblaient se fondre dans l'apparente austérité des lieux.
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyDim 2 Mar - 15:36

Le fait que le jeune homme approuve ses mots parut pourtant incroyablement insultant à Ruki qui cilla tout en lenteur en baissant brièvement les yeux pour regarder son vis-à-vis de haut en bas. Rien d’impoli, juste de la curiosité. Il se demandait juste pourquoi diable cet adolescent se trouvait là, face à lui, à se foutre vraisemblablement de lui pour une raison qu’il ignorait. De la méchanceté gratuite, assurément, mais c’était un concept qui échappait totalement au brun, d’où son incompréhension actuelle. D’autant plus qu’objectivement, ils semblaient totalement opposés ; quoique ça expliquerait pourquoi ce garçon veuille lui porter préjudice. Non, vraiment, Ruki ne voyait pas en quoi il aurait pu attiser les foudres de cet inconnu. Bien entendu, certains considéraient qu’une excuse était inutile lorsqu’il s’agissait de se faire plaisir, mais l’androgyne, lui, préférait se dire que son sentiment de malaise n’était dû qu’à sa paranoïa. Savait-on jamais, après tout..

Pourtant, sa belle théorie innocentant son interlocuteur partit en fumée à la seconde réplique, cinglante, de ce dernier. Et Ruki sentait un coup sourd et douloureux lui couper la respiration, ce qui extérieurement s’apparenta à un pincement de lèvres gêné. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne s’attendait pas à ça. Et lui parler de sa mère, surtout de cette façon, était à coup sûr le meilleur moyen de le déstabiliser. Le jeune intrus venait de réussir son coup, et en beauté. Un silence glacial s’empara de l’aîné qui sentit un léger frisson lui parcourir l’échine, son regard se détournant très légèrement en une fuite évidente. Il était incontestablement en position de faiblesse, et un aperçu discret des alentours l’informa qu’ils étaient toujours seuls dans le cimetière austère dont l’emprise effrayante augmentait relativement aux mots prononcés par le brun qui lui faisait face. Sa gentillesse innée lui interdisait de se montrer acide ou même rancunier, mais, pourtant..


Si la vie est un jeu, elle n’a de similaire que sa fin préprogrammée. Et malgré la menace, du moins comprenait-il ses mots ainsi, du jeune homme, il serait dérisoire que la sienne ait vue son heure arrivée. Et ses ailes immaculées lacérées par le couperet se déplièrent avec plus de grandeur encore malgré les plumes arrachées. « L’inconnu est une chose effrayante. » répondit-il de la même voix calme et posée, plongeant ses yeux dans ceux du brun tandis que son visage conservait la même expression douce et innocente. Il n’avait jamais été expressif, aussi le voir sourire aurait-il été dérisoire. Mais ses mots portaient à sa place toutes les émotions qu’il pouvait faire passer. « Tout comme les virus servent aux vaccins, un désagrément peut se montrer utile. Si vous m’accompagnez, j’appliquerai votre conseil sans rechigner. » acheva-t-il en inclinant légèrement sa tête sur le côté, démontrant une curiosité voilée d’amusement, attendant patiemment une réponse comme un gosse une récompense après s’être montré irréprochable.


Dernière édition par Sakahara Ruki le Dim 9 Mar - 3:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyLun 3 Mar - 14:33

Le rictus du jeune homme s'accentua lorsqu'il remarqua qu'il était enfin parvenu à blesser sciemment son innocent interlocuteur. Il s'autorisa à tirer à nouveau sur sa cigarette en laissant la fumée finir sa trajectoire jusqu'à ses narines, pour en expirer l'aérienne volute grisâtre, qui allait se meler à la brûme poussièreuse des lieux.

Kei détestait qu'on ait à redire sur ses spéculations, et encore moins s'il s'agissait d'un androgyne lambda, venu faire son devoir de mémoire auprès de ses proches.

Qu'un caïd lui cherchait quelque dispute, il en était remis depuis bien longtemps, mais depuis quand les frêles et chétifs faisaient ils preuve de tant de bravoure ponctuelle.

Comble de l'insupportable, il apparaissait que sa victime, mal désignée alors, s'amusait à l'amener à se perdre dans son propre jeu.
La patience n'était pas foncièrement l'une des ressources les plus évidentes chez le dealer novice, et il comprenait aisement lorsqu'on essayait de se moquer de lui, d'une façon ou d'une autre.

Serrant le poing droit, jusqu'à en faire craquer ses phalanges, visiblement l'un des facteurs de son mal de main, il l'apporta jusqu'à saisir frontalement, l'une des mèches de cheveux de l'inconscient qui tentait de faire de l'esprit avec lui.

Captive d'une mouvement de doigts, reposant sur les pansements mal agencés de Kei, cette mèche symbolique vint à se tendre comme pour tenir en joue cet hypothetique insolent.


" Quelle belle histoire ... toi ... le blanchâtre innocent à qui l'on devrait accoller de la vermine telle que moi ...

Tu me prends vraiment pour un ... idiot !? "


Le ton venait à monter, à tel point que le lycéen vint à en perdre sa cigarette.
Les cendres se répendirent à même le sol, balayées d'un léger coup de vent qui les fit rougeoyer, puis s'éteindre à jamais.

Son regard s'était retroussé par l'énervement, et certainement la fatigue n'arrangeait en rien son état :


" Je suis certainement plus digne que toi ! Et tu t'es pris pour quoi ? Un innocent ! Tu ne fais que polluer mon univers, comme tu es venu polluer mon cimetière de ta présence ... arrête de te raccrocher au passé, tu as tellement besoin de ça pour continuer à vivre, de parler à ... à une pierre, tu crois que l'esprit attend sagement tes petits caprices pour ressortir de son trou ?! "

S'il se dépréciait volontiers lui même auprès des autres, qu'un arrogant ait le dédain de lui signifier un rapport de valeur l'aurait mis hors de lui, bien qu'il le fût en cet instant.

Son sac tomba à terre, et souleva un amas poussiéreux qui vint salir son jean.
Cependant son étreinte se fit de plus en plus incisive, et il commençait à tirailler, jusqu'à faire mal, les cheveux de son vis à vis.
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyMar 4 Mar - 0:40

Ruki ne cherchait pas à se moquer de cet inconnu, ou du moins, pas volontairement. Sa répartie n’avait jamais été mauvaise, mais, curieusement, bien plus délétère qu’il ne l’aurait jamais désiré. Et il apparaissait clairement que, ce coup-ci, il était tombé sur une personne qui, en plus d’être impolie, ne semblait pas apprécier ses réponses qui jusque là s’étaient montrées respectueuses.. Non ? Objectivement, celui qui aurait dû s’énerver depuis le départ, entre eux deux, c’était tout de même lui. Le brun le tutoyait, le menaçait clairement, et, en plus de cela, semblait sur le point de le frapper s’il en croyait le poing désormais serré que attira son regard suite au craquement relativement inquiétant qu’il fit entendre, tel un cri barbare de mise en garde. Et ce qu’il se passa l’instant d’après, en fait, ne fit que renforcer la métaphore en l’esprit du châtain foncé. Un pas, puis deux, jusqu’à ce qu’il ne puisse pas avancer. Puis une surprise teintée de grenat, à peine perceptible, rapidement remplacé par une douleur à la fois réelle, et tellement lointaine. Même si Yûsuke et son comportement infantile s’étaient effacés de son esprit, le corps de l’androgyne conservait quant à lui les souvenirs de ces gestes. Lui tirer les cheveux faisait parti des tortures préférées de son frère, et les réminiscences à arrière-goût amer firent vaciller Riku d’un malaise si soudain et si bref que lui-même ne le remarqua pas.

Son champ de vue comprenait deux détails : une cigarette, tremblante, et des ongles, des doigts, une main violacée par sa brisure. Son ouïe, quant à elle, assimilait peu à peu les mots de l’adolescent qui l’étouffait désormais entre deux doigts symboliques, des reproches sourds vrillant ses tympans en lui arrachant un frisson de dégoût. Ruki ignorait si cela était dû à la proximité du jeune homme, avec tout ce que cela comportait, à ses mots, lave en fusion s’imprimant dans son propre sang, ou bien même à l’endroit dans lequel ils se trouvaient ; l’humiliation publique l’aurait moins dérangé que celle qu’il subissait désormais juste sous les yeux de sa mère. Son souffle se fit court, et son organisme assimilait les coups verbaux qui se révélaient plus violents que le tiraillement lancinant de ses cheveux. Il ne fit pas attention au sac, ou même à la cigarette. Une phrase tournoyait dans sa tête, inlassablement, en lui faisant pincer les lèvres, tandis que malgré tout, et aussi surprenant que cela puisse paraître, son visage restait calme et impassible. « Tu t’es pris pour quoi ? Un innocent ! », ou quelque chose de ce style. Ce n’était peut-être pas le plus important de la tirade ; pourtant, ces mots s’inscrivirent en lettre de feu dans l’esprit et sur le cœur de l’androgyne, cicatrisant partiellement une plaie qu’on, qu’il venait à peine de lui porter. Ce n’était sûrement pas le but de cette phrase. Mais cela permit à Ruki de rester immobile, quoique ses propres mains s’étaient crispées sur le bas de son T-shirt sans qu’il n’en ait conscience.


« Je vois. » murmura-t-il sur le ton de la confidence, même s’il n’y avait plus personne à déranger ici. Que les esprits puissent les observer ne le mettait qu’à moitié mal à l’aise. Toute son attention se portait sur son vis-à-vis, unique en sa conscience en ce présent éphémère. Le passé, le futur ou le conditionnel importait peu. « Vous n’êtes pas idiot. Votre sens de l’observation n’est tout simplement pas assez avisé. » rajouta-t-il sur un timbre un peu plus audible, la voix paisible et sereine. Aucune trace de reproche, ou de rancune. « Une propriété, aussi insignifiante soit-elle, ne doit pas être laissée à l’abandon. Mais vous me semblez bien trop passionné pour ne pas connaître cela. Sachez seulement que vos jugements trop hâtifs pourraient vous porter préjudice. Si ce cimetière vous appartient, tout comme l’oxygène qui y circule, je suppose que vous êtes un habitué de ce lieu. Me voyant si peu venir ici, vous auriez dû comprendre que mon passé n’a plus grande importance à mes yeux, et ce dont je fais preuve se nomme le respect. Les morts aussi y ont droit.. » psalmodia-t-il, avant de lever sa main gauche pour la poser sur l’hématome de ce jeune inconnu, avec douceur et précaution. « Vous êtes plus digne que moi, sans aucuns doutes. Alors ne laissez pas cette plaie s’aggraver, cela pourrait devenir sérieusement handicapant. » acheva Ruki en un souffle aussi léger qu’une plume se posant sur l’asphalte impersonnelle du temps. Il se dépréciait volontiers auprès des autres, lui aussi, mais toujours au profit de ceux-ci. Même un inconnu aussi agressif que son vis-à-vis actuel méritait de passer avant lui..


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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyMar 4 Mar - 21:15

Ses cheveux en bataille dépeignaient aisement sa nature sanguine.

Kei était provoquant, cynique et belliqueux, toutefois ça n'était qu'une part de ce qu'il souhaitait bien montrer.

Que dire si ce n'est, que malgré sa haine effective du genre humain, il laissait place à un univers personnel dont il a su fermer l'accès à toute la pourriture alentours.

Non pas qu'il fut un sensible exacerbé, mais son idéal était quelque chose d'inconcevable pour les autres.

La haine n'était pour lui, que la juste réaction à la bonté afin de se protéger, en ce sens il se savait, peut être à tort, digne d'une considération plus élevée que les personnes qu'il était à même de rencontrer.

Qu'on fasse montre de compassion était pour lui quelque chose de bien ridicule ... depuis quand pouvait on changer les choses avec de l'appitoiement et quelques douces paroles.

Ces paroles, il n'en avait pas besoin, du moins, plus maintenant.

Lorsque son interlocuteur porta une main concernée sur ses blessures apparentes, il la rejeta violemment en la balayant d'un revers.


" Tu crois peut être que tu peux rester là, à jouer l'agneau, me prenant en pitié et me démontrant tous tes bons sentiments ? Laisse moi rire ... ! "

Ce qu'il fit d'un ton sarcastique, soupirant comme pour conclure.

Malgré les apparences, ce qu'il cru saisir n'était pas seulement un cadeau désinteressé de la part de l'androgyne, après tout, chaque acte n'est qu'une réaction tendant vers un but personnel, si ce n'est pour autrui, il n'en résulte que sa propre satisfaction.

Portant sa main endolorie de crispations jusqu'à la joue gauche de l'angelot, il le regarda, mélant profondeur à sa froideur constante et ajouta :


" Que c'est touchant, toute cette compassion, j'y croirai presque ... "


Sa voix suave trahissait un énervement certain, et il fit s'entrevecher les bords de l'un de ses pansements, sur les lèvres du fier innocent venu quemander son quotat d'âme à sauver pour la journée.
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyMar 4 Mar - 22:13

Ruki ne chercha pas à résister lorsque le brun balaya sa main qui, malgré la courbe rapide qu’elle décrivit, retomba sans un bruit contre le bassin du jeune homme, celui-ci gardant encore un instant les yeux baissés avant de les relever vers son vis-à-vis qui semblait encore plus grand, désormais. Leur proximité s’étant accentuée, c’était comme si le châtain foncé était plus que jamais condamné à regarder les autres en contre-plongée, démontrant son infériorité aussi physique que caractérielle vis-à-vis d’eux. Et le jeune homme qui lui faisait face était incontestablement plus affirmé que lui sur les deux points. Pas forcément plus digne, justement, ou même avec une plus grande profondeur ; juste plus fort. Plus imposé. Plus imposable. Ruki cilla lentement aux mots toujours aussi tranchants de son interlocuteur, mais ceux-ci ne le blessèrent plus aussi crûment. Pas qu’il s’était construit une pseudo-carapace ou une connerie de ce style, mais la blessure du brun passait bien avant les siennes désormais qu’il l’avait remarqué. Son empathie et sa générosité naturelles l’obligeaient, là encore, à se rendre secondaire.

Le rire du jeune lui fit légèrement pincer les lèvres de tristesse, tandis qu’il pensait vaguement que les gens avaient vraiment tendance à tout prendre de travers. Malheureusement, sa réflexion ne put aller plus loin, et une main au contact à la fois glacial et inquiétant vint se poser sur sa joue. Ruki sentit son rythme cardiaque s’emballer, et son regard partir sur la gauche, comme s’il tentait d’observer cette paume tremblante contre sa peau. Les légères crispations sûrement inconscientes des doigts du brun trahissaient sa douleur, ou tout du moins sa blessure, et le châtain foncé se sentit davantage persuadé dans sa décision précédente. Aussi antipathique se montrait-il, il ne pouvait aisément pas laisser ce garçon dans cet état.
« Je vais vous décevoir, et vous m’en voyez navré. » répondit-il d’un ton égal en inclinant légèrement sa tête, échappant ainsi aux taquineries rugueuses et désagréables du pansement sur ses lèvres. D’ailleurs, sa langue vint faire un tour sur celles-ci, comme pour les nettoyer, et l’androgyne fit de nouveau rencontrer ses prunelles à celles, sombres, de son vis-à-vis avant de reprendre la parole.

« Je ne ressens aucune pitié pour vous, et ce même si vous vous évertuez à faire en sorte que ce soit le cas. Vous n’êtes pas une exception, et mon inquiétude n’aurait pas été différente si vous aviez été une petite fille attendrissante venant de se rétamer sur le trottoir. Vous avez sûrement quelques problèmes de sociabilité, voire de société, et je peux le comprendre. Néanmoins, si le loup était vraiment affamé au point de rester insensible à ce que l’agneau lui murmure, pensez-vous qu’il s’obstinerait à rester inutilement statique pour écouter ses déblatérations ? » Sa question était inutile, et même s’il ne pensait pas avoir tout juste, il ne pensait pas non plus avoir tort. Comme il venait de le lui faire comprendre, le brun avait tous les moyens pour le faire taire ou aurait tout aussi bien pu l’ignorer pour reprendre son chemin après lui avoir asséné quelques coups meurtriers à l’aide de mots suintant le mépris et la condescendance. Il aurait très bien réussi son coup, d’ailleurs, s’il n’était pas resté à parler ornithologie. Ruki ne cherchait pas à avoir raison, ou même le dernier mot. Il voulait juste que cet inconnu cesse de tourner autour du pot et prenne enfin une décision. Peu importe laquelle. Ils ne se connaissaient pas, après tout.


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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyMer 5 Mar - 14:59

Kei n'en revenait pas, à croire qu'il attirait les espèces les plus singulières de l'humanité. Ce jeune homme non seulement faisait preuve d'un calme à toute épreuve, d'un esprit passablement réfléchi, mais il s'évertuait à faire des analogies bien troublantes. Le fait qu'il le vouvoie l'exasperait également et il le bouscula légerement en appliquant la paume de sa main sur son épaule :

" Tu vas arrêter de me vouvoyer ... c'est quoi ces formalités ?! Tu me rends dingue avec tes airs condescendants ! "


La fatigue et l'agacement, entrebaillaient la porte à la douleur lancinante qui sévissaient dans la main du jeune homme. Se mordant la lèvre inférieure comme pour créer une douleur encore plus forte, afin d'induire en erreur ses sens; sa vue commençait à baisser.

Le bruit du vent balayant les stèles et leur poussière respective, commençait à se faire l'écho lointain de la perception de l'adolescent.

Son temperament sanguin n'arrangeait jamais sa propansion à l'hypertension, il arriva plusieurs fois qu'il resta cloué au lit après une quelconque bagarre, ou négociation ayant mal tournées.

Embêter sa victime préposée n'était plus dans l'odre du jour, du moins dans l'immédiateté, aussi il s'en détournant, plissant le regard comme pour regagner ses esprits.

Ses iris devenaient presque vitreux, sa vision voilée d'un filtre opaque.

Néanmoins il s'empara de son sac pour changer d'air, mais le poids de l'objet lui pesait et l'handicappait dans sa route. Trainant le pas, délaissant l'intrus présupposé, il s'arreta quelques mètres plus loin, pour recouvrir peu à peu ses esprits, s'appuyant contre le rebord d'un monument aux morts.


* Ca ... craint ... heureusement que je n'en prends plus, j'suis tout stone ... *


Passant sa main sur son front, dont de la sueur commençait à perler, il détourna le regard sur le côté, comme pour assener un point de fuite à sa douleur.
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyVen 7 Mar - 1:17

Tout en reculant de deux – trois pas suite à la bousculade du brun, Ruki ne put s’empêcher de comparer la scène à un plateau d’échec. Son « adversaire » était maître du jeu, le déplaçant à sa guise sous une violence drapée de mépris, et en posant ses conditions à l’aide de règles audibles intransigeantes et tranchantes. Cela ne fit que renforcer sa conviction d’être le soumis dans ce duo atypique, mais il se contenta de relever sagement les yeux vers son vis-à-vis, pas plus troublé que ça, en se massant en un geste lent son épaule. Pas que le geste l’ait blessé, ou qu’il se sentait sale d’avoir été touché par son cadet. Simple réflexe. D’ailleurs, ses doigts s’immobilisèrent aux mots de celui-ci, et, cette fois-ci, le châtain ne retint pas son sourcil se hausser d’étonnement. Ses airs condescendants.. ? Ruki n’avait jamais songé que se montrer poli pouvait le faire paraître pour quelqu’un de méprisable, aussi en resta-t-il le souffle coupé un moment, vacillant entre le dépit et l’incompréhension. Et ce ne fut qu’avec un peu plus de déconcertement qu’il fit face au changement comportemental de son interlocuteur.

Sans un mot, et reprenant inconsciemment une expression calme et inexpressive, Ruki suivit le jeune homme des yeux, immobile. S’attendant à le voir s’effondrer à chaque pas, il ne tarda cependant pas à se demander pour quelle raison ce dernier l’abandonnait de cette façon. Bien sûr, en temps normal, il n’aurait pas cherché plus loin et aurait compris ce départ inopiné comme un stand-by de leur échange tumultueux. Mais, ayant vu sa blessure, l’androgyne ne put s’empêcher de penser à la douleur que pouvait ressentir le brun, et n’hésita qu’un instant avant d’ouvrir sa sacoche placée en bandoulière, attrapant une plaquette de médicament et une bouteille d’eau qu’il transportait en permanence sur lui à l’aide de sa main gauche. Généralement, il ne se servait de ces pilules qu’en cas de migraine, mais leur boulot étant de cibler la douleur, il ne doutait pas de leur efficacité sur une blessure de ce genre. Même si cela ne suffirait jamais à guérir le mal lancinant de cet inconnu, ce serait toujours ça de pris en attendant un diagnostic plus professionnel. Et une décision médicale, mais après, c’était autre chose..

Relevant les yeux, Ruki distingua clairement la silhouette du jeune homme s’affaisser légèrement contre le monument sur lequel il prenait appui, et son rythme cardiaque s’accéléra de nouveau sous l’inquiétude. S’avançant vers lui, et s’obligeant mentalement à mettre le peu de rancœur qui l’habitait de côté, le châtain foncé ne tarda pas à se placer face au jeune souffrant, plantant ses yeux dans les siens en lui tendant les deux produits en un geste empreint d’une douceur éthérée, trahissant ses ressentiments actuels.
« Dis-moi de te foutre la paix, et j’obéirai sans protester. Je ne suis pas du genre obstiné, alors tu peux me croire sur parole. Le cas échéant, je ne te laisserai pas dans cet état. Jamais. Et sûrement pas parce que j’ai pitié de toi, ou que j’ai besoin de te montrer une quelconque condescendance fallacieuse. » psalmodia-t-il d’un ton égal, même si, désormais, sa voix stone et sereine semblait habitée par quelque chose de plus profond, d’indicible, et d’inédit depuis leur rencontre. C’était incontestablement la plus grande preuve de sa sincérité, et des bons sentiments qui l’animaient.


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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyVen 7 Mar - 5:50

Pliant genoux à terre, Kei passa lentement ses doigts engourdis sur sa nuque, afin de défaire sa queue de cheval mal affairée.
Saisissant son elastique entre ses incisives, il le recracha au sol puis commença à tousser par intermitence.

Il y avait plus d'une année qu'il n'avait touché quelque 'drogue' dure, mais il lui arrivait de faire un malaise sous réserve qu'il ait cumulé, soit un peu trop d'épuisement, soit un énervement trop prononcé.

Toutefois, il était le seul à savoir qu'il venait d'échapper in extremis à un guet-apens la veille, au soir. Une course qui aurait pu mal tourner, en même temps, c'était le deal ... les risques 'dérisoires' du métier.

C'est en glissant le bout de ses doigts, aux aspérités apparentes sur un front chaud et humide, que son lourd regard noir se détacha du point fixe où il s'était figé ces derniers instants.

Il le revit, se dirigeant vers lui, lui tendant à boire et à manger, telle la main secourable qui voulait se donner bonne conscience.
Qu'en avait il à fo*tre de lui ? Concrètement ... les bonnes âmes ne font pas de vieux os, c'est ce qu'il avait appris ces dernières années.

Interloqué, il détailla ce qu'on lui tendait de bonne grâce, et changea, pour le moment du moins, son fusil d'épaule, pour se retrancher derrière un questionnement beaucoup plus plat :


" Pas obstiné toi ?! ... m'fais pas marrer ... t'es encore plus tenace que ces mecs d'hier soir. "

S'emparant de la bouteille d'eau d'un geste brusque, il laissa les médicaments de côté volontairement, les regardant d'un oeil mauvais.
Il dévissa le bouchon et porta la bouteille à ses lèvres, la vidant à moitié pour ensuite déverser le liquide sur ses cheveux pour ses rafraîchir les idées malgré un temps assez maussade.

S'ébrouant tel un chien égaré, ses mèches détrempées vinrent se coller sur son visage, et un soulagement notoire se fit entendre par le biais d'un soupir logé entre plaisir et harrassement.


" C'est sympa ... si tu m'avais dit plus tôt que t'avais de l'eau au lieu de faire de l'esprit. "

Le jeune homme s'assit en dépliant l'une de ses jambes au sol, l'autre conservant son genou a demi plié.
Il recouvrait peu à peu sa vigueur, laissant son ressentiment ponctuel derrière lui pour rapporter son attention vers son interlocuteur, très singulier, il devait le conclure.
Une physionomie plus qu'androgyne, pas forcement sa tasse de thé mais il devait convenir qu'il faisait preuve d'un désinteressement plus qu'interessé.

Une curieuse intention naquit par la suite dans l'esprit du japonais pour se permettre d'interpeler à nouveau son armoire à pharmacie sur deux jambes.
Il se redressa pour s'avancer vers lui, gardant la bouteille vide serrée dans la paume de sa main. On l'entendait à peine craquer, emettant un bruit de plastique maléable se froisser sous ses doigts. Kei vint faire râper le bouchon sur le coin de la gorge immaculée de son partenaire d'infortune.


" San...kyû ! " fit il en décomposant les deux syllabes, arborant le regard qu'il déstinait lorsqu'il défait une quelconque autorité.
Cela avait un certain charme, pour peu que l'on n'était pas susceptible.
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyVen 7 Mar - 15:10

Les toussotements plus ou moins violents du brun blessait davantage le châtain que les mots mordants ayant pu être prononcés au préalable ; la douleur extérieure lui semblait bien plus importante que n’importe quelle méchanceté gratuite, et, aussi surprenant que cela puisse paraître, son organisme, influencé par sa philosophie, s’y adaptait de manière troublante. Alors, certes, il aurait pu se sentir coupable en laissant ce jeune homme se débrouiller seul dans son état déplorable, mais Ruki agissait avant tout pour le bien de celui-ci, et non pas pour se donner bonne conscience. Il est dangereux d’ignorer les territoires malsains de l’égoïsme, mais cette absence de mal en lui le rendait justement beaucoup trop vulnérable pour intéresser les « mauvaises » personnes aux noirs desseins. Du moins, jusque là, le temps l’approuvait en ce sens. La voix de son cadet emplit de nouveau le calme du cimetière, et l’androgyne y nota moins d’agressivité, autant sur la forme que sur le fond, lui arrachant un léger hochement de tête, version métaphorique d’un sourire amusé chez lui.

Ne préférant pas demander de qui son vis-à-vis parlait, et lui laissant prendre la bouteille de la manière dont il le désirait, Ruki baissa brièvement les yeux sur la plaquette de médicaments qu’il rangea l’instant d’après dans sa sacoche, étant assez futé pour comprendre le regard mauvais du brun. Il n’allait pas l’obliger à avaler une pilule s’il ne le désirait pas, tout de même ; même si cela l’embêtait de laisser le garçon souffrir bêtement, c’était le choix de ce dernier que de se traîner une douleur lancinante à long terme. Lorsque le châtain reporta son attention sur le jeune homme, celui-ci s’ébrouait en lui faisant partager la fraîcheur momentanée de quelques gouttelettes d’eau, et l’aîné ferma les yeux par réflexe, notant dans un coin de son crâne de s’arrêter à un convini pour racheter une bouteille, matériel de survie indispensable, dès que possible. S’étant agenouillé pour donner ses intentions thérapeutiques au grand malade, l’androgyne se redressa en refermant sa sacoche en un bruit de fermeture éclair discret, marquant un léger temps aux mots – culottés – de l’alité désormais assis sur le sol.


« Vous.. Tu semblais aller parfaitement bien, un peu plus tôt. » répliqua-t-il calmement en un souffle, haussant les épaules de résignation dans le même coup, évitant au mieux de reprendre le vouvoiement histoire de ne pas énerver de nouveau le jeune impulsif. D’ailleurs, le comparer à un loup précédemment était exagéré ; le renardeau, beaucoup plus joueur, aventureux et roublard, lui convenait bien mieux. Et puis, à bien y regarder, Ruki s’imaginait davantage son patient improvisé comme un fourbe rusé solitaire que comme un fin tacticien chef de meute. Un très léger sourire arqua sans raison particulière les lèvres de l’androgyne, mais, déjà, le brun se remettait debout, ne laissant jamais le silence perdurer bien longtemps, pour avancer vers lui et.. faire rouler le bouchon dans son cou ? Les aspérités du plastique lui donnait une double sensation étrange ; l’agréable des chatouilles et l’agressif du rugueux lui arrachèrent un imperceptible rictus indécis. Mais il ne songea pas à repousser la main de son vis-à-vis, son esprit se faisant accaparer l’instant d’après par le regard de celui-ci.

Le remerciement du brun se fit entendre, mais Ruki ne sembla pas vraiment l’assimiler du premier coup. Devait-il se sentir provoqué, auquel cas l’ironie aurait pu être perceptible ? Un léger trouble le prit sans qu’il ne puisse vraiment l’expliquer de manière cohérente. Voir son camarade devenir aussi.. calme, oui, mais aussi différent créait un paradoxe que l’androgyne ne put s’empêcher de trouver charmant, en effet. Il considéra même son vis-à-vis agréable pendant un instant malgré le début tumultueux de leur entrevue, c’était tout dire.
« Pas besoin de me remercier, c’est normal. » répondit-il alors de la même voix posée, qui, cette fois-ci, dissimula clairement ses ressentiments ; et encore heureux, d’ailleurs, même si Ruki n’en eut pas vraiment conscience. Une légère brise se leva, et créa un nuage de poussière au ras du sol, salissant leurs chaussures et faisant claquer le pas de leurs pantalons telle une voile en pleine mer. La sensation d’un plaisir similaire à celui d’un marin reprenant la mer après une longue abstinence prit l’androgyne à la gorge. Il l’ignorait, mais son soulagement, bien que latent, était immense. Un refus de la part du brun l’aurait fait chavirer dans les profondeurs de son impuissance.
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyDim 9 Mar - 3:25

* Humph ... pourquoi faut que j'tombe sur des mecs comme ça moi, j'les attire ou quoi ... bordel *

Effectivement, Kei restait pantois devant le fait que, malgré sa nature téméraire et aggressive, la majorité des rencontres masculines qu'il faisait, se résumaient à des éphèbes totalement dénués de mauvaises intentions. Enfin non, cela ne serait pas équitable d'en parler en ces termes, d'autant plus qu'il savait bien discerner, les désirs cachés de la plupart d'entre eux. Au moins les drogués n'avaient que rarement du répondant, et cela lui facilitait la tache, tant dans ses ventes, que dans les heures sup' qu'il entreprenait, si quelque beau jeune homme réagissait mal à sa 'marchandise'.

Requinqué et prêt à reprendre sa route, il lui fallait néanmoins cloturer sa rencontre inopinée par un dialogue un minimum courtois ... semblait il.

Il n'était pas de nature timide, du moins il ne le laissait pas transparaître, mais il s'averait concrètement, que, lorsqu'un garçon lui plaisait, il s'évertuait à adopter une attitude totalement froide et détachée, afin de ne laisser rien présupposer quant à son propre jugement, et ses hypothetiques penchants déviants.

Dépliant ses doigts engourdis, il aggripa la main leste de l'androgyne pour se présenter dignement :


" Moi c'est Kei ... " fit il, persiflant son nom entre ses dents presque parfaitement alignées, sauf une, stigmate d'un accroc datant de plus de deux années. Ses mèches de jais restaient aussi désordonnées qu'un champ d'herbes folles. Sa peau quant à elle s'était réchauffée, et le contact de ses doigts sur celle de son interlocuteur, lors de cette poignée de main qui ne s'était défaite, mélait un écart de température à peine notable.
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyDim 9 Mar - 14:15

Ruki passa ses doigts froids sur la base de son cou, s’écartant par la suite d’un petit pas du brun, semblant considérer leur échange plus ou moins civilisé comme terminé. Mais le châtain ne songea pas encore à partir, réfléchissant davantage à la possibilité de faire un peu plus pour son vis-à-vis, à savoir.. Son regard descendit se poser sur la main de ce dernier qui semblait décider à se taper toutes les couleurs blafardes de l’arc-en-ciel, à peu de choses près. Il lui semblait inconcevable que tout aille bien de ce côté, surtout près l’avoir entendu craquer de manière inhabituelle. Inciter son cadet à aller à l’hôpital serait donc légitime dans cette situation, non ? Enfin, il n’insisterait pas plus que ça si celui-ci refusait, mais il aurait au moins tenté de faire quelque chose pour son bien-être, alors.. La main libre du brun, moite, attrapa la sienne pour refermer ses doigts sur les siens, le surprenant au plus haut point – il fixa leur point de contact en cillant d’incompréhension. Kei ? Relevant les yeux vers lui, l’androgyne l’observa un instant avant d’hocher la tête en radoucissant ses traits, remplaçant ainsi un sourire incongru.

« Ruki. » répondit-il simplement, ne rajoutant aucun « enchanté » ou quelque chose de ce style, puisque ce serait, en soi, mensonger. Sa vie n’aurait pas été plus joyeuse ou plus misérable s’il avait ignoré le prénom de son interlocuteur, et, qui sait, peut-être était-ce la première et dernière fois qu’ils se rencontraient. Alors autant éviter les formules de politesse suintant l’hypocrisie, ça ne lui ressemblerait pas. Et, curieusement, il était intimement persuadé que ce n’était pas dans les coutumes de ce Kei non plus. Relâchant sa main et ramenant la sienne à lui, remettant en place sa sacoche en un réflexe inconscient, le châtain foncé ramena ses prunelles sur celles de son vis-à-vis, de la curiosité semblant ça et là percer son expression sereine. « Tu comptes faire quelque chose, pour ta main ? » demanda-t-il franco, prouvant encore une fois que son inquiétude pour la blessure du brun était sincère du début à la fin. Et puis, objectivement, qui ne se soucierait pas de ce membre boursouflé et coloré vraisemblablement douloureux ?
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyMer 12 Mar - 1:10

Le goût acre que Kei avait sur la langue, se propagea le long de sa gorge, trahissant certainement sa douleur maintefois refoulée. Mais quand était-il de celà ... ça n'allait pas le tuer. Après tout, il prendrait volontiers la mort comme l'un des plus beaux cadeaux que l'existence pourrait lui faire. Quitter enfin ce monde lamentable, ce pays fait d'individus grégaires et qui enterrent vivants leurs espoirs les plus intimes. Enfin, ça n'était pas à l'ordre du jour, d'autant qu'il appreciait toutefois aller à quelques classes comme celle de Biologie, ou encore se complaire avec le corps d'un adolescent épris de son humble ... personne.

Ayant dépassé sa mauvaise humeur opportune et ayant fait preuve d'un minimum de sociabilité, il fut surpris de se laisser aller à converser avec l'un de ses pairs qui semblait témoigner un interêt grandissant pour sa pauvre 'erraflure'.

Pour lui ça n'était rien ... juste une douleur récurrente qui se manifestait à cause des coups-bas qu'il dut porter pour s'en tirer presque indemne à ce jour.

Levant le poignet mollement, il fit basculer d'avant en arrière ses doigts comme pour signifier que sa main fonctionnait normalement.


" ... Ma main va très bien ! Tiens regarde ... "

L'instant qui suivit, ses traits se délassèrent pour laisser apparaître un visage des plus serein, du moins temporairement.

Déglutissant avec difficulté, il tenta une approche, plus adaptée envers son interlocuteur ... à croire qu'il avait un minimum de sens moral ... bien qu'il fut un grand moralisateur à ses heures perdues, avec ses compagnons d'infortune.

Cherchant à ne pas s'excuser directement, il s'enquit de la venue du jeune homme en ces lieux, qu'il désignaient comme 'siens' jusqu'il y a alors une dizaine de minutes.


" Ne parlons plus d'ma blessure ... et toi ... t'es venu voir qui ici au juste ? "

Sa question fut sincère, chose assez rare, bien que son impulsivité représentait une forme de sincérité, moins docile il est vrai.
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyJeu 13 Mar - 0:35

Ruki retint un rictus de douleur compatissant lorsque Kei, pour lui assurer de sa bonne foie et appuyer ses mots avec efficacité, leva sa main défigurée par l’hématome devant son visage, bougeant ses doigts l’instant d’après. Extérieurement, le châtain n’avait plus rien à y redire : le brun semblait totalement maître de ses mouvements à ce niveau-là, et au vue de son expression sereine, l’androgyne en vint à la conclusion qu’il ne devait pas souffrir. Pourtant.. Il ne pouvait s’empêcher de penser que cela devait le gêner, d’une façon ou d’une autre. Ne serait-ce que par sa préférence pour utiliser sa main « valide » ou les inquiétants craquements précédemment entendus. Néanmoins, l’aîné n’insista pas et hocha la tête, croyant sur parole l’adolescent qui d’ailleurs ne tarda pas à reprendre la parole pour lui poser une question déroutante, autant sur la forme que sur le fond. Parler de sa mère n’était pas une des passions de Ruki, et voir Kei devenir aussi.. docile après tant d’agressivité ne le mettait pas en confiance. Pourtant, après un silence durant lequel il relut une énième fois l’épitaphe inscrite sur la pierre tombale de sa matriarche, il reporta son attention sur son cadet pour hocher la tête, résigné, sa voix se faisant inconsciemment davantage placide.

« Ma mère. Ça faisait un moment que je n’étais pas venu lui donner de nos nouvelles, alors je me suis décidé aujourd’hui parce qu’il faisait beau. » répondit-il, un poil nonchalant, en ne pouvant empêcher ses épaules de s’hausser brièvement. Imitant son vis-à-vis dans ce procédé, parler de sa mère à la troisième personne du présent, comme si elle était encore vivante, créait cependant en lui une sorte de trouble à peine voilé qui lui fit se mordre la lèvre inférieure, comme un repenti de première catégorie. Nerveusement, sa main gauche alla taquiner du bout des doigts son pendentif, avant d’aller se loger dans la poche de son jean. Se forçant à penser à autre chose, autant pour le bien de cette conversation pacifique à peine entamée que pour son propre moral pour le moment assez bon, Ruki releva des yeux un peu plus curieux vers Kei, retrouvant son attitude première, tout comme son intonation originelle. « Et toi ? Enfin, je doute que tu sois venu rendre visite à qui que ce soit mis à part à l’arbre là-bas vu ta phrase de tout à l’heure, mais sait-on jamais.. » demanda-t-il avant d’arborer une moue amusée sur son visage, sans pour autant sourire, comme à son habitude. Ses zygomatiques avaient peut-être tendance à le chatouiller, quelquefois, mais Ruki n’était pas du genre à obéir aussi facilement à des muscles, aussi faciaux soient-ils.
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Kisaragi Kei
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyLun 17 Mar - 3:16

L'égarement et la perte étaient deux préceptes qui ne demeuraient étranger au jeune homme. Ses pas le conduisaient volontiers vers des endroits inconnus.
Yanaka était un domaine, 'son' royaume, morne paysage, dans lequel il se fondait volontairement dans cette brûme grise et centenaire. Son isolement n'était que le juste retour de sa nature présomptueuse. Il était vrai également qu'il s'était lié d'amitié avec cet arbre auquel Ruki faisait référence. Pitre plaisanterie, ou réel attachement, à cela il en était le seul à répondre.
Cependant, il semblerait que malgré le désagrément causé par la venue inattendue du chatain, il en était inconsciement soulagé. Ses révisions n'étaient pas pour lui un poids, mais l'un de ces exercices de concentration qu'il peinait à faire, manque de réelle motivation.

Lorsque son interlocuteur fit réference au motif de sa venue, il découvrit qu'il s'était déplacé pour donner de 'leurs' nouvelles à sa mère. Y avait il encore en ce monde des jeunes gens ayant un lien familial si fort, qu'il perdurait dans le futur. Il était à mille lieues de penser cela, quand bien même, il en fit l'amer constat. L'air résigné il n'en laissa échapper qu'un :

" Ta mère ... hein ... "

Pensif à sa propre condition de paria, et de cible préférée des moqueries de sa famille maternelle, le japonais détourna le regard vers son arbre préféré, à moitié décrépit, et n'osa en narrer l'histoire à son compagnon impromptu.

" Figure toi que ... cet arbre a un nom ... mais c'est une histoire qui n'a pas le mérite d'être contée, tout comme la mienne ... "

Que cette solitude était pesante, c'est pour cela en un sens, qu'il aimait à se consumer partiellement dans des plaisirs fugaces, au moins à ceux là, on ne leur demandait pas grand chose, si ce n'est de satisfaire l'instant voulu.
Plaisir qu'il n'il n'avait pas rencontré depuis longtemps, du moins il l'estimait.
Son oeil lubrique s'épanchait peut être un peu trop en deça de la bienséance.
Son regard vitreux se perdait dans le lointain, et son imagination commençait à faire son travail ... jusqu'à ce qu'il redécouvre une silouhette à peine reconnue, celle du jeune homme avec qui il conversait depuis peu.
Remuant le nez, tel un chat echaudé, ses yeux carressaient le sol pour remonter lentement au niveau de ceux de Ruki, laissant transparaître un sentiment aussi dérangeant qu'incertain.
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MessageSujet: Re: Révisions sur la stèle [PV. Ruki]   Révisions sur la stèle [PV. Ruki] EmptyLun 24 Mar - 4:39

Ruki, aussi curieux que cela puisse paraître, se contenta d’hausser les épaules à l’écholalie dont Kei fit preuve, bien qu’une indicible envie de vomir lui chatouilla l’estomac. Il ne la releva qu’à moitié, puisque celle-ci n’était que latente, mais le mal-être était présent, et ancré en lui. L’adolescent savait pertinemment qu’il perdurerait jusqu’à ce que ses pas le mènent hors de ce cimetière lugubre et oppressant, aussi ne chercha-t-il même pas à en passer outre, mais il se sentait, sciemment quant à lui, aussi soulagé de la présence du brun que celui-ci l’était de la sienne, quoique pour une raison différente. Si Kei n’était pas intervenu, il ne doutait pas que sa journée se serait terminée au fond de son lit, le visage dans l’oreiller à réfléchir sur sa piètre condition de pantin humanoïde comme un adolescent en crise qui trouve que le mot « révolution » est beau parce qu’il ressemble à « revolver ». Ce qu’on appelle aussi plus communément une déprime, en somme. Et Ruki trouvait ce scénario assez peu enviable, à vrai dire. Aussi déglutit-il pour faire passer la couleuvre qu’on venait de lui forcer à avaler, changeant de sujet de préoccupation pour tourner la tête vers l’arbre dont son vis-à-vis parla avec somme toute une sacrée dose de mystère.

Une histoire qui ne mérite pas d’être contée, hein ? S’il s’en sentait l’envie, Ruki aurait volontiers sourit. Des souvenirs lointains d’une génitrice lui faisant la morale lui revinrent en tête, et une nostalgie dolente l’envahit de nouveau avant qu’il n’hoche lentement la tête, jouant avec la fermeture éclair de sa sacoche, nerveusement. Il ne s’en rendit pas compte, mais ses doigts tremblaient. Ses jambes flageolaient aussi sûrement un peu. Mais il avait depuis longtemps appris à différencier ses réactions physiques à celles, plus insensibles, psychologiques. Il y avait certains points indissociables qui, pourtant, réagissaient de manière opposée. Deux maillons d’une même chaîne, même consistance, même odeur, même température, pouvaient tirer dans deux directions dissemblables.
« Du mérite.. Est-il nécessaire d’en avoir pour exister ? » murmura-t-il, avant de reporter son attention sur le brun, sentant son souffle se couper lorsque ses yeux rencontrèrent les siens. La situation devenait dangereuse. Très dangereuse. Et Ruki ne pouvait se permettre le luxe de la laisser aux mains du destin. Malgré son caractère fataliste, il se permit exceptionnellement de la reprendre en main, inclinant légèrement sa tête sur le côté en signe d’amusement, les traits de son visage s’adoucissant de nouveau. « Mais je suppose que cela a son importance pour toi, pour avoir réagi aussi impulsivement. C’est l’essentiel. » rajouta-t-il en réprimant un rictus de dédain. Quelle alternative désespérément pathétique..
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